Catégorie : Musique

  • Le mur du son – Top 3

    Le mur du son – Top 3

    Jack6

    Avec le petit blitz électrique de la semaine dernière, où le seul bruit audible généré par les machines était celui provenant du travail des suspensions, un clac, clac pas vraiment agréable à l’oreille, un petit retour à la tradition s’impose.
    J’ai donc laissé vagabonder mes souvenirs pour retrouver le son que l’on aime tant, celui de ces moteurs à explosion mis en musique par l’échappement.
    Le bruit de l’un est musique pour l’autre, parlez-en aux fans de Metallica, mais le son d’une moto est aussi sa personnalité, qu’elle soit deux temps, quatre temps, V-Twin ou 4 en lignes.
    J’en suis donc arrivé à un Top 3, avec en tête une anglaise, suivi d’une américaine, non, pas celle que vous croyez, et une italienne.

    Première de classe à mes oreilles est la Triumph Scrambler. Le petit bicylindre parallèle de 865 cm3 n’est pas le plus imposant, mais il ne manque pas d’entrain, et avec ces échappements latéraux surélevés chromés, pas ceux d’origine, mais les petits nouveaux pour le hors route, histoire d’effrayer lièvres et mésanges, l’effet est garantit.
    Comme il se doit, ça pétarade à l’accélération comme à la décélération, et je ne pouvais m’empêcher à chaque arrêt de donner des petits coups à la manette des gaz pour l’entendre ronronner.
    En fait, je vais vous dire la vérité, car si le Scrambler est premier, c’est parce qu’à un feu rouge, un type s’est porté à ma hauteur et m’a lancé un «Hé! Steve McQueen» bien sentit.
    Le son du Scrambler était formidable, mais se faire donner du Steve McQueen, ça n’a pas de prix.

    Triumph

    La deuxième place revient à la Victory Vegas Jackpot. Encore une fois, l’échappement d’origine fait place à une version moins civilisée et plus jouissive, mais néanmoins issue du catalogue de la marque.
    Vous remarquerez que mes préférences vont aux sons générés par la compression, où le Victory excelle. Accélérer, c’est bien beau, mais se laisser aller, en matière de son, c’est mieux. C’est comme une vague qui se brise, un soupir, un sanglot refoulé, un rire qui s’étire.
    Victory fait bien les choses, le son est ample et rond, un peu sourd, comme discret et timide, s’excusant presque d’élever ainsi la voix. Contrairement à Harley-Davidson où tout se passe à l’arrêt, avec cette hésitation dans le phrasé, si caractéristique des anciens moteurs, Victory cache son jeu; il faut rouler pour apprécier.

    Jack2

    Finalement, et sans démériter, c’est un Termignoni qui complète le tiercé. Malheureusement, je n’ai pas d’image de la moto (dont je suis l'auteur), et encore moins le son, me direz-vous, mais il équipait une Ducati GT 1000 Touring, remplaçant seul sur la droite les deux pots d’origines disposés de chaque côté.
    L’air de rien, seul et chromé, ce Termignoni donnait à la petite Ducati des airs de grosse américaine, le panache et le tranchant Italien en bonus.
    Cette moto avec son allure de grand-mère prenait alors un coup de jeunesse incroyable, imposant le respect dû aux vieux os tombés dans la fontaine de jouvence.
    Contrairement aux deux autres qui se bonifiaient grâce au changement, mais demeuraient fidèles à leur personnalité d’origine, la GT 1000 se transformait, devenant une émule de Docteur Jekyll et Monsieur Hyde, douce et dangereuse à la fois, le changement se faisant dès que l’on appuyait sur le démarreur.

    Gt1000

    Mais tout ça est bien subjectif, et vos observations diffèrent très certainement, mais demeure une expérience sonore et sensuelle que tous les moteurs électriques du monde ne pourront jamais offrir.
    Dommage que pour avoir l’œuf (un monde un peu plus propre et respectueux), nous devrons, un jour, tuer la poule.