Avec la première neige sur Montréal dimanche, les -20 Celsius d’hier et la pluie d’aujourd’hui, l’hiver est bel et bien installé avec tous ses débordements.
Parlant de démesure, voici quelques motoneiges qui ne pêchent pas par excès de modestie, et qui tentent au passage de réinventer une formule qui semble bien ancrée dans ses certitudes depuis que J. Armand Bombardier en a eu l’idée à la fin des années 50.
Mais qui est l’inventeur de la motoneige? Loin de moi l’idée d’en contester la paternité au Québécois, même si des brevets pour ce type de moyen de transport existent depuis les années 20, d’ailleurs, le cheminement de sa pensée allait plutôt dans le sens d’un véhicule inspiré de l’automobile. Ses premières autoneiges remplaçaient les roues par des chenilles à l’arrière pour la propulsion et des skis à l’avant pour la direction. La motoneige n’est qu’une version de poche du même principe, loin de l’idée proposée par le français Lehaitre en 1936 avec sa motochenille.
Le terrain de jeu appréhendé de l’engin était les tranchées boueuses et les champs ravagés par les obus des champs de bataille. Blindée, sa motochenille s’avéra beaucoup trop lourde et difficilement maniable pour une application véritable. D’ailleurs, l’apparition de petites roues montre bien l’équilibre précaire que devait éprouver son pilote. L’armée française rejeta rapidement ce projet qui aurait sans aucun doute fait plus de blessés lors des chutes qu’au combat.
Mais les mauvaises idées ont la vie dure, et aucune ne résiste à une bonne dose d’ingéniosité agrémentée de percée technologique assistée par ordinateur.
Ce projet présenté en 2006 au Michelin Challenge Design est dû à Tilmann Schlootz et Olivier Keller d’Allemagne. L’idée est la même, une chenille tout le tour, un moteur au milieu et un cobaye dessus. Celui-ci a la particularité d’être articulé en son centre pour une meilleure manoeuvrabilité. Un autre beau projet qui restera du domaine de la simulation 3D.
Revenons sur terre, ou plutôt dans la neige avec cette dernière proposition par Dominic Schindler. La motoneige traditionnelle porte le ski devant, alors, pourquoi ne pas faire le contraire? Voici donc la motoneige à traction avant, avec une technologie déjà en usage, ces chenilles se retrouvent sur les quads. Suffit d’ajouter une luge derrière et on est en affaire. La machine ne manque pas de chien, même si sa viabilité demande à subir de véritables tests.
Après 50 ans d’un design, éprouvé certes, mais qui bénéficierait d’un petit coup de jeunesse, la motoneige se doit d’innover en matière de design pour aborder son «andropause » sereinement, sans jeunisme, mais avec maturité. C’est ce qu’on appelle un projet de vie.
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