Quasiment inconnu en Europe la marque CECTEK a mis le paquet pour se faire remarquer du grand public avec son Quadrift 500 et son look inédit de quad dévoreur de bitume…
Impossible de manquer, même à distance, le blanc nacré et le surbaissement exagéré de l’engin. Impossible de résister non plus à son attraction pour un essai, même sous un violent orage…
En tournant autour de la machine le regard hésite entre l’avant et l’arrière. Conçu pour un usage strictement urbain le Quadrift 500 affiche clairement sa vocation sportive avec un centre de gravité beaucoup plus bas qu’à l’usage sur un quad. Sans tomber dans l'extrême des réalisations hors pair de Ludovic Lazareth, il est indéniable que pour une machine de série son design est unique.
Ajouter à d'impressionnantes jantes (15 et 16 pouces pour l'avant et l'arrière) des pneus de route taille basse et vous obtiendrez un cocktail explosif. Sans même avoir enfourché la machine il est clair que la tenue de route ne peut être que radicalement différente par rapport à un quad traditionnel.
Fournisseur reconnu depuis plus de 15 ans de moteurs pour l’automobile, et notamment spécialiste du moteur 4 cylindres de moyenne cylindrée, la société CECTEK fournit à Taïwan plus de 50% des moteurs aux voitures des groupes Nissan, Daimler ou Mitsubishi. Pour se faire connaître du plus grand nombre en dehors de ses traditionnels marchés CECTEK mise sur les quads pour remplir sa vitrine technologique, affirmer ses compétences technologiques et recruter de nouveaux clients…
Développé sous la responsabilité de Cozi Chang, ingénieur émérite et pilote de rally, le Quadrift 500 est censé incarner le franchissement d’un nouveau palier dans le savoir faire de l’entreprise.
D’après les responsables de DIP, l’importateur français de Cectek depuis septembre dernier, l’attraction principale du Quadrift réside dans son pont arrière déverouillable que le pilote peut activer par un simple bouton poussoir au niveau des commandes.
Quand une voiture tourne dans un virage les roues extérieures parcourent plus de distance et tournent donc plus vite que les roues situées à l'intérieur. Pour compenser cette différence de vitesse les automobiles sont équipées d' un système mécanique compliqué mais efficace, le différentiel, inventé par le français Onésime Pecquer en 1827 pour un prototype de voiture à vapeur. Sur un quad traditionnel les roues situées à l’arrière sont fixées à un même arbre et tournent donc forcement à la même vitesse, tout comme un karting. A chaque virage l’adhérence précaire des pneus entraîne une glisse de la machine (Sauf si vous tournez sur trois roues). Souvent imperceptible sur terrain dégradé, terre ou boue, cette dérive du train arrière dans les courbes représente un risque de perte de contrôle sur l’asphalte, le conducteur souvent non initié ne compensant pas la glisse du quad par un déhanchement compensatoire. Avec un différentiel aux roues arrières, le pilotage d'un quad est beaucoup plus sécurisant pour le plus grand nombre.
Sous la selle et de discrets carénages on retrouve un bloc moteur monocylindre 4 temps SOHC de 500 cm3 à injection directe. Le moteur pèse 67 kg et possède un inédit système anti-vibrations sur son arbre d'équilibrage. Sa puissance est d'un peu plus de 40 cv pour un couple maximal de 44 Nm à 4500 tr/mn. Le bloc est globalement bien équipé avec notamment distribution par chaîne, injection électronique close loop, système de refroidissement liquide, une boîte de vitesse avec des pignons à taille droite, une sonde lambda anti-pollution à l’échappement, un démarreur électrique et une « poignée-corde » comme une tondeuse au cas où. La transmission finale s'effectue par une courroie.
Le look est résolument sportif avec des teintes d’agressivité notamment à l’avant avec une impressionnante bouche prête à avaler tout ce qui se présentera. Les commandes sont idéalement placées pour un moyen gabarit et le discret tableau de bord remplit son rôle avec compteurs de vitesse et régime moteur ou encore les clignotants ou les phares. Les matériaux et différentes pièces ou plastiques sont de bonne finition et semble robuste, tout comme l’ensemble à la première rencontre.
Le comportement est excellent même sur les graviers, le quad est bien équilibré et les roues indépendantes à la hauteur de la tâche. Le moteur n’est pas un monstre de puissance mais suffit largement à provoquer des glisses à la demande à n’importe quelle brusque remise de gaz par temps de pluie. L'ensemble affiche un poids de 310 kg tous pleins faits.
Sur des terrains très glissants type boue ou graviers le quad part complètement en travers et vous serez fatigué de vous déhancher en seulement quelques minutes comme un quad traditionnel dans la boue. Sans salir vos vêtements. Sur le sec ou le mouillé les glissades générées par quelques km/h de survitesse semblent parfaitement maîtrisables mais provoquent quand même de bonnes décharges d'adrénaline dans l'organisme…
Par sa conception et ses fermes suspensions l’engin tient vraiment bien la route mais le plus surprenant réside dans son freinage, vraiment très efficace pour un quad. A l'avant les disques de 250 mm ne sont pas là pour faire de la figuration. La machine ne s’enfonce pas exagérément au freinage ou à l’accélération malgré les 10 cm de débattement de ses suspensions. Le comportement est exemplaire dans les virages, parfaitement négociés avec seulement un léger roulis.
Les kilomètres défilent rapidement grâce à la bonne assise et le plaisir de conduite à son guidon est immense pour un quad sur du bitume. La machine ne passe pas inaperçue et se remarque à des centaines de mètres dans les embouteillages, ce qui oblige à répondre en permanence aux questions des autres usagers quant à la provenance et la nature de la machine.
Le Quadrift 500 se comporte très bien sous la pluie surtout dans les virages et aux freinages. Le frein moteur, réparti sur les 4 roues, aide beaucoup à placer le quad en virage. Le bruit du moteur et de la machine en action est bon, pas de vibrations ou de mauvais comportements à signaler en fin de glisse…
Bien que surbaissé le Quadrift 500 pourra cependant escalader n’importe quel trottoir ou autre obstacle en ville. Grâce à l’injection directe la consommation est d’un peu plus de 6 l/100 en mode intensif. L'autonomie est d'environ 350 km avec les 20 litres contenus par le réservoir. La vitesse maximale de la machine est supérieure à 120 km/h.
Pas de différence particulièrement notable avec un pont d’une marque concurrente, l’ensemble est efficace et les sensations procurées sont uniques, bien qu’un peu limitées par un léger manque de puissance. Le différentiel est simple d’utilisation tout comme le quad en général qui est largement à la hauteur des attentes suscités par son design et les 15 ans de savoir faire affichés par CECTEK. Les freinages serrés en virages ou en ligne droite sont simples, même en brusquant la machine il n'y a pas de dangers à signaler. Le Quadrift est largement à la hauteur de son nom et offre un excellent rapport sécurité adrénaline…
Vous en aurez largement pour votre argent et c’est bien là le principal pour une machine revendue par les concessionnaires de DIP pour moins de 9000 euros. Absolument rien n'est à modifier sur la machine si ce n’est peut être, pour l'esthétique, retirer la grille « porte bagages » à l’arrière. Peut être des suspensions plus dures et une préparation moteur avec un échappement pour les plus joueurs d’entre vous.
Pour les plus voyageurs le quad, garanti 2 ans, est homologué pour tirer une charge de 450 kg. L'idéal pour traverser l'Afrique en caravane d'après cet heureux propriétaire du cousin "offroad" du Quadrift, le Gladiator.
Nous vous reparlerons de CECTEK et de l'importateur DIP, qui fête cette année ses 40 ans, dans les prochaines semaines avec les lancements officiels de deux modèles. Espérons avoir à l'essai le King Cobra, version extrême pour la randonnée hors des sentiers battus, mais surtout le Phantom, un quad autoroutier avec, d’après les rumeurs, une allure de « dévoreur de bitume »… (Miam)
Plus d'informations concernant les points de vente sur le site de l'importateur DIP