KTM Super Duke – Spécial Montréal

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L’oisiveté engendre bien des maux, même si parfois certains maux, comme cette foutue grippe qui m’attache devant mon ordinateur à la maison, faute de mieux, peut provoquer le désœuvrement. Suffit d’y ajouter un peu de fièvre et l’esprit s’emballe, avec le délire jamais bien loin. Mais je préfère parler d’euphorie, comme celle qui m’a amené à perdre quelques heures de cette journée de congé forcé, pour mettre en pixels la vision que mon esprit congestionné et lancinant a fait surgir.
Tout a débuté en septembre avec l’essai de la Super Duke de KTM. Une moto urbaine de caractère et avec de bien belles qualités, mais dont l’esthétisme me laissait plus que froid.

J’ai donc entrepris une opération d’effeuillage, enlevant les machins que les designers se croient obligés d’ajouter sous prétexte de quelconques justifications. Comme si l’essence d’une moto prenait sa source dans un ajout en plastique ou dans la couleur du rétro éclairage du bloc d’instrumentation. Pour leur défense, ils doivent composer avec les impératifs commerciaux de la marque, les diverses réglementations et la couleur préférée du patron.
Et comme il est toujours plus simple d’en enlever que d’en rajouter (c’est pour ça que les designers travaillent de longues heures et sont indispensables), ma tâche est simple, mettre au rebut ce qui ne me plaît pas.

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Première étape, le phare : Vous pouvez m’accuser de nostalgie, d’être un vieux réactionnaire n’y comprenant rien, et c’est peut-être vrai, mais j’assume entièrement cette incompréhension devant le style de phare sur les motos récentes. Un bon gros phare rond peut très bien s’acquitter du travail, c’est l’œil qui compte, pas le maquillage autour.
Deuxième étape, les panneaux : Le jour où les motos pourront s’arracher à la gravité sans que ce ne soit dû qu’à la perte de contrôle de son pilote, les volets auront alors une utilité certaine, mais pour l’instant, ce n’est que de la décoration, une figure de style. Au recyclage ce plastique, car avec un si beau moteur, pourquoi le cacher?
Troisième étape, l’échappement : Le principal problème du Duc est son échappement. À quoi bon donner l’illusion d’une deuxième place sur la selle si celle-ci s’avère impraticable? Qui s’y frotte s’y brûle, et esthétiquement parlant, l’ensemble n’est pas très élégant, trop coincé dans son coin, les fesses serrés, l’arrière du Super Duke semble constipé. On dégage le tout en supprimant la partie passager, inutile de toute façon, et on remplace les pots d’origine par des Akrapovic suspendus, permettant ainsi de les admirer.Évidemment, dépouillé ainsi, ce n’est plus un Super Duke, mais une moto générique, sans trait de caractères particuliers, une moto noire toute simple, comme la petite robe du même nom, mais quand ce qu’il y a dessous est splendide, cet emballage minimaliste acquière une tout autre éloquence.
Voilà, ma journée de congé grippal à fait d’un Super Duc, une simple duchesse. Mais comme la royauté n’est plus ce qu’elle était, autant y racler le fond dans l’espoir d’y ramasser les pépites qui s’y trouvent encore, plutôt que de se contenter de la dilution flottant en perdition en surface.

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