Catégorie : Livres

  • Zen and the Art of motorcycle maintenance

    Zen and the Art of motorcycle maintenance

    Zen1 Ce livre a la réputation d’être difficile, plusieurs en entreprennent la lecture, mais dès que le récit de voyage laisse la place au discours philosophique, le lecteur passe dans une autre dimension, comme s’il se retrouvait la tête sous l’eau, ne remontant vers le récit qu’épisodiquement pour une bouffée d’air puis replongeant immédiatement, d’où un taux d’abdication élevé après les premiers chapitres.
    Il est donc préférable d’avoir une certaine expérience des profondeurs pour être en mesure d’en apprécier toute la « qualité ».
    Comme le faisait remarquer l’auteur à propos du titre, il s’y retrouve bien peu de Zen dans l’ouvrage, et pas beaucoup plus d’information pratique sur l’entretien de sa moto, mais le titre n’est pas trompeur pour autant.
    Faisant référence à l’ouvrage de Herrigel « Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc », où pour atteindre sa cible, deux opposés doivent trouver l’harmonie, c'est-à-dire la tension de l’arc et la décontraction de l’archer, Robert M. Pirsig met en scène deux approches, deux personnalités, la romantique et la classique.

    Ici, le romantisme est assez éloigné de celui de Stendhal, et s’il y a soupir, c’est par exaspération devant l’adversité du quotidien venant perturber la recherche d’un bonheur tranquille. De son côté, le classique tente de rationaliser ces mêmes évènements du quotidien, scrutant, questionnant, y soutirant le plaisir caché dans sa connaissance. Prendre une autre discipline, on pourrait dire que le romantique et le classique de Pirsig gèrent leur stress de façon opposé, l’un, le romantique, par la fuite, le classique, par l’action.
    L’auteur et le personnage du roman sont enclin vers l’action, cherchant dans l’intellectualisation du geste un bien-être qu’il nomme qualité. Le danger de la fuite, c’est la frustration, celui de l’action, c’est l’obsession, danger que l’auteur ne sut pas éviter dans sa poursuite de la qualité. Dépression, schizophrénie, électrochoc en institution, le Robert Pirsig romancier, car Zen est un roman, est bien différent du Robert Pirsig d’avant la maladie. Le livre est aussi une tentative de réconciliation entre l’ancien Robert, nommé Phaedrus dans le livre, et celui qui parcourt les États-Unis au guidon de sa vieille Honda avec son jeune fils. Zen aurait pu être intitulé « Le troisième homme », ou « L’homme de qualité » (clin d’œil à l’un de mes préférés, L’Homme sans qualité de Musil), puisque le personnage du livre cherche à concilier l’homme qu’il était, et qui fut effacé de sa mémoire, et celui qu’il est maintenant, cela sous les yeux de son fils qui a connu les deux hommes, et qui regrette souvent le premier.

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    Zen est un plaidoyer pour le plaisir de la connaissance et de la récompense qu’elle offre après les efforts pour l’apprivoiser. Qui aujourd’hui prend encore le temps de lire le manuel de l’utilisateur de sa moto? On se fait dire de rentrer sa machine pour le premier service après tant de kilomètres, et si on oublie, ils vont nous le rappeler, deux fois plutôt qu’une. On paye cher, c’est de la haute technologie, on n’ose pas trop y toucher, de peur que ça nous coûte encore plus cher, alors, on se retrouve obligé de faire confiance à un mécanicien pour qui, notre moto n’est qu’une autre moto, espérant que pour ce dernier, notre moto ne soit pas la moto de trop, celle qui sera négligée parce que pour ce mécano, la notion de qualité, il ne l’applique peut-être pas à son travail, dans sa vie on le lui souhaite, mais cela demande des efforts, de la volonté et de l’abandon devant le travail, quel qu’il soit, et ce, à chaque instant, pour chaque geste, chaque pensée. Il y a-t-il des volontaires dans la salle?
    Malheureusement, la traduction française « Traité du Zen et de l’entretien des motocyclettes » selon Wikipédia, ne serait pas à la hauteur, et force est d’admettre que l’exemple montré n’inspire pas confiance, le niveau de langage utilisé ne semblant pas adapté, ni au sujet, ni à son audience.
    Il est tout de même ironique, et plutôt triste, qu’un ouvrage faisant l’apologie du travail bien fait se retrouve victime de ce qu’il dénonce.
    Alors, version originale anglaise seulement, mais le niveau de langage de Robert Pirsig est toujours accessible, qu’il soit question de moto ou des présocratiques, pas de jargon amphigourique donc, le livre ne s’est pas vendu à plus de 4 millions d’exemplaires pour rien.

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  • Deux ouvrages pour jeter un coup d’oeil dans le rétro.

    Deux ouvrages pour jeter un coup d’oeil dans le rétro.

    Moto Livre 100 ans de Motos

    Moto Livre Un siècle de motos

    Pour rebondir sur le sujet de Jacques qui traitait des vélos électriques voici un choix succinct d'ouvrages très récents (octobre et septembre de cette année) sur l'histoire de la moto. Pourquoi "rebondir", car la naissance de la motocyclette consistait en l'adjonction de moteur à explosion sur des bicyclettes banales, comme le rappelle d'ailleurs opportunément "100 ans de moto" de Francis Dréer, sur son quatrième de couverture. Sans aucun doute le plus exhaustif de notre choix, il couvre sur 400 pages l'évolution des bécanes et se présente sous la forme d'un coffret en deux volumes: "L'âge d'or" de 1900 à 1945, précédant chronologiquement "Les temps modernes", depuis la fin de la guerre jusqu'à nos jours.

    Le second livre intitulé "Un siècle de motos", est publié au Sélection du Reader's Digest par Gilbert Lecat, et revendique quant à lui une présentation originale, thématique puis chronologique.

    Certes, mais 175 pages pour un tel sujet, ça me semble un peu chiche. Et puisque cela n'engage que moi, je me permets de préférer le premier au second, quitte à compléter plus tard. D'autant qu'ils sont quasiment au même prix, autour de 28 € chez Amazon et à la Fnac, ou l'inverse, y'aura pas de jaloux.
     

  • Les passions de Coyote en près de trente minutes sur Public Sénat.

    Les passions de Coyote en près de trente minutes sur Public Sénat.

    Vous connaissez sans aucun doute "Coyote", pseudo du biker et dessinateur qui a signé des couvertures de magazines, et est l'auteur de l'inénarrable Litteul Kévin* mais aussi de Mammouth et Piston, et des ouvrages 20 ans de moto et La belle et les bêtes: un siècle de Harley Davidson. Le voilà passé de Fluide Glacial au Lombard pour le huitième tome** paru en début de mois, des aventures de son p'tit bonhomme, inspiré de son propre fils Kévin, qui a 22 balais maintenant. Ce Toulousain qui dit ne plus posséder qu'une seule moto, nous parle de bande dessinée, évidemment. Mais également de sa préférence pour les bobbers, de sa passion des choppers, et pour la création mécanique en général. C'est d'ailleurs dans un atelier que débute l'interview. On découvre un dessinateur à la fois pudique et pittoresque, car comme il le dit lui même de sa bécane: "Le mat c'est pour passer inaperçu, le chrome c'est pour qu'on me voit".

    *Dans la BD, ce perso né en 1991 chez Fluide Glacial, fils d'un débonnaire, obsédé et farceur motard, est souvent sermonné par sa compagne, la poitrinaire maman du rejeton. Et c'est pour parler de son tout dernier album et de sa passion pour les customs qu'il a été invité sur la chaîne Public Sénat dans l'émission "Un monde de bulles".

    **Sorti, au choix, en version N&B ou, pour la première fois, coloriée.

    Moto Livre Coyote Litteul Kévin tome 8

    Moto Livre Coyote Litteul Kévin tome 8 2

     

     

  • Livre: Legendary Motorcycles

    Livre: Legendary Motorcycles

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    Il y a de ces obsessifs, des jusqu’au-boutistes qui d’une idée font une vie, alors que d,autres papillonnent d’éclair fulgurant en feux de paille, mais ces énergumènes ont une chose en commun, la brillance et l’intensité de leurs apothéoses.
    Ce livre « Legendary Motorcycles » (2007 chez Motorbooks) par Basem Wasef, que vous pouvez lire régulièrement ici, rend compte de ces motos qui sont devenues légendaire grâce à la passion, et folie souvent, de ces êtres d’exceptions qui les ont chevauchées.

    Se concentrant surtout sur la planète américaine, c’est 26 motos que l’auteur nous fait découvrir, de leur élévation à la stature d’icône jusqu’à leur dernier repos, souvent au musée.
    D’Elvis à Steve McQueen en passant par des incontournables comme Rollie Free et Burt Munro, ce livre de table à café que l’on feuillette par temps mort, et qui fait la part belle aux célébrités plutôt qu’aux chevaliers, est tout de même assez léger, mais puisqu’il donne dans la calorie plutôt que la protéine, et l’assume pleinement, on ne se plaindra pas trop.
    Pour dents sucrées uniquement, viandeux s’abstenir.

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  • L’odeur du cambouis, notre madeleine de Proust.

    L’odeur du cambouis, notre madeleine de Proust.

    Motos de notre enfance.

    C'est à un voyage sur les brêles ayant jalonné notre vie dans l'Hexagone au siècle dernier que nous invite "Motos de notre enfance", ouvrage collectif publié chez Terres Editions. Après un bref rappel des origines de la moto dont on nous dit que l'appellation Motocyclette a été inventée par deux frères français Werner, on décrit l'histoire florissante d'une industrie. Histoire qui fit – jusqu'à l'entrée en guerre – de la France, l'un des tout premiers producteurs au monde de deux-roues motorisés. Les choses changent au lendemain de la guerre, la moto française se retrouvant concurrencée par l'automobile devenue compétitive et à bas prix. C'est par son avatar en petite cylindrée, que le deux-roues reviendra sur le devant de la scène, grâce aux cyclomoteurs de Terrot, Peugeot et Motobécane.

    Les proprios de gros cubes quant à eux restent marginaux et se rencontrent aux guidons des Anglaises, Triumph, Norton, BSA, plus rarement chez Harley. Avant que ne déferle, évidemment la vague japonaise dans les années soixante dix. L'aspect sportif n'est pas mis de côté puisque sont abordé dans ce livre, les exploits de Georges Monneret tout d'abord. L'homme aux 499 victoires et 183* records du monde, père d'enfant prodiges et prodigues eux aussi: Pierre et les jumeaux Jean et Philippe, ce dernier est le sponsor de notre blog. Les Patrick Pons, les Godier-Genoud et Léon-Chemarin emboîteront ensuite le pas à Jojo-la-moto, comme on le surnommait.

    *personne ne s'entend sur ce chiffre, Wiki parle de 183, j'ai vu ailleurs 187 et même 190 sur la page dédiée à ses exploits.

  • Le poleman du jour se (la) raconte déjà.

    Le poleman du jour se (la) raconte déjà.

    MotoGP Jorge Lorenzo My Story So Far

    21 balais et déjà une biographie. Je sais bien que l'histoire du souverain du Lorenzoland n'est pas commune et que selon la sagesse proverbiale la valeur n'attend pas le nombre des années, mais de là à confier l'histoire d'un pilote à peine adulte à un journaliste qui de toute façon embellira un peu plus une épopée fort jolie… Il n'en fallait pas moins pour déclencher les étonnements polis dans la presse spécialisée. Et je ne vous parle même pas des sarcasmes de certains threads sur les forums dédiés. Que n'aurait on dit si un autre prodige espagnol, Rafael Nadal, majorquin comme lui, du même âge (ou presque, 22 ans), avait décidé de coucher sur le papier ses exploits à Roland, Wimbly et à l'Aussie ?  

    Mais il faut avouer que n'importe quel scribouillard pourrait noircir des pages avec le parcours du double champion du monde des 250. Et il aurait même de quoi ajouter un nouveau chapitre à ses exploits cet après-midi en Catalogne. Même si dans la même configuration de départ, Casey lui avait damé le pion en course il y a quelques semaines au Mugello, alors que Jorge était aussi poleman.

    C'est en effet sous une belle chaleur sèche de 38°C (et 52°C au sol) que les concurrents se sont tour-à-tour élancés sur le tracé catalan, et avec 1'42''797 Lorenzo établit rapidement le temps de référence, temps qu'améliorera Vale, en lui dérobant la pole pour 450 millièmes de moins. Relégué à la seconde place, il dut encore subir les assauts du leader au championnat qui vint se glisser entre les deux Fiat-Yamaha (j'ai toujours autant de mal à associer ces deux constructeurs-là).

    Dans une ultime tentative, la machine estampillée du numéro 99 vint déloger l'octuple champion de Tavulia, et ce sont ces 13 petits millièmes qui permettront à l'Espagnol de s'élancer de la position de pointe dans quelques heures. 

    D'autant que la foule n'aura d'yeux que pour lui, puisque son ennemi Dani a chuté et se retrouve relégué à la huitième place sur la grille, derrière notre Randy. Notez que pour sa première sortie dans la catégorie reine, Gabor Talmacsi partira en dernière position. Ce qui s'appelle apprendre…

    A propos d'apprentissage difficile, rappelez-vous, l'année dernière, sur le même grand prix, Jorge s'était mis au tas avec sa M1, avec au final un traumatisme crânien et une perte de connaissance. Un choc assez violent pour le contraindre à passer un scanner. Aucun des sites qui m'ont servi à rédiger cet article (BSN, Sport24, Moto-Live) ne le soulignent, et se contentent de glorifier le temps (excellent) de Lorenzo hier.

    Ce biais me rappelle, une phrase dans le film "L'homme qui tua Liberty Valence": "Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende". De là à voir dans la biographie d'Ernest Riveras Tobia une hagiographie, je ne sais pas, je ne l'ai pas eu entre les mains. Si cela vous intéresse elle sera vôtre pour un peu plus de 16 euros chez Amazon.

    A défaut de légende, le natif de Palma de Majorque pourrait avoir rendez-vous avec l'Histoire de son sport à la fin de la saison. Je le lui souhaite, ainsi qu'une modestie inversement proportionnelle à son talent.

    1. Lorenzo (Esp, Team Yamaha) 1'41''974
    2. Rossi (Ita, Team Yamaha) 1'41''987
    3. Stoner (Aus, Team Ducati) 1'42''426
    4. Dovizioso (Ita, Repsol Honda Team) 1'42''594
    5. Elias (Esp, Honda Gresini) 1'43''139
    6. Edwards (EU, Yamaha Tech 3) 1'43''168
    7. De Puniet (Fr, LCR Honda) 1'43''175
    8. Pedrosa (Esp, Repsol Honda Team) 1'43''207
    9. Toseland (Gbr, Yamaha Tech 3) 1'43''233
    10. Kallio (Fin, Pramac Racing Ducati) 1'43''336
    11. Capirossi (Rizla Suzuki) 1'43''365
    12. Vermeulen (Aus, Rizla Suzuki) 1'43''411
    13. Hayden (EU, Team Ducati) 1'43''414
    14. De Angelis (Rsm, Honda Gresini) 1'43''422
    15. Gibernau (Esp, Grupo Francisco Hernando Ducati) 1'43''714
    16. Takahashi (Jap, Scot Racing Team) 1'43''777
    17. Melandri (Ita, Hayate Racing Team Kawasaki) 1'43''792
    18. Canepa (Ita, Pramac Racing Ducati) 1'43''991
    19. Talmacsi (Hon, Scot Racing Team) 1'45''833

  • En ce mois de mars, un livre en Français dédié au Sportster.

    En ce mois de mars, un livre en Français dédié au Sportster.

    Moto Livre Harley Davidson Sportster

    Il fallait bien un livre de 192 pages, qui plus est mis en valeur par un format de 25 sur 25 cm, pour enfin traiter en Français de cette gamme et de ce petit phénomène de vente. En effet, actuellement, une Harley produite sur cinq est labellisée Sportster par la firme de Milwaukee. Cette moto née en 1957 cubait exclusivement du 883 à l'époque, une cylindrée à laquelle fut adjointe un V-twin de 1100cc, au milieu des années 80, pour passer de nos jours à 1200cc. Une évolution en taille mais également dans les matériaux, puisqu'aux moteurs en fonte des débuts succédèrent les moulins en alu. De nos jours deux blocs cohabitent donc, le 883 et le 1200. Des moulbifs déclinés dans leur versions récentes en XR 1200 et 1200 Low, 883 R, 883 Sportster tout court, le récent 883 Iron, et XL 1200 C, XL 883 C. Pour réparer cette énumération hermétique, sachez qu'à l'exception des XR 1000 et XR 1200, l'ensemble des modèles de cette gamme usent du préfixe XL dans leur désignation. En ajout, le radical S  désigne la catégorie Sport, et C, quant à lui, est pour Custom ou Cruiser. Des différences qui témoignent de l'ubiquité (relative, on reste chez HD !) de cet engin. Une machine qui prouve que l'on peut se faire plaisir et profiter du bicylindre mélodieux (pardon pour le pléonasme), sans forcément avoir à parader au guidon du coûteux Fat Boy. 

    L'auteur, Pascal Szymezak, roule régulièrement sur des bécanes du constructeur américain et s'occupe de la rubrique moto, à la périodicité hebdomadaire, du quotidien Nice Matin. Un journal chez qui on était aller piocher un article sur la nouvelle tendance des locations de particulier à particulier pendant les grèves.

    Son "expertise" en Harley, mot très à la mode actuellement et sorti de son contexte premier, n'est pas à mettre en doute, car ce passionné s'était attelé à la rédaction du fascicule Hachette Moto Collection de la marque éponyme. Quant à l'ouvrage du jour, il est disponible à la Fnac pour près de 42 euros (pas trouvé chez Amazon).

    Via Le Repaire des Motards.

  • Vendre Teutul comme un gourou des affaires. Et pourquoi pas ?

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    J’ai déjà dit ici ce que je pensais de Orange County Choppers, j’ai bien envie d’en rajouter une couche (de peinture colorée avec des flammes de l’enfer et tout…). Je reste persuadé que l’on peut réaliser de très belles bécanes issues des rêves des bikers de manière industrielle, et dans certaines de ses gammes, Harley en sort chaque jour de ses usines. Sans parler de la Rocket III de Triumph. Mais il y a un domaine particulier où je félicite l’homme aux favoris folkloriques et son fils Paulie, c’est dans la réussite en affaires. Et en l’espèce, nous ne pouvions pas passer à côté de ce livre de Mark Yost, qui sort début mars. Dans la pléthore d’ouvrages publiés chaque année sur les success stories, même en période de crise, autant s’intéresser à quelqu’un qui partage votre passion pour les deux-roues. Même avec excès. Même si la fourche de certaines de ses bécanes rendrait jaloux la flèche d’une grue, ou si la position au guidon transforme une Fire Bike en étendoir pour sécher vos aisselles. Sans compter la prise au vent. Et dire qu’après ça, certains moquent la prise au vent latéral des jantes d’un Vrod. Ou se plaignent en aérodynamique de la surface frontale qu’offre un bon bicylindre à plat de Béhème. Mais revenons à nos moustaches. Car Teutul Senior a quand même transformé ce qui n’était qu’une passion dans l’atelier à côté de l’entreprise familiale d’acier, en entreprise extrêmement rentable dont les modèles sont vendus sur les cinq continents.

    Oui, en fait deux continents si on y regarde bien: Etats-Unis, Canada et Europe. Debuté en 1999 avec sa moto True Blue qu’il présente à la Bikerfestn l’entreprise emploie à l’heure actuelle plus de 70 personnes, qui pemettent d’assembler 150 motos en cadence annuelle. Des bécanes fort bien réalisées comme l’Orange Bike.

    Au delà de l’aspect profitable de l’entreprise, avec des motos à 30.000 $ (pour les tout premiers prix !), je me demande si la véritable réussite de notre tatoué amateur de mastiffs, n’aura pas été de transformer son atelier en entreprise multinationale. Tout en gardant son aspect artisanal et l’esprit biker. Quand on regarde l’évolution de ses concurrents, c’est un vrai tour de force que celui-ci. C’est peut-être ce que Senior pense, quand, loin des caméras de télévision qui montrent surtout l’aspect bourru et dur en affaires du personnage, il pense à sa future bécane, dans son siège de Newburgh.

    The Ride of a Lifetime sous-titré Doing Business The Orange County Choppers Way est vendu à un peu plus de 16 dollars chez Amazon.com.

  • Sorti en début de mois, voici les « 80 virées à moto » par Michelin.

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    Voilà un concurrent du Petit Futé et de l’excellent Planificateur de Voyage de Moto Journal (en DVD-Rom). Plutôt orienté petits budgets (vendu un peu plus de 15 €), il se contente de notre territoire contrairement à son grand-frère du MJ qui traite aussi de la Grande-Bretagne et l’Irlande. Quoiqu’il en soit, ce livre propose 80 itinéraires de balades à moto sur nos routes, grâce à la collaboration de trente spécialistes du tourisme à deux-roues, que ce soit pour vos balades en solo, avec votre SDS ou des sorties en groupe. Ce chiffre de 80 est à comparer avec les 100 itinéraires du Petit futé, un classique qui va tranquillement vers sa quatrième édition. Une qualité de son concurrent Planificateur, est la possibilité de pouvoir transférer les POI (points of interest) sur son GPS. Point de tout cela ici. Cependant les nouvelles technologies ne sont pas oubliées: l’avantage principal mis en avant par Michelin est la cartographie, couplé avec l’informatique, puisque les road books sont téléchargeables sur le site Via Michelin, pour des versions papiers au format A4. De quoi avoir son chemin toujours avec soi, comme le montre cette couverture du livre, où le road book est incorporé au bagster.

    oVia Motoservices.com et Amazon.

  • Ceux qui ne risquent rien, ne font, n’arrivent, ne deviennent rien.

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    Comme le rappelle le quatrième de couverture du livre, cette épitaphe n’est pas une devise d’un personnage célèbre qu’il avait fait sienne, mais les propos exacts tenus par David Jefferies lui-même. Ils l’accompagnent maintenant dans sa dernière demeure. Doit-on préciser que ces paroles cadrent parfaitement avec le personnage ? Ce fils d’un ancien vainqueur du Tourist Trophy (en 1971) s’est tué avec sa GSX-R 1000 du TAS Suzuki Team, après un crash causé à l’origine par de l’huile déversée par la bécane défaillante d’un concurrent sur la chaussée. Le liquide, non signalé par les commissaires de courses, ce qui leur fut reproché par la suite, allié à une vitesse de plus de 260 km/h, ne laissa aucune chance à Jefferies, et épargna Moodie son poursuivant. Il est à noter cependant que le site de Jefferies, dans un éditorial écrit par son père, refuse d’entrer dans la polémique sur les circonstances de son décès. Ce livre est l’occasion de se replonger dans la vie de ce sacrée pilote qui totalise 9 victoires dans différentes catégories du TT et 10 podiums, qui demeure, encore après le récent record de McGuinness, un claqueur de très gros temps sur les 37 miles de cette épreuve. Cette biographie de Stuart Barker est déjà dispo chez Amazon en pré-commande pour un peu plus de 22,50 €, et à 26 $ sur Amazon.com, l’ouvrage sortant au mois d’avril. De chouettes vidéos dans la suite.