Alfonso Morini, qui 39 ans plus tard allait fonder Moto Morini, naît le 22 janvier 1898 à Bologne. Passionné de mécanique depuis toujours et de motos plus particulièrement, il accumulera des sous, en travaillant chez le forgeron du coin, dans le but d’ouvrir un atelier de mécanique, ce qu’il fera à l’âge de 16 ans. Le temps d’établir sa réputation que la Première Guerre mondiale éclate, mais Morini y voit l’occasion d’y parfaire ses connaissances et s’enrôle dans le 8e régiment motocycliste basé à Padoue.
Intéressé non seulement par la mécanique, mais aussi par la vitesse, Alfonso Morini retravaille avec succès les machines qu’il utilise en compétition. Ainsi, en 1924, un autre mécanicien et pilote, Mario Mazzetti suggère une alliance à Morini. De l’association naîtra sous le nom MM un deux temps, deux vitesses de 125 cm3.
Avec cette machine, ils seront de toutes les compétitions d’Italie, en en remportant plusieurs, en faisant bien partout. Ces succès attireront de bons pilotes vers ses machines et bientôt, une écurie MM digne de ce nom verra le jour. En 1927, lors du Grand Prix des Nations à Monza, sa petite MM125 établira six records du monde dans sa catégorie, records qui, deuxième guerre mondiale aidant, tiendront 20 ans. En 1933, une 175 cm3 décrochera un record mondial de vitesse avec 162 km/h. Ces succès et exploits faisaient de MM les seuls Italiens capables de tenir tête aux équipes et machines étrangères.
De nature plutôt individualiste, Morini décide de voler solo en 1937. Mais les odeurs de guerre et le régime fasciste tirent le nouveau Moto Morini vers l’utilitaire, produisant des triporteurs de 350 et 500 cm3 plutôt que de nouvelles bêtes de courses. Heureusement, le succès commercial sera au rendez-vous, ce qui permettra à Moto Morini de reprendre rapidement ses activités après la guerre, et cela malgré le bombardement de ses installations à Bologne.
Dès 1946, grâce à notre petite RT 125 de DKW tant convoité, Moto Morini peut reprendre la production de motos. Mais étant le mécanicien qu’il est, Alfonso Morini ne peut se contenter de copier le modèle allemand. Il mettra le 2 temps à sa main, conservant ses principales qualités de solidité et de simplicité. Avec ses 4.5 chevaux pour une vitesse maximale de 80 km/h, ses 3 vitesses (lent, vite et à peine un peu plus vite), son cadre en berceau d’un seul tube, et ses roues de 48 centimètres, cet engin, un peu limite pour une Moto Morini, aidera l’Italie dans ses efforts pour sortir du marasme de l’après-guerre. Mieux encore, la T125 de par sa modestie pouvait se permettre un peu d’ambition, et un modèle «sport», léger, de 8 chevaux pouvant atteindre les 130 km/h vit le jour. La jeunesse italienne avait alors une machine acceptable pour caresser du genou les courbes des circuits.
Ce sera le début d’une longue tradition entre l’Italie et le sport motorisé sur 2 roues. Cet héritage, bien qu’amorcé avec aplomb déjà au début du siècle par ce même Morini, aurait pu être anéanti par les horreurs d’une effroyable guerre. Mais ce seront les cendres d’une petite 125 Allemande à l’histoire fabuleuse qui aura aidé cette passion pour la vitesse à s’épanouir, et encore aujourd’hui, avec les succès des Rossi, Capirossi, Ducati et tuti gli altri en Moto GP, il y a un petit peu de cette RT 125.
DKW RT 125
Moskva M1A
BSA Bantam
Yamaha YA-1
Harley-Davidson Hummer
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