A mon entourage qui s’intéresse un peu aux deux-roues (ou qui fait mine), j’ai coutume de décrire Jarno Saarinen comme le Fosbury de la moto. Le premier à avoir posé ses « demi-cannes » sur la piste m’a toujours fait penser à l’athlète américain, quand ce dernier écrasa tous les concours de saut en hauteur grâce à son passage de barre sur le dos, style de franchissement révolutionnaire à l’époque. Je crois alors que Free peut être comparé à Vuarnet, skieur auteur de « l’oeuf » éponyme.
L’oeuf de Vuarnet est cette position très ramassée, inventée par Jean V., ici en photo, qu’adoptent tous les skieurs de descente et aussi de KL (kilomètre lancé) avec des variantes, car elle offre le meilleur Cx, coefficient de traînée.
Et c’est cette recherche de la meilleure pénétration dans l’air qui conduisit Free à la photo ci-dessus.
L’histoire dit que, initialement, ce revendeur d’Indian (la marque américaine célèbre pour ses cruisers aux garde-boues jupes, une entreprise en pleine renaissance à l’heure actuelle) portait son ensemble en cuir qui l’empêchait d’aller au delà d’un déjà fort honorable 147 mph (miles per hour), soit 236,6 de nos kilomètres/heure.
Il prit l’initiative (géniale) et le risque (certain en cas de chute, mais calculé) de s’en débarrasser, et de ne se vêtir que d’un bonnet de bain, d’un maillot, de bain également, ainsi que d’une paire de tennis. Ce qui lui permit d’atteindre les 150,313 mph ou 241,9 km/h, sur le célébrissime lac salé de Bonneville dans l’Utah.
Soit le « Go your own way », slogan de Triumph conjugué au « Think different » d’Apple (oui, j’ai osé). Rollie Free établissait un nouveau record du monde de vitesse, c’était il y a bientôt soixante ans, et c’était sur une Vincent HRD Black Lightning.
crédit photos: Wikipedia et Encyclopédie Universalis.
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