Auteur/autrice : jacques lesage

Yamaha 2008, Disparités culturelles
Imaginez un monde où il n’y aurait qu’une seule moto, de type universel, identique pour tout le monde, d’une seule couleur, d’une seule cylindrée, d’un seul ennui! Mais nous ne vivons pas dans cette utopie, alors on se retrouve avec de belles différences dans l’offre des constructeurs, que l’on soit Européens, Nord–Américains ou Japonais.
Puisque des goûts et des couleurs, on ne discute pas, il y en a donc pour tous, même si parfois, on aimerait aussi avoir la même chose que le voisin. Voisin d’océan, dans ce cas-ci. Même si certains modèles ont une saveur plus globale que d’autres, il y a des particularités chez chacun.
Ainsi, l’Amérique du Nord a une grande gamme de cruisers avec des familles étendues de V-Star, Roadliner, Road Star, Warrior, Raider, Royal Star et autres Stratoliner. Les surnommant même «Star motorcycles» aux États-Unis, question de faire un peu moins exotique et plus américain. Et si la même moto se retrouve partout, les appellations peuvent varier. Par exemple, La FZ1 est présente sur tous les continents, mais la FZ1 n’est pas la même partout. Ainsi, la FZ1 nord-américaine est FZ1 Fazer ailleurs, et la FZ1 tout court ailleurs n’existe pas en Amérique. Confus? Normal, et ils font tous ça, histoire de s’adapter à cet environnement hostile qu’est l’économie de marché. Nous avons bien la MT-01, mais pas la MT-03, et encore moins une TDM900, trop urbaine pour nos grands espaces. Et encore, parlant d’espaces, une XT660Z Ténéré ne trouverait jamais sa place en Amérique. D’abord, personne ne sait ce qu’est le Ténéré, et s’il n’y a pas de bitume recouvrant l’espace déjà cité, ce n’est pas vendeur.
Par contre, on pourrait s’attendre à plus de diversité au Japon, mais ce n’est pas vraiment le cas. Ils ont bien quelques curiosités, comme leur SR400 ou encore la mignonne YB-1, mais l’attrait occidental se reflète dans la conformité des cruisers et modèles sport, poussant partout comme de la mauvaise herbe.
Finalement, même si nous ne vivons pas dans un monde standardisé à outrance, le dictat des modes joue un rôle un petit peu similaire. Ne voulons-nous pas tous la Yamaha de Valentino Rossi?
janvier 16, 2008
Harley-Davidson, attentes à la hausse, profits à la baisse
Alors qu’en 2004 Harley-Davidson prenait plaisir d’une profitabilité inégalée, la marque emblématique d’une certaine américanité chérie par ses fans, vit des moments un peu moins roses. Il y a trois ans, les prévisions entrevoyaient des ventes de plus de 400,000 unités, mais plutôt qu’une fuite vers l’avant, c’est un recul des ventes se situant pour 2007 autour de 330,000 motos, soit près de 20,000 de moins que l’année précédente.
L’automne fut difficile pour HD, avec une baisse de ses profits de 15%, la chute de son action de 74$ en janvier 2007 à 40.49$ à la clôture des marchés hier soir, et ce, malgré un rachat massif de titres, dans le but de le soutenir et de donner un bien maigre bonbon aux investisseurs. Sans parler de la semaine de mise à pied sans salaire pour plus de 5000 employés en novembre. Mais, si la tendance se maintient, avec la récession annoncée et déjà bien amorcée aux États-Unis, 2008 ne sera guère mieux.
Seul point positif de ce bilan financier, est la bonne performance des motos Harley en Europe, où la croissance des ventes se maintient. Et puis, il y a la sortie imminente du XR1200, juste pour l’Europe. Digne héritière des XR750 d’Evel Knievel et du peu vendu, mais grandement apprécié XR1000, cette XR est peut-être le chaînon manquant d’une marque, prestigieuse certes, mais stagnante en matière d’innovation. Les zélotes en Amérique ayant boudé le V-Rod pour cause de lèse-majesté aux dieux des customs et des chromes, pas étonnant que les nouveautés n’en soient pas avec ces Fat Bob et autre Rocker.
Mais tous ces déboires, sont peut-être une bonne nouvelle, du moins pour nous, amateurs nord-américains d’inusités. Ce XR1200 fera peut-être le saut par-dessus l’Atlantique. Puisque la base s’essouffle, il serait sans doute temps que Milwaukee s’intéresse à la marge, prête pour des machines distinctives, mais à fort potentiel nostalgique. Si ça marche fort pour Triumph et Ducati, et au moment où l’on tente de ressusciter Indian, il n’y a pas de raisons qu’une maison, célébrant cette année ses 105 ans, soit en panne d’icônes pour s’inspirer.
janvier 15, 2008
Triumph + Norton = Triton
Ils sont fous ces Anglais, mais d’une belle folie pour ne vouloir que le meilleur de deux mondes. Et ce Triton en est un bel exemple. Né de la fusion d’une Norton, reconnue pour sa grande manoeuvrabilité grâce à son cadre à doubles berceaux, mentionné vendredi par Benoît, et le moteur d’une Triumph, souvent celui du Bonneville, beaucoup plus fiable, et le motard avisé se retrouvait avec la parfaite moto anglaise.
Celle illustrée ici est Hongroise, mais pour qui voudrait en voir une Française, un détour par le Club 59 est requis. Je vous laisse chercher.
Mais revenons à Norton, dont la renaissance annoncée il y quelques années avec la présentation de ce nouveau Commando 961, est toujours sur la glace faute de fonds suffisant pour lancer la production.
Ma première balade à moto, comme passager, fut sur une Norton Commando. Le voisin d’en face qui avec son mètre 60 et ses 60 kg passait des heures, suant à grosses gouttes, à essayer de partir au kick, bien évidemment, sa belle Norton. Mes ses efforts étaient récompensés, et un jour, j’ai eu droit à une balade, le genre de truc qui, s’il ne change pas une vie, y met une bien belle couleur.
Il faut être passionné pour investir dans la nostalgie, mais les efforts, quand ils sont menés à terme, valent mieux que tout ce que la technologie de pointe d’aujourd’hui peut offrir, c’est à dire, une âme.
janvier 13, 2008
Album du vendredi, Scooter en 2D
En deuxième partie de cet Album du vendredi consacré aux Scooters, nous partons en Italie pour un voyage dans le présent réinventé de Oberdan Bezzi. Ici, le 3D laisse place à une surface plus classique, mais néanmoins alléchante, de par ce petit jeu presque cruel que l’artiste s’amuse à semer avec ses dessins, si près de ce désir de la moto rêvée. Parce qu’elles sont plus que réelles ses motos et scooters, avec juste ce petit supplément de rêve et d’évidence que l’on aimerait voir plus souvent chez les constructeurs.
Et c’est ce qui rend précieux un artiste comme Obiboi, de son nom de guerre. Car c’est bien d’une guerre qu’il s’agit, une guerre contre l’ennui et la frilosité de trop de produits qu’on tente de nous vendre comme révolutionnaire, alors qu’ils peinent à être seulement évolutionnaire.
Voilà, c’était mon éditorial du mois.
janvier 11, 2008
Album du vendredi, Scooter en 3D
En première partie de cet Album du vendredi consacré aux Scooters, nous partons au Japon pour un voyage dans le futur, et surtout dans l’imaginaire de l’artiste du 3D, Hi-Ron. Prolifique magicien de l’illusoire, ses oeuvres sont autant de perles qui brillent sous le faisceau artificiel du logiciel, mais on les voudrait toutes réelles. Que ce soit un jouet, une voiture, un robot ou un aéronef d’un siècle encore à inventer, on reste soufflé devant tant d’éclat, comme un enfant dans un magasin de bonbons.
Son site, Cyberfactory-H, est le côté plus officiel de son travail d’illustrateur, mais son blog, Cyberfactory-H Blog, laisse toute la place à l’image.
janvier 11, 2008
Desmos et Bobbers, naissances particulières
Il est toujours émouvant d’assister à une naissance. Évidemment, la plus belle est celle de son enfant, et pour qui a eu le privilège de vivre un tel moment, il n’y a rien de comparable.
Quoique, la naissance d’une oeuvre d’art peut tout autant remuer en nous de ces émotions qui seront répétées grâce à l’intime contact quotidien avec l’objet.
Et quand cet objet est une Desmosedici RR ou un Flyrite Bobber, il y a de quoi verser quelques larmes de bonheur.
Deux vidéos pour partager ces naissances particulières.
La Desmosedici donc, dans un atelier impeccable, où chaque geste posé semble étudié avec précision.
Et un Sportster Bobber, où l’artisan cisèle patiemment sa matière, du cadre à la dernière vis.
janvier 10, 2008
Graig Vetter, avec vent de face
L’amour du scooter, s’il s’estompe parfois, c’est pour mieux nous reprendre. Un bel exemple de cet attachement est le parcours de Graig Vetter. Vetter est un des pionniers de ce que l’on pourrait nommer, le pare-brise complet pour moto.
C’est après des études en design industriel, alors qu’il entreprend un long périple sur sa Yamaha 305, qu’il s’aperçoit qu’une protection contre le vent rendait la route beaucoup plus agréable, surtout pour quelqu’un souhaitant aller loin, longtemps. Il créa donc un prototype de carénage, fit un peu de pub, et le temps aidant, conjuguer avec l’arrivée sur le marché, en cette fin des années 60, de plus grosses cylindrées, les affaires décollèrent.
En fait, l’entreprise allait tellement bien, que les différents constructeurs décidèrent d’inclure eux-mêmes ce type de protection dans leur catalogue, récupérant ainsi un marché de plus en plus lucratif.
Flairant la fin d’une époque, il se départit alors, après une décennie de succès, de ses actifs dans la compagnie qu’il avait bâtie, et se consacra à la création de nouveaux design et produits.
Et une de ses dernières nouveautés, est un scooter, mais rien de comparable à son premier Cushman sur lequel il s’était amusé, gamin, à faire un carénage en papier mâché.
Maintenant, c’est le mariage de l’idée du scooter avec la démesure à l’américaine. Prenant un Sportster de Harley Davidson, il le dépouille de son cadre et greffe la majorité de ces composantes sur un nouveau cadre, plus généreux, repensé pour une position de conduite de style scooter.
Pourquoi pas? Surtout qu’avec l’ensemble rétro complet nommé Torpédo, c’est déjà, avant même de lancer le moteur, tout un voyage dans le temps.
L’ensemble de transformation, incluant le cadre et quelques câbles est disponible sous deux appellations différentes, sois le Scootster et le Defiant, mais c’est exactement la même chose. De toute façon, rendu là, on n’en est pas à une aberration près, et peu importe le nom tant qu’il y a l’ivresse.
janvier 10, 2008
Adrien Brody, deux roues sur terre et presque au ciel
L’acteur oscarisé en 2003 pour le film de Roman Polanski, «Le pianiste», est non seulement le plus jeune acteur à avoir remporté la célèbre statuette ainsi que le César pour ce même film, mais il est avant tout, un motard passionné.
Alors que sort sur les écrans le dernier film du particulier cinéaste Wes Anderson, «The Darjeeling Limited», où l’on voit un Adrian Brody emmené joyeusement ses comparses Owen Wilson et Jason Schwartzman sur une Honda Hero, l’acteur préfère dans le civil son petit scooter Yamaha Vino.
Ça, c’est pour les rues achalandées du Rajasthan ou de Los Angeles. Mais quand vient le temps de prendre la clé des champs, ce sont sa R1 noire ou son Star Roadliner qu’il chevauche. D’ailleurs, pour continuer avec l’analogie agricole (on y reviendra encore un peu plus loin), c’est en cavalier noir qu’il aime se voir. Sa R1 est d’ailleurs à cette image, mince avec un profil racé. Le superflu a été enlevé, la fibre de carbone et des roues de Performance Machine ont été installées, tout comme un système d’échappement de course, GTYR. Et comme il en a fait une machine casse-gueule, il roule seul sur les petites routes tortueuses des montagnes autour de L.A. Pour les randonnées familiales, il y a la Roadliner.
Déjà familier avec l’environnement indien, où il s’était, lors d’un précédent voyage, procuré une Enfeild Bullet 500 avec side-car dans le but de l’importer aux États-Unis, mais la machine n’est jamais sortie de son pays, ce qui lui a permis de l’utiliser pendant son séjour pour le tournage du film. Il raconte d’ailleurs volontiers qu’il crut vivre son dernier jour au guidon de l’Enfield. Accélérant pour dépasser un Tuk Tuk, il se retrouvant en déboîtant face à une vache, qui, au milieu de la chaussée, vaquait à ses occupations journalières. Seul un freinage d’urgence l’empêcha de se retrouver le nez dans le derrière du sacré ruminant. Ce dénouement cocasse lui rappela son seul accident de moto, en 1992, qui le laissa sur le carreau pour de longues semaines après qu’il eu frappé de plein fouet une auto dont le conducteur avait été optimiste sur le feu orange.
Ce n’est que récemment, en 2003, que pour célébrer ses 30 ans et son Oscar, un ami lui offrit un Monster de Ducati. Il jugea qu’un tel présent ne se refusait pas, ce qui, après toutes ces années passées loin des deux roues, car il est aussi fan fini des muscles cars et autres dragsters, le ramena à cet autre amour jadis délaissé.
Parlant d’amour, pour qui ne serait pas abonné aux derniers potins, la dame a son bras est l’actrice, un peu, et starlette, beaucoup, Elsa Pataky.

janvier 8, 2008
Films de méchants motards
Vieux motards que jamais, car cette devise sied très bien aux deux films dont il est question ici. Le premier, largement documenté un peu partout me sert de prétexte au second, un vrai bijou d’inventivité d’observation et d’humour.
«Hell Ride» de Larry Bishop dont la première est entendue pour le prochain «Sundance Film Festival» dans moins de 2 semaines, est ce film de «bikers» dans la plus pure tradition du film de genre qu’affectionne particulièrement le producteur Quentin Tarantino. D’ailleurs, le «buzz» autour de ce petit projet ne vient que de là. «Produit par» n’est pas «un film de», et l’implication de Tarantino ici est sans doute minimale, mais comme ce genre de film est plutôt rare, on lui laissera sa chance. De toute façon, on saura bien assez vite si c’est bon ou pas.
Un film dont la qualité et les mérites ne font aucun doute est «The Vicious Cycles». Film d’animation de Chuck Menville et Len Janson, animateur chez Disney le jour, déconneur de première les week-ends. Avec un budget d’environ 4000 €, ils ont imaginé ce parfait petit bijou de parodie qui prend à droite comme à gauche, autant chez les séries B si prisées aujourd’hui par un Tanrantino, que chez les classiques du cinéma muet burlesque.
The Vicious Cycles est ci-dessous pour votre plus grand plaisir, et au bout de ce lien, deux autres films de ce duo, pour qui aime la technique, sans méchants motards, mais avec le même délire.
janvier 5, 2008
Album du vendredi, En roues libres
Les excès du temps des fêtes se sont accumulés trop rapidement, le corps s’en ressent et va s’en ressentir encore pour un bon bout de temps, et on aura même la décence de ne pas mentionner le portefeuille. Oups, trop tard.
Trop fauché donc pour le nouveau modèle 2008 brillant de tous ses chromes dans la vitrine du concessionnaire, et de toute façon, votre tour de taille exige un peu plus d’exercice, alors vous pensez Vélib, mais votre coeur de motard hésite devant cette alternative trop, touristique; la solution, le vélo chopper.
Qu’il soit un incontournable comme ce Mustang de CCM, un classique Canadien de mon enfance avec son siège banane, ou les multiples variations sur le thème de la moto, du bobber au chopper pur jus, il n’y aura plus d’excuses pour ne pas sortir faire de l’exercice, mais il se fera avec style.
Custom Brigade
Hellbourne Choppers
AtomicZombie
Celtic Cycles
Firebikes
New Legacy Choppers
… et deux liens vers des modes d’emplois maison,
Make: et Instructables
janvier 4, 2008