Auteur/autrice : christian tirat

  • Voies de bus : la Mairie de Paris ne veut pas des  » 2RM « !

    Affichevoiesdebus02 La dernière campagne d’affichage de la Mairie de Paris, voué à sensibiliser à l’insécurité routière, ne remporte pas tous les suffrages. Georges Sarre, maire du XIe arrondissement de Paris, fait partie des sceptiques. Il se prononce de plus en faveur d’une expérimentation de l’utilisation des couloirs de bus par les deux-roues motorisés.

    La Mairie de Paris vient de lancer une campagne de communication par voie d’affiches pour manifester son opposition à l’ouverture les voies de bus aux deux-roues motorisés (2RM). Elle se fonde sur des arguments sécuritaires.

    Selon la Fédération Française des motards en colère (FFMC) les arguments de la Mairie relèvent de la désinformation et sont d’autant plus fallacieux qu’ils ne s’appuient sur aucune expérimentation. Elle note aussi que le texte de l’affiche fait état d’une baisse des infractions constatées, mais ne dit rien sur la baisse du nombre des accidents.

    La FFMC-PPC se dit ulcérée par cette campagne qui selon elle relève de la désinformation : " La Mairie cède aux positions extrémistes de partis et associations dont le seul objectif est d’interdire à terme la circulation des deux-roues motorisés parce qu’ils ont un moteur… Sans se soucier autrement plus de leur sécurité. "

  • L’atelier de Brousse. Place de la Révolution

    9001_bucu_cz A l’entrée de l’usine IMGB, un garde armé d’une kalachnikov fouille la voiture et échange mon passeport et une cigarette contre un badge en carton. Traian Mahailescu, l’ingénieur-entraîneur sera notre guide. Au fond d’un hangar, caché par des machines-outils vieillottes se cache le local du club. C’est un étonnant capharnaüm de pièces de récupération en tous genre de bons outils allemands fournis par la fabrique et même un poste à argon, sans argon.

    Au fond, on accède par une échelle en ferraille bricolée par leurs soins au " bureau d’étude technique ". Ces gens sont incroyables, ils allient le sens de la débrouille à l’africaine aux connaissances techniques des meilleurs ingénieurs européens. Par exemple, a cause de la pénurie chronique de bougies, ils ont mis au point une technique pour les rénover en extrayant l’électrode centrale, pour la nettoyer, refaire une calotte neuve et c’est reparti pour une course ! Ici, on ne sait pas ce que jeter veut dire. On me montre enfin un moteur prototype 50 2-T liquide, tournant à 16 000 tr/mn  pour une puissance évaluée à 17 chevaux. Traian me fait cadeau d’un cylindre dérivé de ce moteur, à peine sorti du moule et sur lequel ils ont écrit " qu’il est bon de respirer l’air sain de la Liberté.  " Plus tard, on me fit monter dans un vieux camping-car Mercedes rouge qu’ils viennent tout juste de recevoir d’un ancien pilote réfugié en Allemagne. C’est sa première sortie et je ferais le déplacement assis sur la selle d’une 250 CZ.

    Après quelques minutes de trajet, nous voici sur " le boulevard des fous " immense avenue conduisant au " palais du peuple " l’imposant palais que Ceaucescu se faisait bâtir quand il fut renversé, puis nous contournons une grande halle maraîchère désespérément vide, surnommée " le cirque de la faim " et nous voici Place de la Révolution, d’où le dictateur s’était enfui en menaçant un pilote d’hélicoptère. La moto est débarquée sous l’œil médusé des soldat en faction qui reconnaissent leurs champions. Séance photo; un blindé se déplace pour figurer sur l’image. La Roumanie délire de bonheur et nous nous séparons sur une promesse que je leur fis : leur prouver que "solidarité" n’est pas un vain mot pour les motards français …

  • Article sans titre 1665

    Jawasurside En route vers l’usine IMGB de Bucarest qui héberge le moto-club le plus puissant de Roumanie. Les rues sont défoncées et nous zigzaguons entre les trous. Dans la Dacia, nous sommes sept : le nouveau président de la fédération moto roumaine, Mihai Mezincescu, surnommé " Papa ", l’entraîneur du MC IMGB, quatre pilotes et moi-même. Soudain, nous croisons un étonnant attelage : un side tractant une remorque sur laquelle est juchée une 500 Jawa de dirt track. Comme je m’étonne, on me dit que c’est normal puisque la piste est toute proche, sans comprendre que ce qui m’avait surpris était plutôt l’étrangeté de l’équipage !

    Chemin faisant, " Papa " me résume l’état du motocyclisme roumain en ce début d’année 1990 : Seuls les 40 clubs qui ont été " protégés " par des usines ou par l’armée ont pu survivre autour de trois activités principales :

    .Le " dirt track " d’abord, très populaire et sans doute le mieux loti. Cinquante pilotes au total, répartis dans tout le pays courent sur les Jawa tchèques (mono 4-T, 4 soupapes) mais ils étaient régulièrement éliminés lors des qualifs des championnats inter, pour des raisons techniques ou d’équipement de sécurité insuffisant. En 1989 par exemple, faute de sonomètre, les machines étaient trop bruyantes : éliminés ! J’ai vu un gars qui s’entraînait sur la piste avec des bottes en caoutchouc et un casque de mineur …en carton ! " Nous sommes des cascadeurs tombés de la lune ! " commente " papa " toujours philosophe.

    .Le cross : cent cinquante pilotes répartis en 4 catégories, 50 et 80 pour les moins de 16 ans et 125, 250, 500 pour les grands. Les machines sont propulsées par des moteurs tchèques 2-T CZ autour desquels ils se débrouillent pour que ça ressemble à une moto. Fourches MZ, allumages récupérés dans des casses de voitures, un pneu Barum pour faire toute une saison, et surtout une immense passion.

    .La vitesse : 200 pilotes licenciés en 50, 125 et 250 . "Papa " depuis trente en qu’il court a été champion national dans toutes les catégories. Là encore les machines étaient motorisées par les incontournables CZ . On retrouve les même " bidouilles " que dans les autres spécialités. Les 50 sont à vitesse et quand je me hasarde à dire qu’à l’ouest on a des embrayages centrifuges, je déclenche une franche rigolade qui va nous conduire a faire un pari qui aura de belles conséquences. Faute de casques homologués FIM, ils ne pouvaient plus se présenter à des compétitions inter, même chez eux. Ce fut par exemple le cas à Timisoara en 1989, où ils organisaient la " Coupe inter de l’Amitié " … En raison de la fermeture des circuits, les couses se déroulaient en ville. Aujourd’hui, elles ont été déplacées sur les tarmacs des aérodromes !

  • Selon l’OMS le port du casque sauve des vies !

    Dscn55321_1 Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les accidents de la route tuent chaque année environ 1,2 million de personnes et en blesse des millions d’autres à travers le Monde. La plupart des décès seraient évitables. Ce sont les pays du Tiers et du Quart-Monde, qui payent le plus lourd tribut et surtout les usagers de deux roues, particulièrement les motards qui représentent plus de 50% des victimes de la route. Les blessures à la tête constituent la principale cause de décès et de handicaps chez les motocyclistes. Le coût de ces blessures est élevé car elles requièrent des soins médicaux spécialisés ou une longue réadaptation.

    Le port du casque est le moyen le plus efficace de réduire les blessures à la tête et les décès, on s’en serait douté ! Son port (dès que le moteur tourne) diminue le risque et la gravité des blessures de plus 70%, la probabilité d’un décès de presque 40% tout en réduisant sensiblement le coût des soins.

    L’OMS vient d’éditer une brochure intitulée " Casques " C’est un manuel de sécurité routière à l’intention des politiques et du corps médical des pays " en devenir " mais elle est aussi valable pour les motards du Monde entier, notamment des jeunes.

    Il vise à dispenser des conseils pratiques pour que s’appliquent les recommandations du Rapport Mondial, notamment en matière d’obligation de port.

    Ce manuel est la suite du Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation, publié en 2004 par l’OMS et la Banque mondiale, qui a démontré que le port du casque rendu obligatoire réduisait les blessures et les décès parmi les usagers de deux-roues. Ce manuel a été édité avec la collaboration de l’ONU, du Partenariat mondial pour la sécurité routière, de la Fédération Internationale Automobile (FIA) ainsi que de la Banque Mondiale. On remarquera l’absence de la Fédération Internationale Motocycliste (FIM)

    L’obligation du port du casque est d’autant plus utile que l’augmentation du parc deux roues est notable dans toute la Planète et en particulier dans les pays d’Asie. En Chine, par exemple, le pays comptait en 2004, plus de 67 millions de motos et environ 25% des personnes décédées sur la route l’ont été à moto.

    "Nous voulons faire du port du casque une haute priorité pour les services nationaux de santé publique", a déclaré le Dr Anders Nordström, Directeur général par intérim de l’OMS. "Nous devons souligner non seulement l’efficacité du casque comme moyen de sauver des vies, mais aussi le fait qu’il est avantageux d’investir dans des programmes de promotion du casque. Les pays récupérerons plusieurs fois leur investissement dans ces programmes sous forme d’économies dans leurs systèmes de santé mais aussi dans d’autres secteurs."

    Le nouveau manuel s’inspire de l’exemple des pays qui ont imposé le port du caque et développé des campagnes de sensibilisation.. C’est le cas de la Thaïlande qui relève une réduction de 40% des décès depuis l’obligation de port.

    Ce nouveau manuel fournit des conseils techniques aux gouvernements quant aux mesures à prendre pour évaluer l’utilisation actuelle du casque, puis pour concevoir, mettre en œuvre et évaluer un programme de promotion de son utilisation. Il aborde des questions particulièrement pertinentes pour de nombreux pays à bas et moyen revenus, comme:

    Que faire pour protéger les nombreux enfants qui voyagent comme passagers sur les motocycles de leurs parents?

    Existe-t-il des considérations financières dissuasives qui rendent les casques inabordables, par exemple des taxes de vente ou des droits d’importation, que les gouvernements pourraient supprimer dans le but de favoriser le port du casque?

    Comment l’application de la loi peut-elle être cohérente et efficace lorsque les ressources sont limitées? Les pays doivent-ils chercher à faire appliquer une loi complète sur le casque ou vaut-il mieux la mettre en place progressivement, pour permettre à la police routière d’intégrer cette nouvelle responsabilité?

    Les motards des pays développés peuvent ne plus se sentir concernés mais là aussi de graves lacunes subsistent. Qui n’a jamais vu en été des ados à scooter avec le casque simplement posé sur le sommet du crâne ? ou pire, le bras glissé à travers la visière d’un intégral, circonstance aggravante car en cas de chute la position du caque provoque des doubles fractures (bras et avant-bras) en plus des traumas crâniens dus à son absence,

    Ne jamais oublier les règles suivantes :

    – Un casque doit être en bon état et homologué. Remplacé s’il a subit un choc important.

    – Méfiez-vous de certains casques de compétition, notamment de trial ou de cross qui ne sont pas homologués. Il en est de même pour certains casques pour enfants (voir photo) qui bien qu’étant excellents ne sont pas conçus pour la route

    – Les casques se périment. La date de péremption figure sur l’étiquette verte (NF) à l’intérieur de celui-ci

    – Les casques ne doivent jamais être repeints et on ne doit pas non plus y fixer d’autocollants qui dégradent la structure de la coque destinée à disperser l’onde de choc.

    – La taille du casque doit être adaptée à celle de la tête qui le porte : ni trop grand, ni trop petit. Il ne doit jamais toucher les cervicales quant on rejette la tête en arrière.

    – Le casque doit être en place et attaché dès que le moteur tourne.

  • L’atelier de Brousse: à la Fédé Roumaine

    9001_bucu_imgbmoteurEn entendant au téléphone un motard français, le nouveau président de la " Federatia Romana de Motocyclism " est enthousiaste. Il me fixe un rendez-vous trois heures plus tard. Cette Fédération occupait un minuscule bureau dans l’immeuble du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Six personnes m’attendaient dont l’une, prévenue par téléphone avait sauté dans un train et parcouru 100 km pour être présent.

    Le décor est spartiate, quelques vieilles photos jaunies, un téléphone en bakélite et le fameux drapeau roumain bleu-jaune-rouge, amputé en son centre du symbole de l’ancien régime. Depuis 20 ans ils n’ont pas pu quitter le territoire roumain mais Mihail, le président de la fédération se souvient encore avec émotion de son dernier voyage à l’étranger. C’était en France à l’occasion du Grand Prix de Pau ! Ils sont si excités par ma venue qu’ils parlent tous en même temps. Ils veulent tout raconter, tout de suite ; comme au sortir d’un cauchemar, pour ne pas l’oublier. " Ceaucescu détestait le motocyclisme, sa femme Elena encore plus " Selon eux, et donc pour le parti unique, c’était un sport de voyous (houligans), bruyant, individualiste et consommateur d’énergie. Ils ont fait fermer les circuits et emprisonner des responsables. Et de citer un incident typique : la dernière concentration inter qui avait pu se rassembler réunissait quelques motards occidentaux; allemands et autrichiens notamment. C’était en 1975 sur le littoral de la Mer Noire. Manque de chance, le couple maudit passait son week-end dans le coin. Dérangés par le bruit, ils voulurent faire arrêter tout le monde mais quand on leur expliqua que cela risquait de poser un problème diplomatique avec les ambassades occidentales, il se résolurent a "ne" faire embastiller "que" le président de la fédé de l’époque …un vieux colonel en retraite !

    Ils m’ont raconté comment des usines les ont cependant abrités, en citant avec insistance "IMGB" (prononcer iméguébé) qui se trouvait à Bucarest. C’était une importante entreprise de mécanique sous-traitante d’Alsthom et aujourd’hui disparue. Grâce à son appui les meilleurs pilotes de la ville étaient parvenu a fabriquer leur propres motos. La preuve ? sous le bureau du secrétaire général se trouve dans un carton un moteur 250 liquide conçu par l’entraîneur du moto-club de l’usine sur la base d’un 250 CZ (un lien a ne pas manquer !). Son cylindre va bientôt vivre une belle histoire. Mais en attendant, la joyeuse bande m’entraîne à bord d’une Dacia sur-gonflée vers l’usine IMGB qu’ils me proposent de visiter (à suivre)

  • L’atelier de brousse (suite)

    9001_bucu_imgbmezinNous sommes début février 1990.   Bucarest, la capitale de la Roumanie vient de se débarrasser brutalement du dictateur   Ceaucescu, de sa femme, de quelques lampistes du parti et de leurs sbires de la police politique, la " Securitate ". C’est dans cette ambiance encore tendue mais exultant d’espoir de liberté, que le motard ‘libre’ que j’ai toujours été a découvert ce pays extraordinaire avec le premier convoi humanitaire de   la Croix Rouge …16 ans déjà !

    Après avoir apporté l’une des contributions françaises à l’hôpital pédiatrique de Ploiesti et à l’orphelinat de Cîmpina, nous sommes rentrés à Bucarest d’où les 35 camions devaient repartir en France dès le lendemain matin.

    Rentrer déjà ? il n’en était pour ma part pas question et Jacques, le chauffeur du camion ariégeois dut se résoudre à affronter les 3000 kilomètres du retour, seul, en hiver, avec une vitre du camion qu’il avait brisé pour récupérer ses clefs oubliées dans la cabine…

    En principe à moto ce genre de problème n’arrive pas, mais j’ai vu des pilotes se louper en enduro, sans pouvoir repartir sur la spéciale suivante, à cause de cette inattention de leur assistance.

    Il existe pourtant une solution simple : une clef de secours, noyée dans la graisse pour limiter l’oxydation, empaquetée soigneusement dans un pochon et cachée-fixée tout aussi soigneusement dans un coin discret du bas de caisse du véhicule (a vous de trouver la cache) Ce truc m’a sauvé la mise à plusieurs reprises…

    5 février 1990 : Seul à Bucarest, avec en poche 20 balles et le numéro de téléphone hypothétique de la Fédé Moto Roumaine (FRM) , confiée " sous toutes réserves " par la la Fédé Moto Française (FFM)avant mon départ.C/FONT>

    Je glisse une pièce de 20 Lei dans un taxiphone (à l’époque, une poussière de centimes de Franc) et miracle on me répond, et en français s’il vous plait ! Au bout du fil, c’est Mihai Mezincescu, le nouveau président de la Fédé Roumaine, ingénieur de formation (à droite sur la photo en compagnie de l’un de ses poulains) Elu par un coup de force des pilotes, juste après les évènements de décembre 89. Mihai, 50 ans à l’époque, était le champion incontesté de vitesse 50cc, sur Mobra-Hoinar. Son grand-père est le fondateur de la raffinerie de pétrole de Ploiesti. Raison suffisante pour qu’il en soit puni par le système laCeaucescu. Relégué avec femme et enfants dans les caves de la maison familiale, il vivait misérablement depuis 20 ans quand je l’ai connu. Sans lumière du jour ni chauffage. Malgré tout, Mihai s’est battu pour la moto, sa passion. Il a su résister. Il est de ceux qui ont permis au motocyclisme de survivre en Roumanie, souvent au prix de sa liberté. Son amour de la moto et ce qu’il a fait pour elle fut son unique moyen de résistance face à la dictature.

    Mihai Mezincescu est l’esprit de l’" atelier de brousse ". Il va nous suivre tout au long de ce récit et il va aussi nous apprendre beaucoup ; à nous … les enfants gâtés.

  • L’atelier de brousse (suite)

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    Sur la route nous ramenant à Bucarest, après avoir accompli notre mission humanitaire, nous voyons très peu de circulation . Une petite dizaine de cyclos à vitesses Mobra et deux ou trois sides dont un Oural surchargé de sacs de toile. Ce ne sont que des " utilitaires ".

    Une seule exception, sur le bord de la route trônait une étrange machine dont on m’affirma que c’était une 250 Simson "customisée"! Côté autos, essentiellement des Dacia, la Renault R12 fabriquées sous licence et devenue LA voiture populaire du pays, l’ ancêtre de la Logan. En réalité vue la pénurie d’essence (vendue seulement 2 centimes d’€ le litre mais après avoir fait la queue une dizaine d’heures — pour les roumains — et cinq minutes pour les étrangers; pas très équitable tout ça…) on comprend pourquoi les roumains se déplaçaient peu en ce début d’année 1990. Ils hésitaient aussi a détruire leurs véhicules sur des routes dont on peut dire qu’elles n’étaient pas truffées de nids de poules mais plutôt de nids d’autruches, sans compter des plaques d’égout régulièrement volées et jamais remplacées. Des trous béants, mortels à moto, simplement signalés par une branche, quelques pierres ou pas signalées du tout. Tout cela a bien changé depuis…

  • L’atelier de brousse (suite)

    Ivecopont_1 Dès le lendemain, de notre arrivée en  Roumanie , je rejoignis dans  l’Ivéco ariégeois la destination qui nous avait été assignée : le service pédiatrique de l’hôpital de Ploiesti, à cent kilométres de Bucarest.

    Un " léger" contre-temps nous fit perdre une heure car le camion se retrouva bloqué sous un pont. Il fallut dégonfler les pneus pour pouvoir passer !

    De quoi faire enrager le motard vert habitué à passer partout. Le dégonflage de pneus en revanche, j’ai l’habitude. Vous l’avez vu dans les premiers posts. C’est un point capital sur lequel nous reviendrons très bientôt.

    Ploiesti est une ville de la plaine Valaque, vivant de   l’industrie pétrolière dont le pays fut entre les deux guerres l’un des principaux producteurs de la planète et le dernier fournisseur d’Adolph.

    Terrible découverte des conditions de vie des enfants malades. Pénards, des ripous, sans doute survivants de l’ancien régime, tentaient de faire des affaires avec nous au lieu de nous aider à décharger l’aide apportée. Un colonel en uniforme, ivre d’alcool de prune voulut même nous faire essayer son pistolet automatique dans un couloir de l’hôpital …écœurant ! Découverte pire encore d’un orphelinat     (Camin Spital) dans la ville proche de Cîmpina dont les images que nous en avons rapporté boulversèrent les consciences occidentales et roumaines. Aucune bête au Monde…

    Quelle ville Cîmpina ! des puits de pétrole au milieu de la cité et en arrière plan, un terrain de moto-cross avec des fosses ..en béton. Tu les sautes ou tu t’explose; aucune alternative! Je le découvrirais plus tard au guidon d’une Ténéré: dur-dur !

    Le décor étant planté nous en viendrons dès le prochain post au sujet qui nous intéresse tous : la moto !

  • L’atelier de brousse

    Arc_2Croix Rouge Française firent une traversée triomphale de la capitale roumaine. Le Comité International (CICR) avait bien fait les choses et le convoi fut parqué sous la protection de dizaines d’hommes en armes, à l’abri de l’immense hall en rotonde du parc des expositions.

    A côté, le palais de la presse, était aussi gigantesque que les journaux qu’il était censé abriter étaient maigres.

    Après 10 jours d’un voyage éprouvant les 35 camions de la

    Flics_2Un boulevard, démesuré lui aussi et quasi exempt de véhicules, conduisait à la réplique à l’échelle 1/2 de l’arc de triomphe parisien. Une des raison pour lesquelles Bucarest est surnommée " le petit Paris ". Hébergés dans un grand hôtel sentant le mauvais tabac, le mauvais alcool et les mauvais trafics, nous pûmes cependant nous laver et nous restaurer d’abondante façon. Des filles douteuses proposaient discrètement " certains services " en se prétendant toutes championnes de gymnastique. Le " syndrome Nadia Camanecci " peut-être ? Ambiance glauque à tous les étages, sauf au dernier où le CICR avait installé son quartier général et sur le toit où il avait fixé une forêt d’antennes radio ondes courtes nous reliant à la France et à la Suisse (on ne sait jamais !)

    Le soir, je fis une petite balade en ville, place de l’Université, haut lieux des évènements qui avaient laissés quelques ruines encore fumantes. Un groupe d’étudiants manifestaient, pressentant que leur " révolution " pouvait leur échapper. Je me risquais à prendre en photo une charge de flics et je me fis copieusement matraquer ! J’ai du mon salut à mon badge Croix Rouge !

  • Premiers secours

    CrfJe profite du débat engagé sur la sécurité à moto, pour apporter une contribution complémentaire avant de continuer le récit de mes aventures carpatiques. J’ai été impressionné de constater qu’en Roumanie, pays généralement considéré chez nous comme étant sous-développé, l’enseignement des bases du secourisme, des " gestes qui sauvent " est obligatoire au lycée.

    AmbuJe me suis toujours étonné qu’en France ce ne soit pas le cas et certains prétendent que si on le faisait, des gamins pourraient faire de " mauvais gestes " et que cela poserait des problèmes …d’assurances ; encore elles !
    C’est un peu hors sujet mais je me rappelle qu’en France, au moment de Tchernobyl, les autorités n’ont rien fait, alors que la Roumanie, qui a pourtant échappée au passage du nuage radioactif, a préventivement distribué à la population des pastilles d’iode. Il me semble que cet exemple est significatif de notre déresponsabilisation collective.
    Cependant, à titre individuel, chacun peut suivre une formation de bonne qualité, notamment avec la Croix Rouge : http://www.croix-rouge.fr/goto/index.asp
    Sur son site vous trouverez deux pages ; Sauver des vies, les gestes qui sauvent : http://www.croix-rouge.fr/goto/secours/apprendre/index.asp
    Et le catalogue de leur formation avec le choix de votre implantation géographique : http://sites.croix-rouge.fr/recherche_formation.php3
    Puisse ce post susciter de nouvelles vocations et peut être sauver quelques motards!