Auteur/autrice : jacques lesage

  • Clarkson, deux roues qui ne rentrent pas dans la tête

    Avec la première neige de la saison qui s’abat sur Montréal, un peu d’humour ne fera pas de mal.
    Ce billet de Jeremy Clarkson, l’impétueux journaliste automobile britannique de Top Gear, est le compte rendu d’une aventure tumultueuse entre l’auteur et une Vespa GTV 125.
    Je vous en offre ma traduction, mais si votre anglais est meilleur que mes talents de traducteur, n’hésiter pas à lire l’original. Mais n’oubliez pas de revenir commenter ici.

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    «Récemment, certains journaux ont publié une photo de ma personne roulant sur une petite moto. Ils ont tous fait remarquer que, parce que je déteste les motos, cela faisait de moi un hypocrite et que seul le suicide se présentait comme une alternative viable.

    Humm! Être photographié roulant des pelles à la postière, d’accord, des excuses auraient été envisageables, mais ce n’était qu’une moto. Je ne vois rien de bizarre à ce qu’un journaliste automobile s’intéresse à un truc pareil. Et certainement pas avec l’économie qui fout le camp alors que beaucoup se demande s’ils ne devraient pas faire le saut de 4 à 2 roues!
    Malheureusement, cela ne peut se faire sur un coup de tête, et parce que c’est la Grande-Bretagne ici, il y a des règles.
    Ce qui veut dire qu’avant d’y sauter à pied joint, l’on doit se rendre dans un vaste stationnement, mettre une veste aux couleurs criardes et tourner en rond autour de bornes, alors qu’un instructeur nommé Pierre, tous les instructeurs de motos se nomment Pierre, explique quel levier utiliser.
    Après quoi, on vous lance sur la route où vous roulerez misérablement pendant des heures dans un état d’horreur abjecte, pour finalement retourner à la maison, jurant de ne plus jamais remettre les fesses sur une moto de votre vie.
    Cela s’appelle «cours de base obligatoire» et permets de rouler toutes cylindrées de moins de 125cm3. Pour qui s’intéresserait à une plus grosse moto, il faut prendre un vrai cours, mais comme toute personne sensée, vous ne voulez pas d’une plus grosse moto, parce que vous allez immédiatement vous faire tuer, portant des vêtements de protection ressemblant à ceux de la dernière collection de Jean-Charles de Castelbajac, et qui voudrait ça?

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    Bon, reprenons du début. Une moto, c’est différent d’une auto. Ça ne tient pas debout tout seul, alors quand on ne roule pas, il faut l’appuyer contre un mur ou une clôture. Certaines motos auraient même leurs propres béquilles centrales permettant de les faire tenir droite. Mais ça ne se fait pas tout seul, il faut y mettre l’effort. Effort comparable au soulevé d’un Américain moyen.
    Ensuite, les contrôles. Contrairement à une voiture, la standardisation ne semble pas exister. Le levier de vitesse peut être au volant, ou au plancher, devant l’actionner avec le pied, ce qui est incroyablement stupide, d’autres sont même automatiques.
    Et puis, il y a le freinage. Parce que les motos sont pensées par des motards, et les motards comme chacun sait sont assez idiots, ils n’ont pas encore compris comment faire fonctionner le frein avant en même temps que le frein arrière. Ainsi, pour freiner de l’avant, il faut tirer un levier sur le volant et pour freiner à l’arrière, l’on doit actionner un levier avec son pied.
    Un conseil de sécurité toute fois, si vous n’utilisez que le frein avant, il y a de bonnes chances que vous passiez par-dessus le volant, vous faisant tuer au passage.
    Utilisez le frein arrière du mauvais pied et plutôt que d’arrêter, vous allez juste changer de vitesse et frapper l’obstacle que vous cherchiez à éviter, et vous faire tuer du même coup.

    Un mot sur le volant. Ce dernier se présente sous la forme de ce que l’on pourrait décrire comme un guidon. Mais si vous le tournez en roulant, même à peine, vous allez tomber et vous tuer. Ce qu’il faut faire, c’est se pencher en entrant dans la courbe et regarder au loin pour voir venir sa mort.

    Il y a bien quelques contrôles sur ce volant, comme un klaxon, des lumières clignotantes et des cadrans que l’on actionne par diverses manettes et commutateurs, mais si l’on penche la tête pour voir ce que l’on fait, on se fait frapper par un camion et l’on meurt.
    Oh! Et comme si ce n’était pas suffisant, pour d’obscures raisons ces bidules ne s’éteignent pas tout seuls, roulant des heures avec ça dans le dos, laissant croire que vous voulez aller à droite alors que vous allez à gauche, vous faisant fatalement frapper.

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    Ce que j’essaie de dire ici, c’est que oui, motos et voitures sont tous les deux des moyens de transport, mais c’est tout ce qu’ils ont en commun. Croire que vous pouvez rouler en moto parce que vous le faites en auto est comme croire que vous pouvez gagner le marathon parce que vous courrez après le bus le matin.
    Toutefois, plusieurs font le saut parce qu’ils s’imaginent qu’ils feront des économies.
    Rien de moins vrai. Bien sûr que la Vespa essayée ne coûte pas une fortune, mais il faut un casque, une veste, des pantalons comme ceux de Johnny Hallyday, des chaussures, des gants de kevlar, un cercueil, une pierre tombale, et c’est sans compter les frais d’enterrement et les fleurs à l’église.
    Ainsi, la petite moto de 125cm3 qui se présente sans coffre, sans vitres électriques, sans audio ni vidéo et certainement pas de chauffage vous coûtera finalement plus cher que la Volkswagen du voisin.
    Cela étant, il n’est pas faux de dire qu’une moto est plus économique qu’une voiture, puisqu’il suffit d’un demi-litre d’essence pour se rendre de chez soi a l’endroit de son premier accident fatal.

    Mais s’il peut sembler facile de prendre la décision de rouler en moto, choisir la bonne est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Quoique, qu’importe votre choix, ce ne sera pas le bon. Rouler en moto est plus un passe-temps qu’un légitime moyen de transport, et comme avec tous les passe-temps, ses adeptes sont toujours incollables. Ce n’est rien de moins que spectaculaire, que dans une si mince période d’espérance de vie, les motards réussissent à en savoir autant, comme les pêcheurs à la mouche ou les obsédés des entrées de train en gare.
    Et parce qu’ils sont si calés sur le sujet, ils auront toujours les arguments pour démolir votre choix comparativement aux leurs.
    Évidemment, cela a à voir avec cette pratique du «mettre le genou», un rituel exécuté quelques instants à peine avant cet autre accident fatal. Mais vous, bien heureusement normal, n’êtes pas intéressé à mettre votre genou au sol sur le chemin du travail à la maison et vice versa, avant de mourir.
    C’est pourquoi j’ai choisi de tester la Vespa, qui est regardée de haut par les maniaques, parce qu’un scooter. C’est évidemment du racisme, s’en prendre à cette machine parce qu’elle n’a pas de cadre, c’est comme s’en prendre à ces pauvres qui louchent des deux yeux.
    Vraiment, j’aime l’idée d’une moto sans cadre, parce qu’on peut s’y installer simplement, et que c’est une bénédiction pour les Écossais en jupe. J’aime aussi la Vespa parce que la plupart des motos sont japonaises, ce qui veut dire qu’elles sont increvables et qu’il est à peu près impossible d’éviter cet accident fatal par la grâce d’un défaillance mécanique. Ce qui n’est pas le cas avec la Vespa, étant Italienne.
    Mais tout n’est pas rose, et il y a certains inconvénients à considérer. La Vespa n’est pas entraînée par une chaîne, à la place, le moteur est directement contre la roue arrière, pour des raisons qui se perdent dans la nuit des temps, et qui sont sommes toutes, sans importance. Quand même, cela veut dire que l’engin est plus large et muni d’une carapace comme une voiture pour envelopper les brûlantes pièces en mouvements. Ce qui le rend extrêmement lourd, et essayer de le relever une fois à terre relève de l’impossible.

    Quoi d’autre, parce que le lourd moteur est sur la droite, la moto à tendance à tourner à droite beaucoup plus fréquemment qu’à gauche. Ce qui veut dire que, à chaque virage à gauche, préparez-vous à mourir. À moins d’avoir été éjecté juste avant par la seule vitesse de la chose. Ayant même atteint à un certain moment les 65 km/h, ce fut comme si un enfer de glace me martelait la poitrine. C’est à peine si je parvenais à tenir le volant de mes doigts meurtris et frigorifiés.

    J’ai donc détesté mon expérience dans le monde du motocyclisme et ne le recommande à personne. Pour masochiste seulement.»

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  • AMA Superbike, la règle du jeu 2009

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    Photos: Brian J. Nelson

    Les instances du AMA pro Racing ont annoncé la semaine dernière les nouvelles règles du jeu pour la saison 2009 sur circuit routier en sol américain.

    Après une dominance des Suzuki en Superbike depuis plusieurs saisons, beaucoup demandait des changements, et avec l’arrivée du Daytona Motorsports Group dans le décor, les attentes étaient élevées.

    La parité et une diminution des coûts étaient à l’ordre du jour, et le comité composé des membres du AMA, des représentants des différents manufacturiers et de certains intervenants du milieu devaient en arriver à un compromis.

    Ainsi, le AMA Superbike devient le «Americain Superbike» avec comme principal changement, le manufacturier unique de pneumatiques, Dunlop, qui proposera sur le sec un choix de 3 gommes différentes, mais une seule pour l’intermédiaire et le mouillé. Chaque moto aura droit à 6 trains de pneus à l’avant et 9 à l’arrière, avec un train de plus pour ceux qui se battront pour la SuperPole.
    L’essence aussi, aura son fournisseur unique avec le 260 GTX de Sunoco, aucun additif étant autorisé.

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    Il y a aussi du changement dans les cylindrées, les 4 cylindres passant de 749cm3 jusqu’à 1000cm3, et les Twins passant de 901cm3 jusqu’à 1200cm3.
    L’année dernière, les 2, 3, 4 cylindres de 901cm3 jusqu’à 100cm3 étaient bons, et les Twins se devaient de naviguer entre 1000cm3 et 1200cm3. La liste de ce qui est permis et de ce qui ne l’est pas étant plutôt longue, je ne m’y aventurai pas, sinon ajoutons que la fibre de carbone n’est pas bienvenue sur les motos, que le cadre se doit d’être d’origine et que l’apparence générale de la moto sur la piste doit être conforme au modèle homologué.

    Le SuperSport et le Formula Xtreme fusionnent pour devenir le «Daytona SportBike» pour des machines de 2 et 3 cylindres. Pour l’instant sont homologués les Aprilia RSV, BMW HP2 Sport, Buell 1125R, Ducati 848, Honda CBR600RR, Kawasaki Ninja ZX-6R, KTM Super Duke, Suzuki GSX-R600, Triumph Daytona 675 et la Yamaha YZF-R6. Le plus beau étant que la fenêtre d’homologation restera ouverte la saison durant, alors on aura peut-être des surprises dans l’année.

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    D’autres séries comme le AMA Pro Racing pour les 16, 21 ans et le Red Bull AMA U.S. Rookies Cup pour les 14, 16 ans font leurs apparitions ou reviennent.

    Revenons au Superbike pour mentionner que 12 week-ends de courses sont prévus, la majorité étant des programmes doubles, avec de nouveaux arrêts au Motorsports Park de Millville au New Jersay et au Heartland Park de Topeka au Kansas.

    La bible complète et finale devrait être rendue publique le 20 novembre prochain.

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  • BSA D1, Bantam pour les intimes

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    Peut-être parce que BSA dans les années 60 et 70 concentrait ses efforts d’exportation vers l’Amérique, qu’une certaine nostalgie pour la marque anglaise perdure toujours, à peine perceptible, mais présente chez les amateurs de deux roues. Comme les Beatles ou les Rolling Stones, BSA incarnait une certaine idée de non-conformisme à saveur british prisé à l’époque. Rouler Anglais donnait de la légitimité aux rebelles.

    Né dans les odeurs de poudre, BSA pour la Birmingham Small Arms Company fut fondé en 1861 par 14 armuriers ayant prospéré grâce à la guerre de Crimée. Mais plus de 40 ans d’une paix relative avant l’avènement de la Première Guerre mondiale avait forcé BSA à se diversifier, allant dans le vélo, la moto puis l’automobile.
    Pendant la Première Guerre, outre les armes et les munitions, BSA soutiendra l’effort de guerre britannique avec ses motos.

    Les marchands d’armes espérant toujours une autre guerre, la direction de BSA, malgré une baisse importante de sa production d’armements, ne se départit pas de ce segment de ses activités. La vente des voitures à 3 et 4 roues allait bien, mais les motos faisaient encore mieux. On les présentait comme de bonnes petites machines vaillantes, pas compliquées pour monsieur Tout-le-Monde, avec un bon service à la clé. Et cela marchait bien, c’était dans l’air du temps et la moto était encore le plus abordable des moyens de locomotion motorisée de l’époque.

    Alors quand arriva cette seconde guerre anticipée depuis la fin de la première par BSA, ils étaient prêts. Avec 67 usines et plusieurs sous-traitants, BSA fut en mesure de fournir à l’armée britannique les centaines de milliers d’armes requises, plus de 126,000 motos et autres véhicules.
    Occupé à produire pendant la guerre, peu de temps fut alloué à la recherche et le développement. Et malgré le fait qu’avec l’acquisition de Triumph en 1951, BSA était devenu le plus grand manufacturier de motos au monde, ils eurent besoin de la petite Allemande de DKW, la RT125 pour repartir sur de nouvelles bases.
    Est-ce l’embarras de devoir emprunter une technologie allemande, toujours est-il qu’au début de cet «emprunt» seul le moteur était fabriqué et destiné à l’exportation, nous sommes alors au début de 1948. Mais devant le succès rapide de cette mécanique et la popularité croissante des petites cylindrées, BSA décida de construire une moto autour du moteur. En octobre de cette même année, la première BSA Bantam roulait hors de l’usine. Elle verra sa lignée se multiplier avec 8 générations de Bantam, sa carrière s’étirant jusqu’au début des années 70.

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    Cette première Bantam, nom de code D1, se présentait avec une fourche télescopique, un train arrière rigide, des gardes boue enveloppants et un silencieux au bout aplati en queue de poisson. Ce 125 cm3 avait une boîte à trois rapports pour une vitesse maximum de 80km/h, avec une autonomie d’environ 7 litres au cent, mais pas de batterie, alors pour voir clair le soir, fallait rouler. Et ce fut un succès, les Britanniques se l’approprièrent, le modifièrent, allant même aux courses avec leur petit Bantam. Ces événements tenaient sans doute un peu de l’anarchie bon enfant, mais BSA prit note de ce nouvel enthousiasme et améliora son produit, ajoutant même une suspension arrière, au grand soulagement des lombaires anglaises. Puis on proposa des Bantam spécifiques pour la compétition, avec de nouveaux gardes boue plus légers, le choix d’une suspension rigide ou à piston et un moteur modifié permettant l’ajout d’un décompresseur et un kick repliable. Les Bantam grands publics continuèrent eux aussi d’évoluer, profitant des acquis issus de la course, comme les nouveaux gardes boue, auxquels on ajouta la fameuse «tranche à piéton» pour la plaque, mais surtout, on releva l’échappement, dans le style Scrambler, donnant une tout autre allure à la moto.

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    Ce furent les derniers feux du Bantam, qui au milieu des années 60 subira l’assaut des motos japonaises. La direction de BSA ne semblait plus comprendre les changements qui survenaient, il faut le dire très rapidement, dans ce secteur. Et après des années d’acquisition, ce fut une période de liquidation.
    La branche britannique de Daimler fut vendue à Jaguar en 1960, les vélos étaient déjà l’affaire de Raleigh depuis 1957, et même division des armements fût liquidé en 1986, bien que le nom BSA guns fut repris par la suite par d’autres intérêts.

    La division moto s’accrocha avec de nouveaux modèles, différentes versions de moteur et même des compromis comme l’installation de clignotants. Mais la fiabilité n’était plus au rendez-vous, et la comparaison avec les Japonaises pas trop flatteuse. En 1972, au bord de la faillite, un dernier sursaut de fierté tenta de regrouper Norton, BSA et Triumph en une seule et même compagnie, mais la résistance des travailleurs empêcha cette fusion. Norton et BSA ne finiront pas cette année 72, Triumph s’accrochant 4 ans de plus.

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    DKW RT125
    Moskva M1A
    Moto Morini T125
    Yamaha YA-1
    Harley-Davidson Hummer

  • Wankel et le piston rotatif

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    Pensé dans les années 20, mais développé dans les années 50 par l’ingénieur allemand Felix Wankel, le moteur à piston rotatif moderne se démarque par son silence de fonctionnement et le peu de vibration qu’il génère comparativement au classique moteur piston/soupape à mouvements alternatifs.
    Sa fiabilité et légèreté vient d’un moins grand nombre de pièces en mouvement puisque le piston est en rotation constante sur un même axe, et non en mouvement brusque de départ/arrêt du moteur conventionnel.

    Par contre, le Wankel fut longtemps handicapé par des problèmes d’étanchéités dues à sa construction même, piston en métal et chambre en alu permettant une expansion optimale à température élevée, prévenant tout grippage, d’où les fuites d’huiles.

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    Mais les progrès actuels sur les joints d’étanchéités permettent de circonscrire ce problème. Autres désavantages comme une plus grande consommation et pollution sont maintenant pris en charge par des systèmes embarqués, optimisant le fonctionnement du moteur et permettant un contrôle adapté aux différentes situations que peut rencontrer un motard.
    Ainsi, différentes cartographies moteur peuvent être disponibles maximisant son utilisation, que ce soit en condition de pluie, sur circuit, route ou encore en ville. Parce qu’un moteur à piston rotatif offre une plage de puissance assez linéaire, la cartographie de l’ECU (Engine Control Unit) ou système embarqué est primordiale, surtout en course pour générer des reprises un peu plus musclées que ce que le moteur offrirait par lui-même.
    N’empêche, la puissance offerte peut être phénoménale et les succès du Norton sur circuit au début des années 90, avant la chute de la marque, sont bien là pour le prouver avec des titres en sol britannique et une des présences aux avant-postes au Isle of Man TT.

    Le nouveau NRV588 (N pour Norton, R pour Rotary, V pour Variable Intake) semble une machine pleine de promesses et l’idée d’une version accessible  à tous est pas mal excitante. La machine testée ces derniers mois pouvait compter sur un plateau de pièces venant de diverses sources, dont Yamaha et Kawasaki. Reste donc à voir s’ils pourront y substituer des Norton, et ce, rapidement et efficacement, 2009 approchant à grands pas.

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    Pour terminer sur ce type de moteur, clarifions certains points sur son appellation.
    Le moteur de type Wankel, dont il fut question ici, est appelé «moteur à piston rotatif», car un moteur rotatif est un moteur traditionnel avec les pistons disposé en forme d’étoile et surtout utilisé en aviation. Voir aussi ce chopper de Jesse James.
    Autre variation sur le Wankel est ce moteur québécois qui, tout en en reprenant le principe, le pousse dans ses derniers retranchements, en essayant de l’améliorer au passage.

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  • Album du vendredi, Shinya Kimura et Zero Engineering

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    Shinya Kimura a créé Zero Engineering en 1992 au Japon. Amoureux du style classique Harley-Davidson, il s’attache dans ses projets à reproduire l’essence d’une époque avec une sensibilité moderne. Ses motos ne sont donc pas des hommages figés, mais des recréations, une vie de l’esprit pour un artiste chez qui ingénierie et design ne vont pas l’un sans l’autre.
    Juste le nom, Zero, qui, pour Kimura signifie l’infini des possibles, lui rappelle de ne pas se cantonner au connu, mais d’embrasser l’innombrable.

    Possédant la fameuse Carte verte (permis de travail) depuis 2006, Shinya Kimura s’est installé à Las Vegas sous la désignation Chabott Engineering, nom originel de Zero Engineering en 1992.

    Avec Brad Pitt comme client et parrain de sa demande pour le permis de travail, une participation au Biker Build-Off en 2005, une invitation au Concours d’Élégance et deux de ses machines bien en vue (en fait, on les voit à peine) dans le garage de Tony Stark (Iron Man), on peut affirmer sans trop se tromper que sa carrière américaine s’est amorcée sous les meilleurs auspices.

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  • Peugeot et les mégalopoles de demain

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    Depuis 5 ans, Peugeot organise ce concours de design auprès des designers émergeant, leur demandant d’imaginer la Peugeot de demain. D’ailleurs, le thème était «Imaginez la Peugeot des mégalopoles de demain».

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    Les participants se devaient de respecter certaines règles comme l’adaptation et le respect du véhicule à son environnement, l’harmonie avec le milieu, l’efficacité énergétique et la mobilité interactive, pour ce que cette dernière veut dire, que l’on m’explique parce que ça me laisse perplexe.

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    Cette année, le projet lauréat délaisse les 4 roues pour y aller avec un tricycle. Issu de l’imagination et du talent du jeune Colombien Carlos Arturo Torres Tovar, le véhicule a la particularité d’être articulé en son centre pour permettre une plus grande mobilité dans les grands axes urbains étouffés.
    Remarquez, le problème des centres urbains ne se règle pas par la mobilité de la congestion, mais par des moyens de transport collectif non invasif et un environnement sécuritaire et agréable pour les piétons et cyclistes.
    Le RD, c’est son nom, et malgré un air de famille avec la Lexus du film Minority Report, il semble un petit véhicule excitant à conduire, mais pas dans une mégalopole. Dommage que l’on n’ait aucune donnée sur la motorisation, que l’on imagine propre.

    Mais Peugeot devrait subventionner des solutions aux défis que devront affronter les villes de demain, plutôt que des véhicules contribuant à l’égotisme de son propriétaire.

    Pour les curieuses et curieux, le projet préféré de Benoît qu’il vous présentait le mois dernier.

     

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  • Norton, retour à la maison

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    Le nom Norton, jadis éparpillé aux quatre coins, est maintenant qu’une seule et même entité réunie par Stuart Garner de Norton racing Ltd.

    Le projet américain de Norton n’ayant pas réussi à décoller après 15 ans d’efforts et 10 millions de dollars investit, les britanniques rachètent donc le tout, incluant, en plus des marques déposées, le superbe prototype de Café Racer, le Commando 961, développé par Kenny Dreer.

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    Ce modèle est d’ailleurs la priorité du nouveau Norton avec une sortie prévue pour 2009, le temps de mettre en place la production et de voir aux derniers détails d’une machine qui était déjà presque prête à être mise en marché.
    Parlant de mise en marché, ce n’est pas moins de 4 nouveaux produits Norton qui devraient être en mesure de prendre la route d’ici 2012, dont une version civilisée du NRV588 à moteur «rotatif».

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    Énormément d’argent est investi en ce moment dans Norton, car en plus du rachat américain, ce sont de nouvelles installations, usines et bureaux, qui s’érigent près de Donington Park, sans compter toute la R&D que ce type d’activité demande.

    Un grand rassemblement est prévu pour le 19 juin 2009 à Donington Park pour les amoureux et nostalgiques de la marque.
    Difficile de prévoir ce qu’il en sera des nouveaux Norton dans 8 mois, mais chose certaine, les nouveaux T-shirts devraient être prêts!

    Dans un prochain article, on jettera un coup d’œil sur ce moteur à piston rotatif.

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  • Album du vendredi, T’as d’beaux yeux, tu sais!

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    Les sportives n’ont pas besoin d’un regard de vamp pour en imposer, mais la tendance est à l’œil inquisiteur, le sourcil en bataille.
    Fini le bon vieux temps où un phare ne servait qu’à éclairer la route, maintenant, il sert à être vu et à se faire voir, mais surtout, à faire de l’œil aux badauds.

    Le jeu de la séduction commence dans les pages glacées des magazines ou sur les pixels rétro éclairés des blogs pour se poursuivre dans les salons et se terminer chez le concessionnaire, où la différence entre la vente d’un modèle ou d’un autre peut se jouer sur une œillade pas toujours innocente.
    Ces efforts marketing à l’affût des tendances ciblent nos désirs avant même que nous les ayons, nous laissant dépourvu de toute raison devant une machine pas si innocente que ça.

    Toute la beauté du génie humain est là, une moto n’étant pas qu’un moteur sur deux roues, mais bel et bien une entité à part entière génératrice d’émotion, et ce, dès le premier regard. C’est ça l’amour, foutue chimie.

    Yamaha YZF-R1
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    Honda CBR1000RR
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    Suzuki GSX-R1000
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    Kawasaki Ninja ZX-10R
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    Ducati 1098R
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    Buell 1125
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    BMW K1200S
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    MV Agusta F4
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    Triumph Daytona 675
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  • Royal Enfield Bullet Classic 2009

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    Royal Enfield, cette vieille chose anglaise exile en Inde depuis les années 60 se refait une beauté.
    Le Bullet 500 de 1955 est fabriqué en Inde à peu près inchangé depuis ce temps avec un succès d’estime certes, mais qui ne se dément pas malgré les années.

    Les exportations de ce classique British prenant de l’ampleur, il devenait nécessaire de rajeunir la mécanique pour satisfaire, non seulement les nouveaux consommateurs en mal d’exotisme, mais aussi les législateurs et les nouvelles normes antipollution.

    Présenté cette semaine à l’Intermot de Cologne, le nouveau «Bullet 500 Classic» actualise son allure rétro, passant des années 60 aux années 50. C’est, j’imagine, ce que l’on appelle reculer pour mieux sauter. Et c’est à pieds joints qu’ils le lancent avec un nouveau moteur et boîte à 5 rapports en alliage, abandonnant les chevaux aux sabots de fer des anciens modèles. Freins à disques, démarreur électrique et même un indicateur du niveau d’essence, enfin le grand luxe.
    Le cadre, qui est nouveau lui aussi, a été dessiné par ceux qui font les Ducati, mais attention à la nuance, comme dans, c’est le garagiste de Ferrari qui dessine ma nouvelle voiture, mais on ne se plaindra pas, on le remarque seulement.

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    N’empêche, c’est une toute nouvelle moto qui retient les leçons du passé en essayant de regarder vers l’avenir, et de convertir au passage de nouveaux fans. Et comme ils ont conservé le bruit si particulier du Bullet, il y a très certainement de l’espoir.

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  • Moto Morini T 125

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    Alfonso Morini, qui 39 ans plus tard allait fonder Moto Morini, naît le 22 janvier 1898 à Bologne. Passionné de mécanique depuis toujours et de motos plus particulièrement, il accumulera des sous, en travaillant chez le forgeron du coin, dans le but d’ouvrir un atelier de mécanique, ce qu’il fera à l’âge de 16 ans. Le temps d’établir sa réputation que la Première Guerre mondiale éclate, mais Morini y voit l’occasion d’y parfaire ses connaissances et s’enrôle dans le 8e régiment motocycliste basé à Padoue.
    Intéressé non seulement par la mécanique, mais aussi par la vitesse, Alfonso Morini retravaille avec succès les machines qu’il utilise en compétition. Ainsi, en 1924, un autre mécanicien et pilote, Mario Mazzetti suggère une alliance à Morini. De l’association naîtra sous le nom MM un deux temps, deux vitesses de 125 cm3.

    Avec cette machine, ils seront de toutes les compétitions d’Italie, en en remportant plusieurs, en faisant bien partout. Ces succès attireront de bons pilotes vers ses machines et bientôt, une écurie MM digne de ce nom verra le jour. En 1927, lors du Grand Prix des Nations à Monza, sa petite MM125 établira six records du monde dans sa catégorie, records qui, deuxième guerre mondiale aidant, tiendront 20 ans. En 1933, une 175 cm3 décrochera un record mondial de vitesse avec 162 km/h. Ces succès et exploits faisaient de MM les seuls Italiens capables de tenir tête aux équipes et machines étrangères.

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    De nature plutôt individualiste, Morini décide de voler solo en 1937. Mais les odeurs de guerre et le régime fasciste tirent le nouveau Moto Morini vers l’utilitaire, produisant des triporteurs de 350 et 500 cm3 plutôt que de nouvelles bêtes de courses. Heureusement, le succès commercial sera au rendez-vous, ce qui permettra à Moto Morini de reprendre rapidement ses activités après la guerre, et cela malgré le bombardement de ses installations à Bologne.
    Dès 1946, grâce à notre petite RT 125 de DKW tant convoité, Moto Morini peut reprendre la production de motos. Mais étant le mécanicien qu’il est, Alfonso Morini ne peut se contenter de copier le modèle allemand. Il mettra le 2 temps à sa main, conservant ses principales qualités de solidité et de simplicité. Avec ses 4.5 chevaux pour une vitesse maximale de 80 km/h, ses 3 vitesses (lent, vite et à peine un peu plus vite), son cadre en berceau d’un seul tube, et ses roues de 48 centimètres, cet engin, un peu limite pour une Moto Morini, aidera l’Italie dans ses efforts pour sortir du marasme de l’après-guerre. Mieux encore, la T125 de par sa modestie pouvait se permettre un peu d’ambition, et un modèle «sport», léger, de 8 chevaux pouvant atteindre les 130 km/h vit le jour. La jeunesse italienne avait alors une machine acceptable pour caresser du genou les courbes des circuits.

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    Ce sera le début d’une longue tradition entre l’Italie et le sport motorisé sur 2 roues. Cet héritage, bien qu’amorcé avec aplomb déjà au début du siècle par ce même Morini, aurait pu être anéanti par les horreurs d’une effroyable guerre. Mais ce seront les cendres d’une petite 125 Allemande à l’histoire fabuleuse qui aura aidé cette passion pour la vitesse à s’épanouir, et encore aujourd’hui, avec les succès des Rossi, Capirossi, Ducati et tuti gli altri en Moto GP, il y a un petit peu de cette RT 125.

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    DKW RT 125
    Moskva M1A
    BSA Bantam
    Yamaha YA-1
    Harley-Davidson Hummer