Catégorie : Insolite

  • Album du vendredi, Bizarre, bizarre

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    Le lendemain de Noël, le plus beau jour de l’année, ou le pire, c’est selon, mais il y a toujours comme un décalage, les abus sans doute, le trop-plein de joie, ou le pas assez de trop, justement. Les excès, d’un côté ou de l’autre, ce n’est jamais très bon pour la santé, même si parfois, l’âme en a besoin. À chacun sa drogue.
    Et comme tout n’est qu’état d’esprit, un Album à prendre les yeux mi-clos, les cachets à porter de main.

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  • Album du vendredi, Bettie Page

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    Le monde des sports mécaniques lui doit une bonne partie de son atmosphère, que ce soit dans les paddocks de F1 ou de Moto GP et autres, sur les murs de garages ou les chambres d’ados, Bettie Page fut non seulement une inspiration pour tout le consumérisme du sexe, de la libération sexuelle des années 60 et même d’une certaine branche du féminisme, mais aussi de tout un imaginaire qui se perpétue encore.

    Bettie Page qui décédait la semaine dernière à l’âge de 85 ans fut dans les années 50 l’incarnation de la Pin Up. Les actrices plantureuses, mais tout de même prudes d’Hollywood ne pouvaient rivaliser avec son charme de «girl next door» prête à toutes les fantaisies.

    Sa consécration fut la page centrale de Playboy en 1955 (en Mère Noël rien de moins), ainsi qu’une convocation, sans suite, devant une commission sénatoriale sur la pornographie.

    Au sommet de la gloire, mais en en subissant la pression, elle se retira des affaires. Dépression, mariages ratés, violence, internement, les années 70 ne furent qu’une succession de mauvais rêves. Mais à la fin des années 80, l’image de Bettie Page redevint à la mode, lentement mais sûrement, et une décennie plus tard, Internet aidant, ce fut de nouveau l’apothéose. Mais c’était la Bettie des années 50 qui faisait toujours recette, la vielle dame demeurait secrète, voulant figer dans le temps une image d’elle-même qui était son seul beau souvenir.

    Non seulement sa superbe fit école, un film «The Notorious Bettie Page» en 2006 lui rendait hommage et la Jenny Blake (Betty dans la bédé) du Rocketeer n’était rien d’autre qu’une jeune Bettie, celle d’avant la frange. Frange aussi célèbre que le reste, reprise par Uma Thurman dans «Pulp Fiction», Sophie Marceau dans «La Disparue de Deauville» et quantité de starlettes reprenant l’allure et/ou la pose.

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  • Encore des panneaux sympas, mais à Lyon cette fois.

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    Après une ville britannique, c’est à Lyon que nous vous convions aujourd’hui pour regarder ces panneaux originaux, à travers un choix éminemment subjectif, et revendiqué comme tel, de 10 panneaux parmi les quelques 96 mis en ligne sur le site bopano. Je sais bien que l’interdiction est un sujet qui en inspire beaucoup, mais on peut vraiment regretter le faible nombre de panneaux d’obligation (un seul !) dans le lot. D’autant que dans un autre domaine, les priorités, il y avait matière à des créations originales; mais peut-être qu’il s’agit d’un choix délibéré ou imposé. Dans l’ensemble, je trouve que ce concept de "gallerie d’art sans les murs" est très réussi. Sur l’url proposée vous verrez également quelques photos de leur installation. Les emplacements rappelleront sans doute aux habitants de la troisième ville de France et lecteurs de LBM des lieux de vie ou de passage qu’ils connaissent déjà. Notez que malgré ces louables efforts, ni la capitale des Gaules, pas plus que la ville rose, n’ont été retenues pour être la capitale européenne de la culture 2013; puisque ce sont Marseille et Kosice qui ont recueilli les faveurs du jury.

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  • Chopper The Dragon, ce (très) cher custom primé.

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    Repéré sur un site pour geeks consacré aux gadgets en tout genre, voici le chopper The Dragon réalisé par Wikked Kustoms, des créateurs de Floride qui opèrent sur une base Harley Davidson. La bête a été présentée il y a quelque mois au Festival of Speed d’Orlando, déjà précédée par sa réputation, puisqu’elle avait auparavant remporté un prix en 2008 à un festival des constructeurs de Tampa Bay. Dans le pur esprit du Sunshine State, la sellerie est réalisée, selon le site, en crocodile (plus probablement en alligator). Au vu de ses formes et de sa couleur, je l’attribuerai plutôt au Green Goblin (le Bouffon vert chez nous), l’ennemi de Spiderman, qu’au reptile légendaire, malgré l’appellation retenue par ses concepteurs. Question tarif, sachez qu’il vous en coûtera tout de même 69.000 $ pour parader à son guidon.

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  • Album du vendredi, Calendrier Pirelli 2009 – Coulisses

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    Depuis près de 45 ans. Pirelli dispose de ce formidable véhicule publicitaire qu’est son calendrier annuel.
    Mais depuis quelques années, web et téléréalité obligent, le produit fini semble parfois ne servir que de prétexte pour toute une kyrielle de produits dérivés (quoi, vous n’avez pas encore le t-shirt?). Désormais, on ne peut pas seulement le voir, on doit aussi le savoir, rendant l’entreprise documentaire tout autant désirable, sinon plus.

    Ce regard des coulisses est devenu un incontournable, une caution servant à mettre en évidence la démesure, le dur labeur et le sérieux de l’affaire. Regardez tout ce que l’on doit subir pour vous amuser et vous faire rêver, cela vaut bien vos euros et vos dollars.

    Le mythe ne s’invente plus à partir de la finalité de l’œuvre, on nous l’impose à grand renfort de formules prédigérées, abondamment sucrées et bien emballées. On nous prend par la main, regarde petit, c’est le chemin à suivre, et ne va pas t’imaginer d’autres choses, je ne suis pas payé pour ces autres choses. Le vieil adage voulant que de donner un poisson, c’est nourrir pour un jour, mais montrer à pêcher, c’est nourrir pour la vie, ne tient plus.
    Aujourd’hui, son poisson, on le paye, et cher, et pour qui veux apprendre, ce sera encore plus cher, et ce n’est pas certain que ce soit possible dans votre région, écrivez à votre député.

    Alors, maintenant que j’ai bien gâché tout le plaisir que vous auriez pu y prendre, voici le «making of» du Pirelli 2009 de Peter Beard.

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    Le calendrier 2009
    Coups de cœur

  • Album du vendredi, Calendrier Pirelli 2009

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    À la demande générale (bon d’accord, c’est uniquement Benoît, mais son influence est incommensurable), et profitant de l’expo de Patrick Demarchelier au Petit Palais, jusqu’au 4 janvier 2009, lui qui signait les éditions 2005 et 2008, l’Album du vendredi vous présente donc, en trois parties, les dames du Pirelli.

    Ce fameux calendrier est né en Angleterre en 1964 de la division britannique de Pirelli. Le succès fut tel, dû au talent des photographes et à la beauté des paysages tout comme sa rareté, quoique maintenant les compilations sur papier glacée se trouvent partout à prix de liquidation, que le phénomène sera rapidement global, tout en faisant naître une floppée d’imitation.

    Le Pirelli 2009 est l’oeuvre de Peter Beard. Sa famille fit fortune dans les chemins de fer au 19e siècle, puis en en remettant une couche une  ou deux générations plus tard en inventant le smoking. Indépendant de fortune et raffiné, cet aventurier du jet-set qui tout en côtoyant les lumières dans toutes les métropoles de la planète, est aussi et surtout un artiste dont l’oeuvre est intimement liée à son amour pour l’Afrique.
    Dès les années 60, il dénonçait les atrocités commises au nom du progrès de notre civilisation. Il publiera plusieurs livres sur le sujet, dénonçant toujours, malgré les menaces et les représailles dont il sera l’objet.
    Sa vie est son oeuvre, mais elle fut documentée dans d’immenses cahiers, maintenant édités, mélange d’images, d’idée et d’objets, débordant les pages et le cadre de ce qu’un journal intime peut-être.

    Voici donc ce premier Album consacré au phénomène qu’est le calendrier Pirelli. Suivront le «making of» et le «best of».

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    Les coulisses
    Coups de cœur

  • Motos et scooters sont aussi touchés par le phénomène Itasha.

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    Ceci est un article en réaction au sujet développé par nos amis du Blog Auto il y a quelque jours, sur les Itasha, une mode au Japon qui consiste à décorer, personnaliser sa voiture à l’aide de personnage de manga, de jeux vidéos, et d’autocollants divers. Le phénomène a prix une telle ampleur qu’il déborde de l’Archipel et touche à présent Taiwan et sa mégapole Taipei, comme Wikipedia le fait remarquer en annexe. Et les autres véhicules ne sont pas non plus épargnés. On pourrait même dire, en raison de la population globalement plus jeune qui les conduisent, que cette customisation les touche en priorité. Et cela va bien au-delà de la représentation du personnage de Hello Kitty comme nous le notions il y a peu. Les deux-roues ainsi décorés sont appelés Itansha et Itachari pour les distinguer de leur voisine à quatre roues, Itasha. J’ai délibérément choisi une moto européenne comme photo en entête, mais les Suzuki et les Honda sont bien évidemment concernées par cette personnalisation là. Le site Otasuke dont sont tirées ces images est d’ailleurs plus consacré aux manga qu’aux motos et scoots. Regardez également Hatena, site cité lui par Le Blog Auto.

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  • Transformer sa moto en camping car, un vieux rêve impossible ?

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    Le blog Kneeslider a débusqué dans un vieux numéro des années trente de Popular Science (l’équivalent de notre Science & Vie) cette invention surprenante. Cette création digne du concours Lépine, est issue du cerveau d’un inventeur allemand qui souhaitait mettre au service des motards, le confort des automobilistes récemment équipés de leur caravane. Il dispose d’un lit à deux places, et d’un placard. Les victuailles, ainsi que des fourneaux (!) pour les cuisiners, sont placés dans le coffre, et un canoë peut même être attaché sur le toit. La bécane en elle-même ressemble à une sorte de bouilloire, sur la seconde image, mais elle révèle une plus seyante jupe façon Indians sur le premier croquis. Aucune précision sur la cylindrée du deux-roues, mais l’aérodynamisme de l’ensemble laisse Paul Crowe, le rédacteur de l’article, dubitatif. Il n’est pas le seul: C’est moi ou la passagère a l’air inquiète ? Un sac de sable inquiet, ça ne change guère de la réalité, sauf que sur une documentation destinée à vendre ou présenter un produit, cela fait désordre.

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  • Terminator Salvation, un deux roues blindé

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    Ces images font le tour de la blogosphère en ce moment chez les fans de la série des Terminator. Elles seraient celles des dessins de travail de l’un des robots exterminateurs chargé d’annihiler la race humaine dans le 4e film de la série.

    Terminator Salvation est réalisé par McG (Joseph McGinty Nichol, celui des Charlie’s Angels) avec Christian Bale dans le rôle de John Connor.

    J’ai employé le conditionnel, car rien ne garantit que ces motos/machines meurtrières seront bien de la distribution. Ce n’est peut-être que fabulation d’enthousiastes avec un peu trop de temps libre entre les mains. Mais qu’importe, la proposition est suffisamment étoffée pour être satisfaisante, vrai ou pas. La sortie est prévue pour l’été 2009, mai en Amérique et juin en Europe.

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    Doté d’un budget de 200 millions, ce film est le début d’une seconde trilogie. Le réalisateur et l’acteur principal, Christian Bale, ont signé pour deux films. Ce premier, qui est en fait le quatrième et semble se diriger vers une confusion d’espace et de temps à la Star Wars, se déroulera en 2018 sur une planète Terre en proie à la destruction sauvage par la première génération de Terminator. L’on dit que ces derniers seraient grandement influencés par l’œuvre de H.R. Giger (Alien), les armes de destruction massive en plus. À croire qu’ils les ont enfin trouvés, elles étaient dans le futur.

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  • Clarkson, deux roues qui ne rentrent pas dans la tête

    Avec la première neige de la saison qui s’abat sur Montréal, un peu d’humour ne fera pas de mal.
    Ce billet de Jeremy Clarkson, l’impétueux journaliste automobile britannique de Top Gear, est le compte rendu d’une aventure tumultueuse entre l’auteur et une Vespa GTV 125.
    Je vous en offre ma traduction, mais si votre anglais est meilleur que mes talents de traducteur, n’hésiter pas à lire l’original. Mais n’oubliez pas de revenir commenter ici.

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    «Récemment, certains journaux ont publié une photo de ma personne roulant sur une petite moto. Ils ont tous fait remarquer que, parce que je déteste les motos, cela faisait de moi un hypocrite et que seul le suicide se présentait comme une alternative viable.

    Humm! Être photographié roulant des pelles à la postière, d’accord, des excuses auraient été envisageables, mais ce n’était qu’une moto. Je ne vois rien de bizarre à ce qu’un journaliste automobile s’intéresse à un truc pareil. Et certainement pas avec l’économie qui fout le camp alors que beaucoup se demande s’ils ne devraient pas faire le saut de 4 à 2 roues!
    Malheureusement, cela ne peut se faire sur un coup de tête, et parce que c’est la Grande-Bretagne ici, il y a des règles.
    Ce qui veut dire qu’avant d’y sauter à pied joint, l’on doit se rendre dans un vaste stationnement, mettre une veste aux couleurs criardes et tourner en rond autour de bornes, alors qu’un instructeur nommé Pierre, tous les instructeurs de motos se nomment Pierre, explique quel levier utiliser.
    Après quoi, on vous lance sur la route où vous roulerez misérablement pendant des heures dans un état d’horreur abjecte, pour finalement retourner à la maison, jurant de ne plus jamais remettre les fesses sur une moto de votre vie.
    Cela s’appelle «cours de base obligatoire» et permets de rouler toutes cylindrées de moins de 125cm3. Pour qui s’intéresserait à une plus grosse moto, il faut prendre un vrai cours, mais comme toute personne sensée, vous ne voulez pas d’une plus grosse moto, parce que vous allez immédiatement vous faire tuer, portant des vêtements de protection ressemblant à ceux de la dernière collection de Jean-Charles de Castelbajac, et qui voudrait ça?

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    Bon, reprenons du début. Une moto, c’est différent d’une auto. Ça ne tient pas debout tout seul, alors quand on ne roule pas, il faut l’appuyer contre un mur ou une clôture. Certaines motos auraient même leurs propres béquilles centrales permettant de les faire tenir droite. Mais ça ne se fait pas tout seul, il faut y mettre l’effort. Effort comparable au soulevé d’un Américain moyen.
    Ensuite, les contrôles. Contrairement à une voiture, la standardisation ne semble pas exister. Le levier de vitesse peut être au volant, ou au plancher, devant l’actionner avec le pied, ce qui est incroyablement stupide, d’autres sont même automatiques.
    Et puis, il y a le freinage. Parce que les motos sont pensées par des motards, et les motards comme chacun sait sont assez idiots, ils n’ont pas encore compris comment faire fonctionner le frein avant en même temps que le frein arrière. Ainsi, pour freiner de l’avant, il faut tirer un levier sur le volant et pour freiner à l’arrière, l’on doit actionner un levier avec son pied.
    Un conseil de sécurité toute fois, si vous n’utilisez que le frein avant, il y a de bonnes chances que vous passiez par-dessus le volant, vous faisant tuer au passage.
    Utilisez le frein arrière du mauvais pied et plutôt que d’arrêter, vous allez juste changer de vitesse et frapper l’obstacle que vous cherchiez à éviter, et vous faire tuer du même coup.

    Un mot sur le volant. Ce dernier se présente sous la forme de ce que l’on pourrait décrire comme un guidon. Mais si vous le tournez en roulant, même à peine, vous allez tomber et vous tuer. Ce qu’il faut faire, c’est se pencher en entrant dans la courbe et regarder au loin pour voir venir sa mort.

    Il y a bien quelques contrôles sur ce volant, comme un klaxon, des lumières clignotantes et des cadrans que l’on actionne par diverses manettes et commutateurs, mais si l’on penche la tête pour voir ce que l’on fait, on se fait frapper par un camion et l’on meurt.
    Oh! Et comme si ce n’était pas suffisant, pour d’obscures raisons ces bidules ne s’éteignent pas tout seuls, roulant des heures avec ça dans le dos, laissant croire que vous voulez aller à droite alors que vous allez à gauche, vous faisant fatalement frapper.

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    Ce que j’essaie de dire ici, c’est que oui, motos et voitures sont tous les deux des moyens de transport, mais c’est tout ce qu’ils ont en commun. Croire que vous pouvez rouler en moto parce que vous le faites en auto est comme croire que vous pouvez gagner le marathon parce que vous courrez après le bus le matin.
    Toutefois, plusieurs font le saut parce qu’ils s’imaginent qu’ils feront des économies.
    Rien de moins vrai. Bien sûr que la Vespa essayée ne coûte pas une fortune, mais il faut un casque, une veste, des pantalons comme ceux de Johnny Hallyday, des chaussures, des gants de kevlar, un cercueil, une pierre tombale, et c’est sans compter les frais d’enterrement et les fleurs à l’église.
    Ainsi, la petite moto de 125cm3 qui se présente sans coffre, sans vitres électriques, sans audio ni vidéo et certainement pas de chauffage vous coûtera finalement plus cher que la Volkswagen du voisin.
    Cela étant, il n’est pas faux de dire qu’une moto est plus économique qu’une voiture, puisqu’il suffit d’un demi-litre d’essence pour se rendre de chez soi a l’endroit de son premier accident fatal.

    Mais s’il peut sembler facile de prendre la décision de rouler en moto, choisir la bonne est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Quoique, qu’importe votre choix, ce ne sera pas le bon. Rouler en moto est plus un passe-temps qu’un légitime moyen de transport, et comme avec tous les passe-temps, ses adeptes sont toujours incollables. Ce n’est rien de moins que spectaculaire, que dans une si mince période d’espérance de vie, les motards réussissent à en savoir autant, comme les pêcheurs à la mouche ou les obsédés des entrées de train en gare.
    Et parce qu’ils sont si calés sur le sujet, ils auront toujours les arguments pour démolir votre choix comparativement aux leurs.
    Évidemment, cela a à voir avec cette pratique du «mettre le genou», un rituel exécuté quelques instants à peine avant cet autre accident fatal. Mais vous, bien heureusement normal, n’êtes pas intéressé à mettre votre genou au sol sur le chemin du travail à la maison et vice versa, avant de mourir.
    C’est pourquoi j’ai choisi de tester la Vespa, qui est regardée de haut par les maniaques, parce qu’un scooter. C’est évidemment du racisme, s’en prendre à cette machine parce qu’elle n’a pas de cadre, c’est comme s’en prendre à ces pauvres qui louchent des deux yeux.
    Vraiment, j’aime l’idée d’une moto sans cadre, parce qu’on peut s’y installer simplement, et que c’est une bénédiction pour les Écossais en jupe. J’aime aussi la Vespa parce que la plupart des motos sont japonaises, ce qui veut dire qu’elles sont increvables et qu’il est à peu près impossible d’éviter cet accident fatal par la grâce d’un défaillance mécanique. Ce qui n’est pas le cas avec la Vespa, étant Italienne.
    Mais tout n’est pas rose, et il y a certains inconvénients à considérer. La Vespa n’est pas entraînée par une chaîne, à la place, le moteur est directement contre la roue arrière, pour des raisons qui se perdent dans la nuit des temps, et qui sont sommes toutes, sans importance. Quand même, cela veut dire que l’engin est plus large et muni d’une carapace comme une voiture pour envelopper les brûlantes pièces en mouvements. Ce qui le rend extrêmement lourd, et essayer de le relever une fois à terre relève de l’impossible.

    Quoi d’autre, parce que le lourd moteur est sur la droite, la moto à tendance à tourner à droite beaucoup plus fréquemment qu’à gauche. Ce qui veut dire que, à chaque virage à gauche, préparez-vous à mourir. À moins d’avoir été éjecté juste avant par la seule vitesse de la chose. Ayant même atteint à un certain moment les 65 km/h, ce fut comme si un enfer de glace me martelait la poitrine. C’est à peine si je parvenais à tenir le volant de mes doigts meurtris et frigorifiés.

    J’ai donc détesté mon expérience dans le monde du motocyclisme et ne le recommande à personne. Pour masochiste seulement.»

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