Après avoir découvert avec émotion les conditions dans lesquelles les passionnés de sport moto avaient résisté aux pressions du régime des Ceaucescu et continuaient a pratiquer dans la Roumanie post révolutionnaire (voir les billets précédents dans la catégorie aventure) , je téléphonais à Claudio Sala, un journaliste de Moto-Revue.
« Passes nous voir dès ton retour à Paris ; on t’envoie tout de suite un billet « pré-paid » Bucarest-Orly , va le retirer à l’agence Air-France de Bucarest. » me dit-il après avoir entendu mon récit.
Le 22 février 1990, le journal publia un article de 6 pages qui lança en fanfare l’opération « Moto Solidarité Roumanie » Partant du principe que nous avons tous, au fond de nos garages, du matériel encore valable mais que nous n’utilisons plus, que les motocystes stockent des invendus passés de mode dont ils ne savent que faire, une collecte nationale fut lancée pour récupérer essentiellement des équipements de sécurité : casques, bottes, gants, lunettes etc. L’opération fut rapidement relayée par de nombreux autres media : Moto-Verte, Moto-Journal, Le Pavé dans la Mare, actuel Moto-Mag etc. Une émission spéciale de « Turbo » sur M6 fut même entièrement consacrée à notre opération. Le résultat ne se fit pas attendre à tel point que nous dûment ouvrir plusieurs centres de collecte, notamment sur le circuit Candie de Toulouse et à la caserne des sapeurs pompiers du Lavandou. En 5 mois nous avons reçu plus de 20 tonnes de matériel ; 20 tonnes de casques, de bougies … mais aussi, 1.600 litres de lubrifiants offerts par Motul, une vieille moto CZ en excellent état, offerte par des motards lyonnais et encore, 6 tonnes de vêtements, de jouets et de médicaments destinés à l’orphelinat de Ploiesti que nous parrainions par ailleurs. Bravo aux motards qui ont prouvé que « solidarité » n’était un vain mot, en dépassant nos espoirs les plus optimistes. Ce matériel sera acheminé par nos soins et réparti entre les 40 moto-clubs du pays en juillet 1990.
Notre convoi de motards fut une extraordinaire épopée encadrée par 2 Ténéré spécialement décorées, prêtées par Jean-Claude Olivier, le boss de Yamaha-Motor France.
Si cette aventure unique vous intéresse, je me ferais un plaisir de vous la conter, si vous m’en faites la demande.
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