Auteur/autrice : andre leconde

Non, il ne s’agît pas d’un photo-montage au travers duquel de mauvais plaisants se seraient ingéniés à brouiller les cartes, jusqu’à ne plus pouvoir distinguer l’avant de l’arrière d’une moto.

Il s’agît, encore moins, d’un prototype sorti d’un esprit torturé, mais tout à fait d’un produit fini à se procurer pour peu que vous en ayez les moyens. Voici la dernière exclusivité de BIMOTA, la Tesi 2D…    

Le principe Tesi que décline BIMOTA, c’est celui de la moto qui s’obstine à refuser la norme établie par l’évolution du genre. Un peu comme si on avait réussi à former aux principes modernes une créature du Jurassic condamnée, pour s’échiner à la faire vivre dans un milieu qui lui est, en tout, différent. Pas de pragmatisme industriel, aucune facilité technique, qu’importe l’état du marché, le tarif à citer pour mémoire et que faire de la fonctionnalité et de l’utilité des options choisies, pourvu que l’on est l’ivresse de l’exclusivité. Plus têtu que la Tesi, on ne connaît pas.

Morceau de choix, son train avant. Offenstadt s’en lêcherait les bacchantes, et des générations de ELF s’en retournent encore dans leurs tombes. La fourche télescopique, c’est du vulgaire. Là, c’est un bras oscillant, un moyeu directeur, un système de renvoi par biellettes faisant du casse tête chinois un jeu de découverte pour premier âge.   

Le bouilleur vient d’une DUCATI 1000 SS, gavé d’air frais par des entrées généreuses, avec une sortie des gaz à la Buell, manière de bien centrer les masses. Le poids est ridicule: avec 149 kgs tout habillée la machine joue la vivacité. Par contre, le prix, c’est du lourd: 46 000 euros. Quand je vous disais que la Tesi ne faisait rien comme les autres…

SOURCE: www.motosportives.com 

Il ne s’agît pas d’une image prise sur le vif de la prochaine rivale de la Rocket III, ni l’ambition furtivement saisie d’un prochain modèle destiné à défier, à un tarif ridicule, les gros customs établis sur nos territoires.

Non, voici plutôt une construction artisanale et un peu folle venue de CHINE, aux caractéristiques inconnues, mais à la finition et à la structure suffisamment criantes pour que l’on se félicite qu’elle constitue la seule de son espèce…   

On reste saisi d’étonnement devant l’ingénieuse béquille latérale faite hymne à notre ère encensant le recyclage en tous genres. Là, on vient de trouver une nouvelle vie à donner au vieux filtre à huile.

Côté coûts de fabrication, ils devraient être suffisamment concurrentiels pour assurer un prix de revient intéressant, tant les accessoires tirés de la grande série automobile semblent pulluler.

On est pantois face à ce qui semble être une voie inédite dans la recherche d’une optimisation de la répartition des masses. Le cadre est unique en son genre, les réservoires d’essence sont latéralement accrochés à l’arrière tandis que rien n’a filtré au sujet des suspensions, sans doute parce qu’il n’y avait rien à en dire… Quant au freinage, il n’y a pas à douter que l’on dérouille à chaque pression de la commande.

Aucune information n’a été recueillie sur une éventuelle production ni la moindre nouvelle sur une commercialisation. Il semble, pourtant, que le concept ait, en lui-même, suffisamment de style pour garantir à son pilote de ne jamais passer inaperçu à son large guidon. Les goûts et les couleurs ne se discutant pas, on ne s’étendra guère sur son esthétique globale.

Reste que ce genre de délire n’est pas l’apanage d’un pays qui s’éveille chaque jour un peu plus et qui sait, par ailleurs, nous offrir des produits on ne peut plus respectables. Regardez, de l’autre côté de l’Atlantique, s’ils ont plus de moyens, ben c’est pas pour ça que c’est mieux…  

SOURCE: www.delirant.com