«Slowmo», c’est le terme que l’on utilise par ici pour désigner les lambins. Voyant la popularité des choppers et des customs sur le marché américain, popularité dont la date d’expiration est déjà de 4, 5 ans, et par la clairvoyance de ces décisions de collégialité, Honda a semble-t-il décidé de s’y lancer. Mais les bonnes idées ne sont déjà plus de bonnes idées une fois au sommet de leurs popularités. Il est alors trop tard, la vague se brise et puis plus rien. Il n’y a pas beaucoup de surfeurs chez Honda, parce que les autres, ceux qui savent reconnaître les bonnes lames, sont déjà au large alors que Honda avec son Fury s’échoue lentement sur la plage.
On peut facilement imaginer qu’ils voient très bien la désolation dans laquelle ce segment du marché est plongé, mais des années de travail et les millions investis ont tout de même besoin d’une quelconque forme de compensation, alors on le sort le Fury, avec tambours et trompettes même, comme si c’était la plus belle invention depuis le fromage suisse pas de trous.
Et il va s’en trouver pour le trouver attrayant, mais à l’exception de la transmission par arbre en lieu et place de la traditionnelle chaîne ou courroie, l’inattendu s’arrête là.
D’ailleurs, on l’a déjà vu ailleurs cette moto, on en a même fait l’essai, c’est la Victory Vegas Jackpot. Ce qui à première vue semble être une assez mauvaise nouvelle pour Victory, de voir Honda débarquer sur ses terres, elle peut, au contraire, en être une bonne, forçant la compagnie du Minnesota à aller de l’avant.
Il est intéressant de noter que Victory dévoilait à New York, au même endroit et au même moment, un nouveau concept, Le Victory Core, sur lequel on reviendra et qui a le mérite d’être en phase avec la tendance actuelle.
Le Fury est propulsé par un V-Twin à refroidissement liquide de 1312 cm3, les fesses se retrouvent à 678mm du sol, avec les genoux sous les aisselles pour garder l’équilibre de la bête de 300 kilos. Le réservoir contient 13 litres, ce qui permettra de rouler un bon bout de temps sur une des bases les plus longues du marché avec plus de 1000mm entre les axes.
L’Europe ne devrait pas voir de Fury sue ses routes, car il est essentiellement destiné à l’Amérique du Nord, un marché en déprime financièrement qui ne souhaite plus regarder en arrière, mais bien devant. Le Fury arrive donc trop tard, l’engouement est passé, et même avec une politique de prix agressive, cette moto arrive estampillée «Ère Bush», mauvaise idée dans une Amérique à la gueule de bois, réalisant que le cauchemar qu’ils croyaient rêvé est, malheureusement, bien réel.
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