
La moto n°7 du YART* pilotée par le trio Igor Jerman – Steve Martin – Gwen Giabbani a donc réconcilié les fans de la marque au diapason avec l'épreuve d'endurance mancelle pour décrocher une troisième victoire, après les réussites de 1991 et 2005. Au guidon de la Yamaha YZF-R1, le Slovène Jerman s'offre même ses seconds lauriers en terre sarthoise, après les premiers acquis il y a onze ans de cela. La course se déroula devant 92.000 spectateurs selon les organisateurs, qui assistèrent à une épreuve de force qui tint parfois de la joute nautique, et donc de l'écrémage, aussi, puisque sur 46 concurrents, 27 rallièrent le drapeau à damiers, soit 19 abandons. Victime de son impréparation plus que de sa malchance, le SERT vainqueur l'année passée et en 2007 aurait pu contester à Yam et surtout à Honda leur place sur le podium. Une (relative) contre-performance mise sur le compte de son manque de roulage avec les gommes Dunlop. L'équipementier fixe d'ores et déjà rendez-vous au Bol d'Or au Bibendum Michelin qui fournissait le vainqueur du jour et son dauphin, sous un temps moins pluvieux espère t'il sans doute. Mais rien ne dit que l'on assistera forcément à une revanche.

D'autant que la course ressemble subjectivement à un cavalier seul de la machine du YART; leader dès la fin de l'après-midi, la n°7 du team autrichien affichait à la tombée de la nuit deux tours d'avance sur sa poursuivante immédiate et championne en titre, la Suzuki n°1. Le safety car était alors de sortie à 22h00 en raison de la pluie, des conditions qui permirent à la Honda n°111 partie en pole (puis retardée suite à une sortie de piste de Lagrive) de tenter de revenir aux avant-postes grâce à ses gommes. Mais son pilote, l'Anglais Plater, partit à la faute et dut s'arrêter une nouvelle fois pour réparer.
Pourtant tout n'avait pas été rose pour les Yam jusqu'alors, la Yamaha France GMT 94 avait abandonné en raison d'une surchauffe et casse moteur dès la 37ème minute de course. La Yamaha Phase One subissait le même sort, et quittait l'épreuve peu après 17 heures, sur surchauffe moteur également.
Au point du jour, le soleil se lève sur les 27 rescapés toujours en piste, comme évoqué plus haut, un nombre qui restera inchangé jusqu'à la fin de la course. Avec la R1 solidement arrimé en tête, c'est dans son sillage que surgirent les surprises: une erreur de la Suzuki n°1 envoya consécutivement sa rivale la n°111 du blason ailé à la deuxième place, une hiérarchie qui ne devait plus changer jusqu'à l'écoulement des 24 heures. C'est ainsi qu'à 15h00 le Français Gwen Giabani l'emporte pour son team devant son compatriote, Sébastien Charpentier.
A noter la belle course régulière du Suzuki RT Racing Team Moto Virus de Jean-Louis Devoyon, Frédéric Jond et Raphaël Chèvre qui leur permet de décrocher une étonnante quatrième place. Ainsi que la vraie réussite du Junior Team de la n° 72, prenant la cinquième place au scratch (et la première en Superstock). Une moto qui vient compléter le bon tir groupé des Suzuki qui placent cinq de leur machines dans les sept premiers. Vous avez dit contre-performance suzukiste ?

1. Igor Jerman/Steve Martin/Gwen Giabbani (Sln/Aut/Fr/Yamaha no 7) 727 tours, soit 3042,495 km (moyenne: 151,896 km/h).
2. Steve Plater/Sébastien Charpentier/Matthieu Lagrive (Ang/Fr/Fr/Honda no 111) à 5 tours.
3. Vincent Philippe/Barry Veneman/Guillaume Dietrich (Fr/PB/Fr/Suzuki no 1) à 11 tours.
4. Raphaël Chèvre/Jean-Louis Devoyon/Frédéric Jond
5. Freddy Foray/Cédric Tangre/Louis Bulle (Fr/Junior Suzuki no 72) à 24 tours.
6. Mishal Al/Naimi/Masahiro Shinjo/Anthony Delhalle (Qat/Jap/Fr/Suzuki no 95) à 24 tours.
7. Grégory Junod/Hervé Gantner/Vincent Houssin (S/S/Fr/Suzuki no 41) à 31 tours.
8. Julien Da Costa/Kenny Foray/Simon Andrews (Fr/Fr/Ang/Kawasaski no 11) à 32 tours.
9. Sébastien Prulhière/Mathieu Andrieu/Geoffrey Gnemmi (Fr/Suzuki no 27) à 35 tours.
10. Horst Saiger/Patrick Muff/Rico Penzkofer (Aut/S/All/Kawasaki no 8) à 35 tours.
*Yamaha Austria Racing Team.
Crédit photos: AFP