Attention, avertissement: que celles et ceux qui s’attendent à voir une combinaison et un casque aux couleurs bigarrées qu’ils pourront étrenner au Ledenon ou au Sequestre passent leur chemin. Cette vidéo n’est qu’un prétexte pour se rincer l’œil à peu de frais devant les courbes d’une jeune femme et sur une musique très inspirée par Testarossa Autodrive de Kavinsky. Mais ne vous inquiétez pas, on reste dans le domaine des protections, la combarde et l’intégral élaborés devant vos mirettes ébaubies sont le dernier cri en la matière, à n’en pas douter. Pour les fans de la magnifique vacuité de Mare Street et de nos pépés carrossées, voici le sujet ultime qui réussit à unir les deux. Que ces lecteurs-là restent donc avec nous, ils ne le regretteront pas.Via l’excellent Mikropikol.
«Avoir le courage de se dresser et de faire face à ses rêves est la seule façon de les atteindre»
L’on dit que les Ferrari sont des œuvres d’art, comme les motos de Confederate et quelques autres, mais ces objets, aussi beaux et précieux qu’ils puissent l’être, demeure du domaine de l’industrie, reproductible à l’identique et à l’infini. Elles ont le statut d’œuvre d’art par le talent, la compétence et le raffinement dont elles sont issues, mais l’œuvre unique se démarque, car outre le talent, c’est le génie qui y transpire parfois.
Chicara Nagata est de ces artistes que le génie visite, et heureusement pour nous, ses créations sont des motos. Impliqué dans un grave accident de moto à l’âge de 16 ans, sa convalescence durera plusieurs mois, mois au cours desquels il cherchera une façon de rendre à la vie, le don d’une deuxième histoire qui lui était offert.
Sa première moto, faite de l’inspiration du moment et à temps perdu, lui prendra 7 ans. Depuis, il en a créé 19, remportant au passage prix sur prix, dont ceux du Championnat du Monde AMD avec une première place en 2006 et une deuxième en 2007. À l’exception du moteur et de la boîte, les 500 et quelques pièces composant ses machines sont usinés à la main dans son petit atelier, jeu de construction tenant plus de l’orfèvrerie que de la mécanique et qui, quelques semaines, voire mois plus tard, produisent une machine roulante et pétaradante comme nulle autre au monde. D’ailleurs, leurs places sont autant dans les galeries d’art, comme présentement à New York à la Ippodo Gallery, que dans les Salons.
Chicara 3 Classic, moteur Meguro 1950, 496cm3 – (Meguro Works fut l’une des compagnies pionnières de l’industrie de la moto au Japon, elle fusionna avec Kawasaki en 1963)
Des graphistes ont eu l’originale idée de détourner la signalisation urbaine pour proposer ces panneaux fondus dans les rues de Leeds, ville du centre de l’Angleterre. C’est donc un esprit street art qui temporairement rhabillera les murs de la city. Mais quand on cherche à creuser sur le net au sujet de Leeds et des deux-roues, histoire de donner plus de corps et d’épaisseur à cet article, on voit que la ville pense à ses motards et à la sécurité de leur monture avec ces parkings individuels (cliché du bas, ici), appelés MotoSafe (safe = sûr, adj. et coffre-fort, n.), façon remise dans les gares ferroviaires. Elle prévoit également des espaces pour ranger ses affaires (dernière photo), ce qui n’est pas toujours le cas de ce côté-ci de la Manche, de quoi en prendre de la graine chez nous. L’article original a été dégoté chez nos voisins de Fubiz.
Shinya Kimura a créé Zero Engineering en 1992 au Japon. Amoureux du style classique Harley-Davidson, il s’attache dans ses projets à reproduire l’essence d’une époque avec une sensibilité moderne. Ses motos ne sont donc pas des hommages figés, mais des recréations, une vie de l’esprit pour un artiste chez qui ingénierie et design ne vont pas l’un sans l’autre. Juste le nom, Zero, qui, pour Kimura signifie l’infini des possibles, lui rappelle de ne pas se cantonner au connu, mais d’embrasser l’innombrable.
Possédant la fameuse Carte verte (permis de travail) depuis 2006, Shinya Kimura s’est installé à Las Vegas sous la désignation Chabott Engineering, nom originel de Zero Engineering en 1992.
Avec Brad Pitt comme client et parrain de sa demande pour le permis de travail, une participation au Biker Build-Off en 2005, une invitation au Concours d’Élégance et deux de ses machines bien en vue (en fait, on les voit à peine) dans le garage de Tony Stark (Iron Man), on peut affirmer sans trop se tromper que sa carrière américaine s’est amorcée sous les meilleurs auspices.
Nous vous avions montrés la dernière fois une moto, présentée comme fraîchement sortie de l’atelier de son créateur. Et nous avions indiqué que contrairement aux apparences, ce n’était qu’un avatar, une nouvelle réincarnation du Jaguar de la grande époque, société qui à l’origine produisait des side-cars. Par le truchement de nos voisins de w3sh, nous avons enfin réussi à mettre un nom sur le concepteur ainsi que mettre la main sur une nouvelle lampée de photos complémentaires qui en dévoilent un peu plus de la bête. De son évolution ab ovo, avant même l’atelier, sur l’écran d’ordi avec un logiciel de CAO (dernière photo), à son apparition, toute pimpante, devant les appareils photos. Et la confirmation de ce que l’on espérait secrètement (…ou pas), Massow va s’attaquer à d’autres marques. Sont en effet prévues d’après son site des deux-roues Rolls-Royce, Bentley, Ferrari et Audi. Inutile de dire que l’on vous tiendra au jus.
C’est le Yom Kippour aujourd’hui, la journée de la repentance, du pardon et du jeûne, bref de l’humilité.
L’antithèse de cela pourrait être le catalogue de Noël de Neiman Marcus. C’ est le paradis des extravagances toutes plus inimaginables les unes après les autres, comme cette version allongée par Confederate de leur Wraith à la sauce Steampunk. Mais pour 110,000 $, on espère bien en avoir un petit peu plus que le commun des mortels qui ne paie son Wraith que 60,000 $.
maj: Nouvelles images de l’autre côté du mur
Tout cela est plutôt de mauvais goût, même si les blousons de cuir sont une aubaine à seulement 1,895$. Reste votre mariage, le plus beau jour de sa vie, à partir de 1 million 300 mille dollars. J’apprécie surtout l’ironie du «à partir de», alors que plusieurs se retrouvent à la rue aux États-Unis. Notre époque en est une de clivage, et le super riche tout comme le super pauvre non plus un continent de différence, ils sont maintenant voisins.
Ce Fighter de 1966 cm3, boîte 5 rapports, fourche Girder, beaucoup d’aluminium et de fibre de carbone est une édition limitée de 45. Faites vite! Oups!, il n’en reste plus que 42, je n’aurai pas le temps de devenir riche avant qu’ils disparaissent tous, ciel que la vie est injuste.
Incroyable tout de même cette presque abondance de motos Ferrari, alors qu’Enzo Ferrari ne s’y attarda jamais. Les autres, visiblement, le firent pour lui.
À ma connaissance, les premiers à s’y mettre, au début des années 50, furent les frères Ferrari, sans aucune relation avec Enzo sinon le même non de famille. Ce sera suffisant pour passer à l’histoire avec de petites machines de 125 et 250cm3. Le moteur était une copie d’un Parilla où l’un des deux frères avait déjà travaillé, et pour être certains de ne pas passer inaperçus, on les peignit de ce rouge si particulier avec le nom Ferrari sur le réservoir et le moteur.
Par contre, s’il y a une moto Ferrari avec une certaine légitimité, c’est celle de Kay Engineering qui dans les années 70, avec la bénédiction du saint des saints, proposa un 4 cylindres de 900cm3.
Pour le reste, il faudra se contenter d’amateur, dans le sens de «qui aime», pour se mettre sous la dent, soit des projets à base moteur Ferrari, ou tout simplement un habillage rouge vaguement inspiré d’un modèle Ferrari.
Le dernier en date est l’oeuvre virtuelle, mais aboutit, du designer israélien Amir Glinik. Le moteur est une trache du V12 d’une Enzo ramenée à 4 cylindres installés dans une cage d’alu rappelant la forme tubulaire des cadres classiques de Ferrari. Un écran tactile relié à l’ordinateur de bord fait office de poste de commande.
Deux billets sous le sceau du mot factory (que Jacques m’excuse, je sais qu’il n’apprécie pas les anglicismes, mais c’est fortuit). C’est donc chez la virtual bike factory, le surnom dont est affublé Bikeforge, forum dédié aux photomontages, que nous sommes allés chercher un des sujets du jour. Pour ce défi lancé à ses membres au printemps sur la base d’une V-Max, j’ai volontairement choisi l’ordre inverse des gagnants, que le vainqueur me pardonne. Je trouve en effet que le 4ème a réussi le tour de force d’imaginer une moto plus bestiale que l’originale car dépouillée de ses artifices; tout en rendant subtilement hommage au passé de la marque aux diapasons avec les couleurs historiques de course de Yam (jaune, noir, blanc). C’est, en somme, le processus opposé à celui de Yamaha, qui est de produire un dragster civilisé. Malgré quelques rares maladresses, les autres créations valent aussi le détour: L.Ron Hoover (peut-être le plus crédible de tous), 2ème ex aequo avec Elkikiwi (superbe ligne selle-réservoir-optique), et enfin le gagnant Sylvs (beau clin d’oeil à la F4 de MV Agusta avec cet arrière-train). Notre Québécois a de la concurrence.
A moins de suivre l’actualité des élections outre-Atlantique, vous ne connaissez sans doute pas cette photographe canadienne. Elle est l’auteur de la photo illustrant la couverture du magazine The Atlantic de ce mois ci et consacré à John McCain, numéro intitulé "Why war is his answer". Comme si le titre polémique ne suffisait pas, elle a intentionnellement présenté le sénateur de l’Arizona – déjà pas tout jeune – sous un jour défavorable (lumière stroboscopique, éclairage par en-dessous, et photomontages stupides et inutiles) prenant le rédac chef, le candidat et son staff de court, pour ce qui ne devait être après tout qu’une séance photo ordinaire. C’est surtout l’occasion pour ce blog de se pencher sur son travail artistique, et de découvrir des facettes plus conventionnelles de son talent. Au menu: deux portraits avec blousons moto, dont un porté par Tom Cruise, Jada Pinkett Smith (la femme de Will) sur une R1, et une pub pour du café aux accents très vespa.
L’art moderne ne se confine plus aux seuls classiques que sont la peinture et la sculpture. En fait, le 20e siècle a vu l’explosion des genres où les matériaux, la forme et la présentation de l’œuvre d’art sont aussi multiples que l’art lui-même peut l’être.
L’artiste autrichien Hubert Dobler est de ces artistes pour qui l’art est éclaté, et bonus pour nous, il utilise la moto dans ses installations et performances depuis plus de 10 ans déjà. Mais son oeuvre la plus spectaculaire est une bande vidéo de 2003 intitulée «Bull», où l’on peut voir une Honda CB550 Four suspendue au plafond d’un entrepôt et rugir comme un taureau sauvage avant l’abatage. Coeur sensible s’abstenir, mais pour les autres, une version plus longue que celle que je vous propose ci-dessous est disponible sur le site de l’artiste.
Son travail plus récent utilisant les marques de pneus n’est pas sans rappeler l’oeuvre de cet autre artiste dont il était question en novembre dernier, Aaron Young.
Qu’importe la fureur mise en oeuvre, ce ne sont que de bien pauvre recréation de ce que la nature nous offre comme spectacle, mais c’est notre petite contribution, en tant qu’être humain fragile, que de tenter de le comprendre et d’en assimiler la mécanique. La seconde vidéo d’ailleurs, montre bien que les tentatives, même involontaires, ne datent pas d’hier.