Le Blog Moto a rencontré Philippe, un homme de 44 ans marié et papa de deux garçons qui a décidé d’acquérir un scooter électrique. Une idée qui lui trotte dans la tête depuis un long moment, mais qu’il vient seulement de concrétiser. La faute à l’autonomie des batteries à ce qu’il nous dit, qui tenaient seulement 40 km alors que Philippe voulait se servir de son scooter pour ses trajets maison/boulot, dont la distance totale était supérieure. Alors, comment en vient on a acheter un deux roues électrique? Quelques éléments de réponses grâce à Philippe…
"L’électrique, c’est évidemment un souci environnemental. En fait il y a +/- 2 ans, j’ai voulu me payer un BMW C1 pour mes trajets vers le boulot, pour polluer moins… puis j’ai constaté que BMW avait arrêté la production. Le scooter traditionnel m’effrayait encore un peu. À l’époque, je n’avais encore jamais entendu parler de scooters électriques."
L’année dernière, Philippe "tombe" sur une annonce. Désirant en savoir plus sur le scooter électrique mis en vente, mais ne sachant pas vraiment si celui ci ferait l’affaire, Philippe hésite à se lancer et ne prend finalement pas contact avec le vendeur. Une décision qu’il regrettera, puisque quelques jours après, l’annonce disparait. "Comme je n’ai jamais vu de scooter électrique dans un magasin "classique", je me suis dit que je devrais encore attendre", nous dira l’ingénieur civil informaticien. Néanmoins, la chance va lui sourire un peu plus tard : "Cette année, rebelote, une annonce sur ebay pour des scooters électriques avec autonomie annoncée à plus de 60 Km. Là, c’était bon pour moi. J’ai appelé le vendeur, suis allé voir et essayer l’engin un soir, et l’ai acheté la semaine suivante (le temps de reprendre mes renseignements auprès des assurances, etc…)".

Un achat que Philippe est loin de regretter, puisqu’avec ce scooter électrique, il peut se rendre à son travail sans polluer et surtout en réalisant des économies incroyables : "C’est clair que le fait de ne pas polluer, de ne pas faire de bruit, de ne rien consommer à l’arrêt aux feux rouges, de récupérer de l’énergie au freinage sont un plaisir essentiel de ce type de véhicule. Sans parler de l’économie: au tarif de l’électricité de nuit, les 100Km reviennent à moins d’un euro, et l’entretien de l’appareil est nul. À part graisser des parties mobiles et sans doute un jour changer les pneus. Les batteries (silicone) sont sans doute un élément coûteux, mais je suis incapable de dire combien de temps elles vont tenir, ou si de toutes façons le scooter sera usé avant les batteries". Et le bonus dans tout ça, c’est que Philippe retrouve les plaisirs du deux roues : "Je dois bien avouer que j’ai déjà retrouvé d’autres plaisirs du deux-roues: circuler plus facilement dans le trafic chargé, avoir cette sensation de liberté facile… Et bien sûr comme cette après-midi ensoleillée, le plaisir de la ballade au grand air".
Pour recharger les batteries, il faut simplement brancher les câbles du chargeur sous la selle. "En 3 ou 4 heures, la charge est quasi complète. Mais en laissant le chargeur branché encore quelques heures, il poursuit une charge lente. J’ai mis un temporisateur pour adapter la charge au tarif de nuit, et une charge complète après 50Km de conduite consomme +/- 3KWh (à +/- 0,17€/KWh de nuit). Le rechargement des batteries lors du freinage se limite à la puissance du moteur : S’il faut freiner fort, les freins normaux entrent en fonction. Mais en anticipant les arrêts, on peut éviter pas mal de dissiper son énergie en chaleur, et c’est bon pour le moral …".
Après ce tableau plutôt flatteur du scooter électrique, on pourrait bien se demander quels sont les inconvénients d’une telle machine. Philippe nous indique alors sans langue de bois que le plus grand défaut de son engin est un manque cruel de puissance. "La puissance est un peu limite dans certaines côtes, et l’indicateur de batterie est influencé par la charge (si je "tire dedans", l’aiguille descend)".
Et quand on lui demande de conclure, l’ingénieur nous racontera : "Je suis ravi pour l’instant, j’espère que son autonomie ne chutera pas rapidement avec le temps. Par beau temps comme ce WE, j’ai vraiment eu un grand plaisir à faire des "petites courses" avec, sans la culpabilité de bouger pour cela ma grosse Peugeot 807… Deux gamins m’ont abordé: "Eh, monsieur, c’est un électrique ? Ça coûte combien ?" Hors considérations environnementales, par rapport à un petit scooter 50cc équivalent, il a l’avantage du silence, et l’inconvénient de l’autonomie et de la puissance un peu plus limitées. Pour le reste, ça doit être pareil. C’est aussi marrant de voir les piétons se retourner devant cet engin silencieux. J’ai vraiment envie d’en faire la promo autour de moi, et proposerai à mes voisins, amis et collègues de l’essayer s’ils le veulent. Pour tous ceux qui ont un souci environnemental, c’est une piste incontournable".
Merci à toi Philippe pour avoir répondu à mes questions et m’avoir fait passer ces quelques photos.