Chose promise, chose due. Voici une courte biographie subjective de Sete en MotoGP, que l’on voit ici avec son ex-femme, le mannequin Esther Cañadas, dans le paddock chez Ferrari, en 2007. Pour ceux qui ne connaissent pas Gibernau, c’est « juste » un grand pilote capable techniquement de tenir tête et de rivaliser avec le(s) plus grand(s). Mais, il faut bien l’avouer, nettement inférieur dans la guerre des nerfs livrée avec Vale. C’est ce que confirma la seconde partie du championnat 2005 lors de la manche de Jerez. Après cette manœuvre, normale, risquée ou limite, à vous de voir, du leader italien, l’Espagnol s’effondra psychologiquement, peu aidé il est vrai par sa monture, terminant la saison sans victoire. Triste pour quelqu’un baignant dans le monde de la moto depuis son enfance. C’est même une prédisposition génétique, une sorte d’atavisme pour celui qui n’est autre que le petit-fils du fondateur des marques Montesa et de feu Bultaco, bien connues des amateurs de trial et d’enduro.
Ah ce fameux moment de Jerez, avec sa foule très hostile à l’égard de Rossi, pilote fantastique et redoutable. Redoutable, mais pas forcément coupable. Cependant cette victime expiatoire, à portée (de voix) du public ibérique, est trop belle pour ne pas la conspuer.
Car, même si on ne le voit pas au premier coup d’œil, Vale doit composer avec un chattering, un dribble de la roue avant, et il place presque le pied au sol lors du passage en courbe (comme parfois ça lui arrive). C’est pour cela que gêné par sa propre monture, je ne pense pas qu’il y ait intention de nuire, même s’il sort nettement de sa ligne.
On a parfois comparé la rivalité Rossi – Gibernau à Doohan – Criville, l’aîné espagnol ayant du mal à exister dans l’ombre tutellaire du pilote surdouée de cette époque, et tant que son flamboyant concurrent était présent. A ceci près que Sete Gibernau ne remportera probablement pas de titre mondial contrairement à Alex Criville en 1999, depuis l’annonce officielle de sa retraite, où il se réclamait d’une certaine lassitude et ne souhaitant pas courir uniquement pour l’argent. A moins qu’en 2009… mais le récent choix d’Hayden compromet (euphémisme) ses chances, du moins sur la selle de la Ducati officielle.
Concernant les deux rivalités Michael Doohan – Alex Criville et Valentino Rossi – Sete Gibernau, la guerre était intense entre ces deux hommes de deux générations différentes, on en a un exemple dans cette victoire millimétrée en 1996 à Brno et dans ce chassé croisé en tête à Phillip Island en 2004.
Mais on pense surtout à l’incident du Qatar de cette même année. Max Biaggi et Valentino Rossi avaient fait nettoyer leur grid position en vue d’améliorer la traction de leurs pneumatiques sur la piste, pratique à peine tolérée. Le team Gresini de Gibernau, ainsi que Repsol Honda, déposèrent pourtant une réclamation, et obtinrent gain de cause, reléguant Vale en fond de grille, avec sa rancœur, soupçonnant Sete d’être l’instigateur de cette manœuvre, malgré les dénégations constantes de ce dernier.
Depuis lors Rossi jura que l’Espagnol ne gagnerait plus de course, et s’y employa, ce qui peut expliquer aussi en partie l’incident de Jerez en 2005 ou du moins l’absence de remord de Valentino au sujet de cette manœuvre.
Allez, encore une louche de Phillip Island 2004 avec le dernier tour mais en caméra embarquée cette fois.
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