Catégorie : Historique

  • Hunter S. Thompson et la chair à saucisse

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    Hunter S. Thompson aimait la vitesse, on l’a vu hier, et cette fois-ci, c’est sur une Ducati 900SS qu’il va tenter le diable. Il se fera bien quelques frayeurs, mais s’en sortira indemne, et ce, même si le souvenir du Vincent Black Shadow revient le hanter.
    Cet article écrit pour un magazine spécialisé américain est encore du pur gonzo. J’ai traduit l’essentiel, le texte complet, en anglais , est ici.

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    «Il y a des choses en ce monde dont personne n’a besoin, et un cafe racer bossu de 900 cm3 rouge pétant est de ceux-là. Mais j’en désire un, et certain jour, j’arrive même à me convaincre que j’en ai besoin d’un. C’est pour ça qu’ils sont dangereux…
    La Ducati 900 est une fine machine de précision. Mon voisin la dit superbe et admire sa ligne de course. Cette vilaine petite canaille, même à l’arrêt dans le garage, semble déjà filer à 140 à l’heure…

    La première fois que j’ai décollé avec, j’ai défoncé la limite de vitesse sur une autoroute pleine de bouseux, à peine en deuxième. Le temps que je passe en troisième, j’étais déjà à 120, le compte-tours à peine au-dessus des 4000…

    Et c’est là qu’elle a pris son second souffle. Entre 4000 et 6000 tours en troisième, elle passe de 120 à 130 le temps de le dire, et après ça mon homme, il reste encore la quatrième, la cinquième et puis la sixième. Ho, ho! Je ne me suis jamais rendu jusqu’en sixième, et je ne peux pas dire que j’ai vraiment exploré la cinquième non plus. Difficile à admettre pour un cafe racer pur et dur, mais laisse-moi te dire quelque chose mon vieux: Cette moto est tout simplement trop rapide pour rouler épouvantablement vite sur n’importe qu’elle route normale, à moins d’êtres prêts à rouler à fond au beau milieu, droit sur la ligne, les couilles en feu et le cri primal coincé au fond de la gorge.

    La Ducati 900 est si finement abouti, équilibrée et coupleuse que vous pouvez pointer à 145 km/h en cinquième dans une zone de 60, et vous en tirer. La moto est non seulement rapide — elle est extrêmement vive et agile, et capable de prodiges…

    C’est comme chevaucher une Vincent Black Shadow, qui pourrait prendre de vitesse un F-86 au départ sur la piste, sauf qu’au bout, le F-86 s’envole, mais pas le Vincent, et que ça ne vaut même pas la peine d’essayer de tourner. WHAMO! L’affreuse bête à chair à saucisse vient de frapper encore une fois.

    Il y a par contre une différence fondamentale entre une vieille Vincent et la nouvelle génération de Superbike. Si vous amenez une Black Shadow  à sa pleine vitesse pendant suffisamment longtemps, vous avez de bonnes chances d’y laisser votre peau. C’est pourquoi il y a très peu de membres de la Vincent Black Shadow Society vivants. Le Vincent est comme un projectile qui ne va que droit devant; La Ducati est comme cette balle magique qui, à Dallas, a fauché simultanément JFK et le gouverneur du Texas.
    Cela tient de l’impossible. Tout comme ce terrifiant saut que j’ai fait au dessus de la voie ferroviaire avec le 900sp. La moto le fit avec la facilité du chat de ruelle rompu à sa condition de félin. Et on a touché le sol avec une telle grâce, que pendant un instant, j’ai regretté de ne pas avoir tordu la poignée un peu plus, bordel, j’aurais rebondi encore plus loin.
    C’est sans doute ça la nouvelle attitude du cafe racer. Ma moto est tellement plus rapide que la tienne, que je te défie de l’essayer, sale petit merdeux. Qui a les couilles pour enfourcher ce gouffre sans fond de puissance?

    Voilà bien les moeurs des nouveaux cinglés du Superbike, et j’en suis. Certains jours, ce sera même le plus jouissif des moments que vous aurez eu tout habillé. Et le Vincent va vous tuer bien plus rapidement qu’un Superbike. Un imbécile ne pourra rouler le Vincent plus d’une fois, mais la majorité de ces mêmes imbéciles peuvent sortir la Ducati 900 à volonté, et ce sera toujours épouvantablement excitant.
    C’est cette malédiction de la vitesse qui m’a tourmenté toute ma vie. Je suis sa chose. Sur ma tombe, ils inscriront: «C’ÉTAIT JAMAIS ASSEZ VITE POUR MOI».»

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    Un documentaire sur Hunter S. Thompson prendra bientôt l’affiche, après sa présentation à Cannes le printemps dernier. La bande annonce ici.

  • Hunter S. Thompson et Vincent partent en campagne

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    Je vais vous épargnez le fil de ma pensée m’ayant amené à Hunter S. Thompson et son rapport à la vitesse et la moto, mais comme il aimait les belles machines caractérielles, je l’ai croisé sur le chemin du Vincent Black Shadow.
    Vincent fut un important constructeur de la première moitié du 20e siècle, et détenteur de bon nombre de records de vitesse en son temps. On aura en tête cette iconique image de Rollie Free en maillot de bain fonçant sur le lac salé de Bonneville couché sur son Vincent.

    Mais revenons à l’inventeur du journalisme gonzo, le récit subjectif décalé et acéré. La Black Shadow lui ayant fait une forte impression, elle revient quelques fois dans ses récits, dont l’extrait reproduit ici tiré de «Fear and Loathing: On the campaing Trail 72». Comme je n’avais pas sous la main la traduction, j’ai trouvé plus rapide de le traduire moi-même, c’est pas trop long.

    Une petite mise en situation avant de vous laisser avec Hunter. George McGovern était le candidat démocrate à la présidentielle de 1972, contre un certain Richard Nixon. Gary Hart était le directeur de la campagne de 72. Il tentera sa chance en 1988, mais devra se retirer à cause d’un scandale sexuel. Frank Mankiewicz l’intendant pour cette même campagne est le fils de Herman J. Mankiewicz, le coscénariste du «Citizen Kane» d’Orson Welles.

    «… Bon, commençons par le début. Nous parlions motos. Jackson et moi-même traînions à Ventura, perdant notre temps avec une Honda 750 et un nouveau prototype Vincent — une brute de 1000cm3 se révélant si épouvantablement rapide que je n’ai pas eu le temps d’avoir la peur au ventre avant de me retrouver face à un feu rouge roulant déjà à 145 km/h, bloquant les roues pour me retrouver de travers au beau milieu de l’intersection.
    Une véritable moto d’enfer. La deuxième plafonne à 105 km/h — notre vitesse de croisière sur l’autoroute — et la troisième ne s’essouffle qu’entre 150 et 160 km/h. Je ne me suis jamais rendu en quatrième, qui nous amène vers les 195 — et il reste toujours la cinquième.
    Elle atteint les 225, plus ou moins selon le caractère qu’on lui donne — mais il n’y a pas d’endroits dans le conté de Los Angeles pour rouler avec une moto pareille. J’ai quand même réussi à la ramené de Ventura jusqu’à l’hôtel servant de quartier général à McGovern, la plupart du temps en deuxième, mais les seules vibrations ont presque fusionnées les os de mes poignets, et l’huile chaude me coulant le long de la jambe, complètement noirci mon pied droit. Après, voulant refaire un tour et essayant de la redémarrer, le retour de compression du kick m’a presque brisé la jambe. Pendant deux jours après-ça, j’ai traîné ma jambe avec un bleu de la grosseur d’une balle de golf sous l’arche du pied.

    Plus tard dans la semaine, j’ai redonné une chance au bâtard, mais il m’a laissé tombé dans la rampe d’accès à l’autoroute où, explosant de rage, j’ai presque brisé ma main en frappant son réservoir. Je l’ai donc laissé moisir pour plusieurs jours dans le garage de l’hôtel, avec une épinglette «McGovern pour Président» sur le guidon.

    Quand j’ai fait la suggestion à Gary Hart que le sénateur aimerait peut-être prendre le Vincent et faire un tour devant les photographes de presse, j’ai eu à peu près la même réaction que celle reçue par Mankiewicz en Floride quand j’avais avancé l’idée que McGovern pourrait faire le plein de votes s’il invitait la presse à le prendre en photo, étendu sur la plage, une bière à la main et portant mon T-shirt des Grateful Dead…»

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    Le nom Vincent tente de revivre, d’abord grâce aux efforts du «Vincent Owners Club» qui fait en sorte de rendre disponibles les pièces pour les différents modèles de Vincent. Et cet autre effort par Vincent Motors USA qui a proposé ce très sexy et moderne Cafe Racer à moteur Honda, mais dont on entend plus parler.

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    Et pendant que j’y suis, un groupe rock de Vancouver porte aussi le nom de «The Vincent Black Shadow». Vous pouvez avoir un bon aperçu de leur son sur leur page MySpace.

  • La délinquance de Lawrence d’Arabie

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    Les «Brough Superior» étaient déjà passés à l’histoire de leurs vivants, si je peux me permettre. Mais c’est un décès qui en fera des machines de légendes. Le 13 mai 1935, Thomas Edward Lawrence, mieux connu comme Lawrence of Arabia, perdit la vie au guidon d’une de ses motos, sa 7e Brough, surnommée «Boanerges», ce qui signifie «Fils du tonnerre». C’est d’ailleurs cet événement qui ouvre le film de David Lean.

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    Cette tragédie eut tout un retentissement à l’époque, et son lot de rumeurs. On disait Lawrence dépressif et parla donc de suicide, puis la thèse du complot fit son apparition, faisant état d’une mystérieuse camionnette noire sur la route à ce moment-là. Mais ce n’était qu’un accident bête, comme tout accident d’ailleurs. Décédé quelques jours après l’accident des suites d’un traumatisme crânien, la commotion, si je puis dire, laissé par son départ, amorça le débat sur le port du casque protecteur.

    Amoureux de la vitesse et de ses machines, seules des heures de routes à leurs guidons réussissaient à le sortir d’une torpeur, que sa vie relativement tranquille en Angleterre après son passage pour le moins mouvementé au Moyen-Orient, engendrait.

    Sa moto, après l’accident fut retournée aux ateliers Brough, remise en état, elle fut rachetée par un historien qui la conservera pendant des années. Évalué à plus de 3 millions de dollars, on peut maintenant la voir à L’Imperial War Museum à Londres.

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    Voici d’ailleurs un extrait des écrits de T.E. Lawrence au sujet de sa dernière moto: «Boanerges first glad roar at being alive again nightly jarred the huts of Cadet College into life. ‘There he goes, the noisy bugger,’ someone would say enviously in every flight. It is part of an airman’s profession to be knowing with engines: and a thoroughbred engine is our undying satisfaction. The camp wore the virtue of my Brough like a flower in its cap. Tonight Tug and Dusty came to the step of our hut to see me off. ‘Running down to Smoke, perhaps?’ jeered Dusty; hitting at my regular game of London and back for tea on fine Wednesday afternoons.»

    Il existe un documentaire sur la passion de Lawrence pour la moto, que l’on peut trouver ici. Et une réplique en miniature de la Brough SS100, ainsi que le blouson par Belstaff.

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    Lawrence avec George Brough

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  • Brough Superior renaît en Autriche

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    Seuls quelques enthousiastes ont soupiré d’aise à la nouvelle du transfert du nom «Brough Superior» et ses afférents incluant les brevets à Mark Upham de «British only Austria».

    Un peu d’histoire donc, puisque ces machines, se classant numéro 7 au panthéon de la moto, valent l’accolade.
    Créé par George Brough en 1919 après avoir réclamé sa part d’héritage du patrimoine familial, aussi dans les deux roues, il s’attela à faire de ses motos des machines d’exception. Ne lésinant pas sur la qualité, il s’attacha à crée un produit impeccable au niveau de la finition, mais surtout ultra performante. Au fil des années, il établira d’ailleurs bon nombre de records de vitesse, qu’il utilisera abondamment pour mousser la notoriété de sa marque.

    Les Rolls-Royce de la moto, comme il se plaisait à dire, n’étaient livrées à son propriétaire qu’après avoir été intensivement testées, sinon, elles retournaient en atelier.
    Personnalisé et ajusté selon le gabarit du pilote, seul les plus nantis pouvait se payer une «Brough Superior», ce qui explique qu’en 20 ans de production, seulement 3000 motos prirent la route. À ce jour, au moins 1000 existe toujours, et en bon état, commande des prix toujours aussi inaccessibles.

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    Le SS100 avec son moteur JAP de 998 cm3 pouvait atteindre les 160 km/h, et est le modèle phare de la gamme «Brough Superior». Pas étonnant donc, que le nouveau propriétaire du nom, désire reprendre la production de ce modèle. «British only Austria» étant déjà impliqué dans la restauration et la vente de pièce de motos britannique d’époque. Leurs intentions, d’après ce que j’ai cru comprendre, sont de s’inspirer d’un SS100 de 1927, et d’en faire un clone à partir de pièces usinées selon les technologies modernes actuelles. Il n’est donc pas question de restaurations, ce qu’ils font déjà par ailleurs, ni de réinterprétations, mais de motos neuves estampillées 1927. Il faudra donc s’attendre à un même soin apporté à la finition et à la personnalisation, avec le prix, toujours à l’avenant.

    La tendance actuelle fonçant à toute vapeur au pays de la nostalgie, on peut imaginer qu’un tel processus, voué à l’échec il y a peu, réussisse maintenant. Il faudra donc jeter un coup d’oeil attentif vers ces expatriés anglais en Autriche.

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  • Bosozoku, couleur locale made in Japan

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    Photos: Nasayuki Yoshinuga

    Après les scooters présentés il y quelques semaines par Benoît, voici un autre phénomène japonais rattaché à la culture moto, les Bosozokus. Certains de ces jeunes formant les différents clans vivent chez leurs parents, d’autres dans la rue, ils vont à l’école ou travaillent, mais les soirs de week-end, ils sortent leurs motos aux modifications extravagantes et arpentent les artères des métropoles en groupes de plusieurs centaines d’individus.

    Le phénomène Bosozoku prit naissance vers la fin des années 50 sous l’influence de la culture américaine des Hell’s Angels et de films comme «The Wild One» avec Marlon Brando. Ajoutez-y certains codes guerriers, dont ceux des pilotes kamikazes dans leurs habillements et signes, et vous avez les Bosozokus. Par contre, le terme lui-même est beaucoup plus récent, 1972, et d’invention journalistique.
    Il est un amalgame de «bousou», qui fait référence au plaisir de rouler, et «zoku», clan. Mais on peut aussi y voir dans le préfixe «bou», le mot «bouryokudan» qui signifie «bandit».
    Mais l’allusion est surtout évidente en présence des caractères imprimés.

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    Singularisés comme des bandes de voyous, les Bosozokus n’étaient en fait, du moins pour la grande majorité d’entre eux, lors des beaux jours des années 70, 80, que de grands enfants un peu trop bruyants et voyants. Leurs déambulations tenaient plus du théâtre que de la délinquance, à laquelle ils furent rapidement associés, avec la rue comme scène, le trajet pour scénario et leurs uniformes et motos comme accessoires. Le spectacle se veut choquant, de bruit, de fureur et de provocation en reprenant les symboles impériaux comme le soleil levant et le svastika nazi. Mais l’agenda d’extrême droite n’a pas grand-chose de politique, il est d’abord bravade, effet secondaire coutumier de l’adolescence.

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    Avec les années, le phénomène s’est marginalisé, bien que toujours vivant. Demeure un travail formidable sur l’image et l’imaginaire, unique au Japon.

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    Le documentaire de Mitsuo Yanagimashi «Godspeed you! Black Emperor» réalisé en 1976, dresse un saisissant portrait de cet époque en suivant le quotidien des membres du clan «Black Emperor». Un extrait de près de dix minutes vous attend ci-dessous.

  • Le constructeur allemand MZ cesserait ses activités dès la fin de l’année.

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    Contrairement aux espoirs que son repreneur malais Hong Leong Industries Berhad* avait placé en lui en le rachetant le 1er septembre 1996, le constructeur historique allemand MZ (acronyme pour Motorradwerk Zschopau) n’a jamais depuis retrouvé sa rentabilité**. Son usine, sise à Zschopau en Saxe donc, devrait mettre la clé sous la porte dès le 31 décembre prochain. De drôles d’étrennes pour une firme produisant des motos depuis 1922, sous le nom de DKW à l’époque, des bécanes pittoresques ou innovantes, mais toujours chéries par leurs propriétaires. L’occasion pour nous de revenir sur une marque, par ailleurs amplement traitée sur notre blog par nos prédécesseurs. Promis, on va faire en sorte que cela ne ressemble pas à un éloge funèbre.

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    Elle est pas belle cette MZ SFx ? Si c’est pas triste de voir une telle entreprise disparaître… bref. Historiquement, la marque est issue du démantèlement de DKW qui s’était fait connaître pour ses moyens de production en avance sur son temps, en étant notamment la première, en 1926, à utiliser une ligne de production automatisée.

    Mais lorsque les outils de production et les locaux sont rachetés, le nouveau propriétaire n’est pas en droit d’utiliser le nom original MZ (qui signifie "usine de moto de Zschopau", de ce côté-ci du Rhin). Rusé et bien décidé à contourner cette interdiction, celui-ci rajoute alors une voyelle et la société se présente sous le nom de MuZ: Motorrad und Zweiradwerk GmbH (usine de motos et de deux-roues, le GmbH renvoyant à la forme juridique de la société).

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    L’entreprise perdra à nouveau le u plus tard et redeviendra pour plus de lisibilité "MZ", à l’exception de son site internet qui garde dans son adresse url des traces de ce passé. Côté technique, l’ingénieur moteur Walter Kaaden permettra par des percées originales, telle que la distribution rotative***, à cette entreprise est-allemande de s’aligner bon an mal an, en compétition vitesse dans les années 60. Cependant cette inventivité ne permit pas à la RDA d’y briller pour autant.

    Mais la firme saxonne est surtout réputée pour son emploi, son abus plutôt, des monocylindres à 2 temps (bonjour le brrrrrrrrruit de petite tronçonneuse !), qui équipera ses motos à vocations surtout utilitaires jusqu’à la sortie de l’entreprise du glacis soviétique, après la chute du mur de Berlin, en 1989.

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    Dés son ouverture à l’Ouest, l’entreprise diversifiera ses modèles et motorisations, en se fournissant en mono chez Yamaha, pour ses modèles Mastiff, Skorpion et Baghira. Ensuite, grâce à Hong Leong, dont l’apport ne se limitera pas qu’au domaine financier comme on le voit, MZ produira des twins 4 temps sur les modèles 1000S.

    Une sportive qui ravira des succès d’estime et des prix, notamment pour son design… particulier, dont la silhouette est directement inspirée de celle des bombardiers et chasseurs furtifs. Notez que la Reventon de Lamborghini, qui est elle aussi une évolution du célèbre et si dénigré edge design (sans l’avouer), revendique aussi cette filiation/inspiration du F117 et du B2 de l’US Air Force.

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    Nationalisée en 1948, privatisée en 1991, la firme MZ périclite ces dernières années jusqu’à sa très probable chute finale. Pour une description historique exhaustive, et une étude complète de ses gammes, qui vous ravira si vous êtes un aficionado de la marque et un curieux des motos, ou provoquera chez vous d’irrépressibles bâillements dans le cas inverse, je vous conseille la lecture de ce site.

    *je sais bien qu’une société d’une telle nationalité et intervenant sur le marché des motos peut prêter à sourire, mais n’oubliez pas que Proton, qui a racheté Lotus, a été un participant malheureux au MotoGP, associé il y a quelques années avec l’ancien champion du monde Kenny Roberts (père), témoignage d’un savoir-faire réel.

    **mais en a t’il jamais eu une ? Porté à bout de bras par un régime communiste n’ayant jamais érigé le rendement (et la qualité industrielle) en dogme, c’est le moins que l’on puisse dire, on est en droit de se poser la question.

    ***à la place d’avoir des clapets, un disque tourne sur le côté: probablement le meilleur système d’admission pour un deux-temps, mais je ne suis pas mécano.

  • Avec Racing Green, Kawa montre qu’il sait (bien) communiquer.

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    On s’est souvent fait le relais dans ces pages des efforts médiatiques de Kawasaki, que ce soit pour son nouveau site internet ou pour sa communication d’entreprise. Il nous faut mettre dans ce panier leur nouveau magazine consultable en ligne Racing Green, dont le premier numéro très riche et gratuit est, de notre point de vue, une réussite. Il revient sur la Godier et Genoud de la victoire au Bol d’Or en 1975 et aborde le MotoGP avec un écorché façon planche anatomique de la Ninja ZX-RR 2008.

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    Ainsi qu’un article original et sortant des sentiers battus sur la logistique mise en œuvre lors des Grand Prix.

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    Il présente également le team, composé en majorité de Belges, dont en premier lieu son manager, Michael Bartholemy. Deux articles accompagnés, encore et toujours, de superbes photographies, sont consacrés à ses pilotes actuels, Hopkins et West, sous la forme de Rider Profile.

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    Profitez-en, car contrairement à l’expérimenté Américain, le rookie australien ne risque pas de rester très longtemps chez les verts, avec les maigres résultats qu’il affiche depuis le début de saison.

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    Ajoutez à cela des photos rares de l’Hospitality de Kawasaki, une sorte de Motor Home, vue de l’intérieur (article Eighth Wonder, la huitième merveille) et vous obtiendrez un excellent mag, bourré de pub certes, mais gratos.

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  • La renaissance de l’Indian

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    Si Harley-Davidson peut se vanter, et à juste titre, de ses 105 ans, Indian crée en 1901 fête donc ses 107 ans. Années parfois chaotiques, mais souvent glorieuses, Indian Motorcycle renaît une nouvelle fois. Supporté financièrement par la Stellican Company, une société d’investissement spécialisé dans les cas désespérés, Indian semblait être un candidat idéal pour une tentative de sauvetage. Le nom est mythique, les machines des années 40 plus convoitées que certaines pierres précieuses, et une Amérique en guerre au bord de la crise de nerf à la recherche de ses repaires. Voilà bien des ingrédients qui militent pour un retour en forme de la marque aux gardes-boues à baldaquins.

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    Mais, il ne suffit pas d’accoler un nom sur n’importe quelle machine, quelle que soit la popularité de ce nom. Il faut une moto tenant la route, au propre comme au figuré. Cet Indian installé en Caroline du Nord proposera en sa première année le Chief, sous quatre habillages différents. Le Standard montré ici, le Deluxe, le Roadmaster et le Vintage. Propulsé par un V-Twin de 1722cm3 fait maison, transmission à 6 rapports, réservoir d’une capacité de 20 litres, freins Brembo et phares halogènes.

    Finalement, George Clooney pourra se payer une moto neuve et satisfaire ses goûts rétro.

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    L’Indian Scout de 1940 de Steeve McQueen

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    Record mondial de vitesse en 1920 pour ce V-Twin de 1914

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  • Quand Ettore Bugatti rêvait de motos…

    T72aAvant le début de la seconde guerre mondiale Ettore Bugatti réfléchissait sérieusement à concevoir des deux roues motorisés. Voilà quelques photos d’un prototype unique qu’il a possédé…

    T72a_3 Conçu à partir d’un chassis de vélo Peugeot de 1937 Ettore Bugatti lui a greffé un moteur T72 de 12,66 cm3 de cylindrée. Equipé d’un compresseur et de deux arbres à cames, ce moteur en avance pour l’époque prend plus de 10000 tr/mn et développe presque un cheval et demi…

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    La marque Bugatti a commercialisé une centaine de vélos en tant que fabricant.

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    Merci à Leo Keoshian et Patrick Arnaud pour les photos, disponibles sur le site Bugatti Revue

  • Laconia, 85 ans et toutes ses motos

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    Il existe bien des rassemblements de motards aux États-Unis, dont ceux, fameux, de Daytona et Sturgis. Mais un des plus sympathiques est celui de Laconia au New Hampshire. D’abord, beaucoup de Québécois s’y retrouvent, ce qui donne l’occasion d’entendre parler français, mais il vaut surtout pour son héritage datant de la classique de Loudon et ses premières courses dans les années 20.

    Aujourd’hui, ce patrimoine prospère avec le New Hampshire Motor speedway, un super ovale qui accueille bien sûr, des courses de motos, mais surtout deux manches de la série Sprint en Nascar. Et comme le premier événement se tient une petite semaine après le Rallye de Laconia, les motards déjà sur place ont le privilège des meilleurs endroits dans les hôtels et camping de la région.

    Et comme les activités ne manquent pas, ces quelques jours de repos avant la folie Nascar et ses vedettes de milieu de plateau comme Montoya, Hornish jr (ancien champion IRL), Franchitti (monsieur Ashley Judd et champion IRL), le Québécois Patrick Carpentier et peut-être même Jacques Villeneuve s’il se trouve un commanditaire (mais on ne compte pas trop là-dessus) ces jours de repos donc, seront bienvenus.

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    À quoi ressemble ce type de rencontre, d’abord, ce sont les motos, celles des visiteurs qui arpentent nuit et jour les rues et routes de la région, celles des artisans constructeurs qui exposent leurs dernières créations, et celles des amoureux de la restauration qui participe au fameux Gypsy Tour sanctionnées par le AMA.

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    Un rallye, c’est aussi des partys aux quatre coins de la place, de la musique partout et des concerts, cette année on pourra y voir ZZ Top, de la bouffe allant du barbecue aux soupers spaghetti, des concours de toutes sortes comme le plus beau tatouage à d’autres types d’expression que l’on ne saurait nommer, des collectes de sang pour se donner bonne conscience après certains concours, feux d’artifice, essais de motos par les différents constructeurs sur place, course sur terre battue, bénédiction de motos, et j’arrête ici, vous voyez le portrait.

    Les routes secondaires du New Hampshire, comme celles du Vermont et du Maine proche sont des plus bucoliques, avec la mer jamais bien loin si l’envie d’une baignade dans les eaux de l’atlantique vous tiraille. Et pour qui serait attiré vers le sud, Boston n’est pas bien loin, et tant qu’à être sur la route, pourquoi ne pas suivre la côte jusqu’à New York?

    Et pour les nostalgiques, ces 4 vidéos du Laconia des années 60.