A la fin des seventies, la course à la puissance lancée entre les constructeurs japonais passe une nouvelle étape, celle de la multiplication des cylindres.
Seulement deux constructeurs oseront s’engager dans cette voie. KAWASAKI avec son intimidante Z 1300, et HONDA avec une sculpturale CBX 1000.
La 1000 CBX est sans doute la première machine qui attire d’abord le regard plus par sa mécanique que par ses atours de carénage. Ce six cylindres 24 soupapes ne cache rien de son anatomie, débordant de ses chromes hypnotiques un ensemble guère plus encombrant qu’une 750. La 1000 CBX avait un style bien à elle…
C’est en 1979 que la HONDA CBX 1000 arrive sur la marché, jetant à la face du monde son six cylindres 24 soupapes carbu. C’est l’oeuvre de Soïchiro IRAMAJIRI et du nouveau centre R§D de HONDA dans lequel transpire Norimoto OTSUKA.
Le moteur de la CBX est directement dérivé du 250 six cylindres du blason champion du monde en 1967. Sa sortie marque les esprits. Jusque là, aucune moto de plus de 100 chevaux n’existait dans les concessions. La CBX change la conjoncture avec ses 105 ch à 9 000 tr/mn l’amenant à 225 km/h en pointe. 400 mètres et quelques 11,5 s plus tard, son pilote fleurtait déjà avec les 190 km/h.
Ses doubles disques n’offraient néanmoins pas une couverture de sécurité sociale alors que son poids imposant de 275 kg haut perchés faisait de la conduite sur route étroite et humide une gageure.
Une évolution grand tourisme apparaît en 1981 sous la forme d’une CBX Pro-Link. Cette toute nouvelle suspension arrière à progressivité variable avec un amortisseur unique vertical derrière le moteur était commandée par un système de biellettes. Par ailleurs, les doubles disques ventilés à l’avant percés axialement bénéficiaient d’étriers à quatre pistons.
Le carénage était de série comme la bagagerie démontable et verrouillable, aux formes étudiées en soufflerie.
Il se dit que HONDA a perdu de l’argent sur chacune de ses CBX. L’aventure cesse après quatre années de production.
Reste le souvenir de cette architecture mécanique, digne d’un musée d’art moderne.