En feuilletant mes deux tomes de «Art of the chopper» de Tom Zimberoff l’autre jour, l’évidence s’est rapidement imposée d’elle-même, que nous avons ici, réunis sur 300 pages de papiers glacés, l’apogée du style chopper, le haut de la vague en terme de style et d’extravagance, et qu’à partir de là, seul le déclin est possible.
Mais ces derniers feux brillent de tout l’éclat que la société américaine sait mettre dans ses entreprises les plus spectaculaires.
Arbitrairement et le plus subjectivement possible, j’ai choisi 3 artistes, artistes, car leurs réalisations dépassent le simple génie mécanique, artistes qui, chacun dans sa niche, nous offre la quintessence et l’aboutissement de leur style. Voici donc le futuriste, le minimaliste et le tenant de la vieille école.
Le futuriste
Mike Brown de Amen motorcycle a deux religions, Dieu et les armes de poings. Et bien que cette combinaison me semble des plus inquiétantes, force est d’admettre que l’homme y puise une force créatrice remarquable.
Sa réalisation la plus spectaculaire demeure «Hubba-Hubba», un monstre aux roues orbitales, le premier chopper fonctionnel avec ce type de truc (bien que Billy Lane lui dispute le titre, mais la moto de Billy Lane n’a que la roue arrière sans moyeu). Pour conserver la pureté de la ligne, Mike Brown est arrivé avec un système de propulsion ingénieux, utilisant la friction d’une plus petite roue, entraînée de manière classique, qui vient s’appuyer sur l’énorme pneu arrière de 360mm.
La roue orbitale, ou sans moyeu est la création de l’Italien Franco Sbarro qui, en collaboration avec le Français Dominique Mottas, a développé ce concept.
Le minimaliste
Le Britannique Russell Mitchell, un vétérinaire venu aux États-Unis comme modèle et aspirant acteur s’est plongé, entre deux contrats rares et espacés, dans la personnalisation de motos. Reconnu en Angleterre pour ses Lambretta sous acides et stéroïdes, Mitchell s’attaqua tout naturellement aux Harley-Davidson une fois en Amérique.
Développant un style unique et dépouillé à l’extrême ou la seule couleur permise est le noir, ou le chrome est gommé et les câbles dissimulés, les motos d’Exile ont la pureté d’une esquisse, mais le raffinement d’un tableau de maître. Son «Chopper» pourrait difficilement avoir «moins de pièces» et d’ostentation, mais ce qu’il perd en tape à l’œil, il le gagne en présence.
La vieille école
Indian Larry, contrairement à ce que son nom de plume ou de guerre laisse suggéré, n’est pas un «peau rouge», comme ils disaient dans les vieux westerns, mais plutôt de descendance belge. Son Indian, il le doit à une passion soutenue pour la marque de moto Indian, bien que son style s’éloignera rapidement de ses premières passions vers une version épurée, mais enrichie de la moto.
Il remit à la mode les poignées hautes, l’embrayage au pied et le petit réservoir en forme de pois chiche. Pas de démarreur électrique chez Indian Larry, ni de fourche s’étirant à des angles défiant les lois de la physique. Son style est ramassé, mais d’une précision sans faille et où l’ornementation sert le propos de la machine.
Larry Desmedt est décédé des suites de blessures à la tête, après une chute alors qu’il exécutait la cascade l’ayant rendu célèbre, debout sur la selle de l’une de ses motos, les bras en croix.
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