Catégorie : Sécurité

  • Sécurité active ou, pourquoi ne pas s’endormir au guidon

    Sécurité active ou, pourquoi ne pas s’endormir au guidon

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    Lors de mon trajet journalier pour me rendre au travail, à mi-chemin de la distance, je me retrouve devant un choix difficile à faire, deux routes possible, chacune avec son lot d’embouteillages, mais au débit variable et à la merci d’une myriade de facteurs échappant au pauvre quidam que je suis, les yeux encore bouffis par le manque de sommeil.

    Mais il faut choisir, rapidement, devant interpréter le moindre signe porteur de signifiants émanant des véhicules devant moi. Ce choix que je dois faire tous les matins tient de la loterie, puisqu’il se fait à l’aveugle. Ce n’est qu’une fois au milieu de la mêlée que je sais si je serai en avance ou en retard au boulot.
    Ce type de décision, demandant une foi aveugle en ses capacités et celles des autres usagés autour de nous, les pilotes de l’armée de l’air le nomme la conscience de son environnement, ou en anglais «situational awarness». C’est prévoir l’imprévisible et s’attendre à l’inattendu, pour ne pas se retrouver, par exemple pour un motard, passager avec sa moto du véhicule qui nous a coupé la route.
    C’est aussi, ne pas se croire immortel et ne pas présumer de ses habiletés et de celles des autres, ce que les pauvres bougres dans les images et la vidéo ci-dessous ont négligé.

    Le meilleur atout du pilote de chasse, comme du motard qui se doit de considérer tous les autres véhicules autour de lui comme des ennemis, est une bonne vision périphérique. C’est le pouvoir du savoir, car comme disent encore les pilotes, «perdre de vue l’ennemi, c’est perdre la bataille».

    Ce fameux périmètre de tous les dangers (kill zone), c'est-à-dire ce que notre champ de vision embrase, demande une surveillance constante. Il est donc important d’avoir des réflexes de vision, et non seulement scruter l’horizon, mais balayer à proximité et répéter constamment ce jeu d’aller et retour entre regarder loin, près, à gauche, à droite et derrière, et recommencer encore et encore.

    Deux véhicules roulants l’un vers l’autre à 100 km/h et séparés par la longueur d’un terrain de foot vont se croiser en moins de deux secondes, ça ne laisse pas beaucoup de temps à la réflexion, surtout s’il faut réagir après… en mois de deux secondes.

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  • Au guidon j’applique la loi de Murphy, le fringant nonagénaire.

    Au guidon j’applique la loi de Murphy, le fringant nonagénaire.

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    Selon Wikipedia, la loi de Murphy est un principe empirique énonçant que si quelque chose peut mal tourner, alors cette chose finira infailliblement par mal tourner. Mon avis est qu'elle est tout aussi bien la devise des fatalistes que celle des personnes prudentes et prévoyantes, car en amont ou en aval de la faute, cette norme trouve à s'appliquer. Murphy est aussi le nom de ce retraité de quatre-vingt dix balais, qui a pris le mauvais virage après avoir acheté son journal et s'est retrouvé sur l'A27, une autoroute anglaise à six voies du West Sussex, comme le précise Jalopnik. Après 800 mètres, un conducteur de camion d'une entreprise des ponts et chaussée, James Dunne, a réussi à le convaincre de se garer sur le côté, sur la bande d'arrêt d'urgence. Il a ensuite appelé la police locale et a ramené le véhicule du suicidaire pilote à son propriétaire. Le poussif scooter électrique Marathon de Stanley Murphy n'a sans doute eu aucun mal à respecter la limite de 70 mph (autour de 110 km/h) sur ce grand axe routier. La tentative réussie du conducteur est la démonstration ultime que le tout-électrique ne peut pas se passer du moteur thermique. Surtout avec ces dangereux délinquants à casquette. Source Daily Mail.

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  • Est-ce bien raisonnable: Action et clap de fin.

    Est-ce bien raisonnable: Action et clap de fin.

    Les plus cinéphiles d’entre-vous savent peut-être que les dialogues du film « Est-ce bien raisonnable ! » sont l’œuvre de Michel Audiard. Voilà pour l’explication rapide du choix du titre. Puisqu’on en est aux excès de vitesse, on va se saisir de l’occasion pour faire un détour en quatre vidéos sur une technique moderne, que vous connaissez sans aucun doute déjà, et qui se met au diapason du narcissisme de certains: filmer ses « exploits » et les partager en ligne. Je vous le dit de suite: s’il vous plaît, épargnez moi le coup de la modification du pignon de sortie de boîte, voire du Speedohealer, alias la bidouille qui compense le bidouillage. On va supposer que les vitesses indiquées sont bien les vitesses réelles, mesurée par une moto non modifiée. Dois-je préciser que ces comportements sont plus que répréhensibles ? D’ailleurs la chute – dans tous les sens du terme – de cette sélection, est là pour rappeler qu’un égo surdimensionné et un site d’upload de vidéo, ne font pas d’un motard un pilote professionnel évoluant sur un circuit devant les caméras de télévision. Si vous le permettez, on va terminer par l’une des répliques du film cité en préambule, lorsqu’un des protagonistes s’attaque au coffre-fort: « On croit que ça prend cinq minutes, et en fait ça prend cinq piges ». Ou bien pire.

    Via La Dépêche du Midi pour les vidéos.

  • Et faire avec nos doigts gantés le V.E de la victoire ?

    Et faire avec nos doigts gantés le V.E de la victoire ?

    FFMC

    Commençons avec le traditionnel hiatus qui scelle toute manifestation en France: ce sont 1300 motards selon la police, et 3000 selon les organisateurs qui fêtaient dimanche à Paris le retrait de la procédure V.E (ou véhicules endommagés). Serait temps, comme aux Etats-Unis, que des organes de presse réputés pour leur indépendance soient chargés du décompte des manifestants. Le cortège est parti de l'esplanade du château de Vincennes avant de rejoindre la place de la République, place qui a été en partie bloquée. Ce contrôle technique a posteriori pour les motos, recommandé par un rapport des Ponts et Chaussées, vient donc, à moins d'un nouvel avatar, de connaître sa fin. Qu'on nous pardonne de ne pas verser de larmes sur son funeste sort. Les rassemblements, une cinquantaine dans toute la France, avaient été maintenus malgré l'annonce du retrait, faite le 3 mars par Michèle Merlin, la déléguée interministérielle à la sécurité routière, et qui soulignait selon la dépêche AFP, je cite, "le manque de pertinence du projet". La délégué a aussi "promis dorénavant de rencontrer les motards pour discuter sans tabou de tous les sujets les concernant." Raphaël Altabes, coordinateur FFMC pour la région parisienne depuis trente ans, souligne ce revirement, tout en affichant une certaine prudence: "Les pouvoirs publics ont pris des décisions sur les motards sans les consulter, si Mme Merlin tient sa promesse ce sera une nouveauté."

  • Les petits excès de vitesse moins sévèrement punis ?

    Les petits excès de vitesse moins sévèrement punis ?

    Moto Sportive Yamaha R1 2009 Dash

    C'est vrai que choisir les instruments de la dernière Yamaha R1 (vous savez la toute dernière, celle qui louche), pour illustrer cet article est quelque peu osé. Tant sa vitesse max, qui flirte avec les 300 km/h, n'incite pas à seulement venir taquiner le képi. Au moins ici, le relevé qui s'affiche invite au repos et à la réflexion. Une réflexion suffisamment mûrie chez deux parlementaires de la majorité; le député UMP des Bouches du Rhône Bernard Reynès et le sénateur centriste des Yvelines Nicolas About demandent à ce que les contrevenants ne soient plus punis par la perte d'un point lorsque l'excès ne dépasse pas les 5 km/h. Selon Reynès, la politique de répression actuelle manque d'humanité en ne distinguant pas entre un conducteur qui volontairement ne respecte pas la loi et celui qui se fait bêtement attraper. Contrairement au Figaro qui ne saisit pas la balle au bon sur cette idée qui sous-tend sa proposition, on fera remarquer que la plupart des contraventions de police ne requièrent pas d'élément intentionnel. La seule constatation de l'élément matériel suffit; ici, le dépassement de la vitesse maximale autorisée. Si de la part d'un journaliste cette remarque n'était pas obligatoire, de la part d'un parlementaire (donc membre du corps législatif) elle est impardonnable. Mais passons. A cela le député ajoute l'argument (plus recevable ?) du coût de la contravention, Reynès arguant du bienfait d'un peu de tolérance en cette période de crise.

    Un élu qui demande aussi à ce que la portée sociale de la perte du permis de conduire soit mesurée. A ce sujet, je suis intimement persuadé que la part des motards est sous-évaluée, la moto étant considérée par les purs caisseux, comme un véhicule d'agrément ou de loisir, oubliant en cela la catégorie essentielle des roule-toujours. Mais la réaction du ministère de l'intérieur à ces idées ne s'est pas faite attendre.

    Les services indiquent que ces solutions sont difficilement applicables, puisque la vitesse retenue du conducteur est la vitesse mesurée et déduite de 5 km/h, s'ajoute à cela que l'instauration d'une marge de tolérance induirait une augmentation des nombres de victimes, les usagers se sentant soudainement pousser des ailes. En ce cas où est la responsabilisation promise ?

  • Album du vendredi, la vie en rose

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    Malgré tous les périls et embûches auxquels le motard est confronté dès les premiers tours de roue sur sa moto, l’agressivité et l’insouciance des autres utilisateurs de la route, sans parler de l’état des voies publiques elles-mêmes, rien ne peut effacer le sourire (même intérieur) et extirper le plaisir de glisser au-dessus de tout ça.

    La liberté absolue, pour le commun des mortels, c’est en moto qu’elle se trouve. Il est vrai que de se retrouver en apesanteur dans l’espace avec une vue imprenable de la Terre, on est proche de l’apogée de l’absolue, voler est pas mal non plus (dans les airs, pas une bijouterie), encore faut-il en avoir le contrôle, parce qu’être passager d’un gros porteur est plus stressant et inconfortable qu’autre chose.
    Mais en moto, on retrouve ce sentiment initial de liberté ressenti lors de nos premiers pas, de nos premiers tours de roue en tricycle où notre univers prend enfin de l’expansion. Et plus encore, lors de la maîtrise de l’équilibre en vélo, où littéralement, le monde se retrouve à notre portée.
    Ajoutez-y un moteur, la griserie de la vitesse et ce jeu avec nos limites et celles de la machine, et vous avez là une sacrée recette. Tellement, qu’il vient d’être prouvé qu’être motard garde jeune et futé. Une étude japonaise a démontré, après avoir suivi une vingtaine de motards dans la quarantaine et cinquantaine, que ceux qui utilisaient leur moto quotidiennement performaient mieux à des tests cognitifs, que ceux qui laissaient la moto au garage et lui préféraient l’auto, le vélo ou le métro. Les motards seraient non seulement plus vifs d’esprit, mais aussi plus efficace et heureux.
    Ce n’est pas la première fois qu’on le dit ici, le bonheur c’est deux roues et un moteur, et maintenant, on en a la preuve.

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  • A comportement stupide, commentaires consternants.

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    Voilà ce que c’est d’aller chercher parfois ses infos ailleurs que dans la presse spécialisée, on tombe sur des commentaires, adjoints à l’article (ici chez nos honorables confrères du Figaro), dignes du café de commerce. Des discussions idiotes que l’on tiendrait un ballon de rouge entre les mains, accoudé au zinc, pleines de tous les poncifs sur les deux-roues. Sauf que là notre ami motard a fait fort, puisque cette dépêche AFP datée de ce matin, indique que notre congénère a réussi à placer un wheeling à 206 km/h sur une voie limitée à 90. J’imagine le (mé)contentement de la maréchaussée qui a aperçu l’hulubrius dans ses jumelles. Pour la petite histoire cela s’est passé sur  une route départementale dans le Val-d’Oise. Le "cascadeur", un directeur de production âgé de 36 ans habite dans le département, et a été contrôlé à la jumelle par des gendarmes sur une longue ligne droite à l’entrée de Neuville-sur-Oise, sur sa moto de 1053cc. Toujours selon la dépêche de l’AFP, il s’est vu confisquer son engin et son permis de conduire jusqu’au 29 mai, date de son jugement au tribunal de Pontoise pour délit de grande vitesse. Qui plus est, six points ont été retirés sur son permis de conduire. Comme je le disais en titre dans un précédent sujet déjà polémique, "Dans un pays motophobe, voila qui va asseoir un peu plus notre réputation".

    Source AFP, via Le Figaro en ligne.

  • Harrison Ford, de pied en cap

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    Ces images d’un Harrison Ford cuirassé de pied en cap pour rouler sur sa BMW contrastent avec la culture ambiante à Hollywood du jeans, T-shirt et casque minimaliste.
    Mais voilà une belle occasion de rappeler, alors qu’une nouvelle saison se pointe à l’horizon (selon l’endroit où vous demeurez bien sûr, parce que vu d’ici, Montréal, il y a encore de la neige), les bienfaits d’un équipement de protection adéquat.

    Le vieil adage dit bien qu’il ne s’agit pas de savoir si un motard va chuter, mais quand il va chuter. C’est une fatalité aussi certaine que le cheveu dans la soupe, mieux vaut être préparé.
    Nous sommes fragile, notre corps l’est, et ses facultés de régénération limitée, alors mieux vaut adéquatement le protéger.

    Pour ce qui est de la tête, ce n’est pas compliqué, la meilleure protection possible est la seule valable. Et si vous souhaitez être encore capable de vous regarder dans le miroir le matin sans éclater en sanglots, le casque intégral est un incontournable.

    D’ailleurs, pour le reste du corps, ce n’est pas compliqué, protégeons les endroits où les os sont près de la peau comme les mains, les coudes, les épaules, les hanches, les genoux et les pieds, surtout les chevilles. Non seulement ces endroits sont plus exposés, mais ils prennent plus longtemps à guérir, car la peau y est plus mince.

    Les meilleures bottes sont celles qui sont le plus inconfortables pour marcher. Mais pas besoin de ces extrêmes pour bien se protéger. De bonnes chaussures hautes de randonnée, qui protège donc les chevilles et qui sont munies d’une semelle dure raisonnablement sculptée feront très bien l’affaire. Tant qu’à y être, les prendre aussi imperméable, et un produit comme le Gortex est intéressant puisqu’en plus, il permet au pied de respirer.

    Cuir ou synthétique pour la veste, voilà bien la question! Il y a les pour et les contre pour chaque option, mais qu’importe son inclination, s’assurer d’une protection pour les coudes, les épaules et le dos. Vérifier également le mode de fermeture aux poignets et à la taille. On ne veut surtout pas que notre veste nous remonte sous les bras alors qu’on glisse sur la chaussée, laissant le T-shirt comme seule protection contre l’abrasion.

    Même chose pour le pantalon, le jeans étant un choix de prédilection pour plusieurs. Mais les jeans ne naissent pas tous égaux, certains résistants mieux que d’autres à cette fameuse abrasion. Et on ne veut surtout pas que le tissu fonde sous la chaleur générée par le frottement. L’abrasion, c’est une chose, on ne veut pas d’une brûlure en plus.

    Bien sûr, Harrison Ford sur sa GS est moins cool que Brad Pitt sur son Bobber, sac en bandoulière, mais à son âge (66 ans), alors que les chutes à domicile sont l’ennemi numéro 1, on ne lui en voudra pas de protéger ses vieux os.

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  • Bref relevé d’inventions cyclistes rassurantes ou mesquines.

    Lightlanecopyright
    Bikevandalism

    Je pense avoir assez vu d’optiques bizarroïdes dans l’histoire de ce blog, mais c’est bien la première fois que j’entends parler d’un marquage au sol transportable. Même si celui-ci n’en est qu’au stade du concept, il pourrait profiter également aux motos et scoots*. D’ailleurs pour tout vous dire, ce picto couleur carmin sur la chaussée me fait plus penser à un motard qu’à un cycliste. Une façon de créer sa propre piste cyclable portative, selon le très bon blog Odenis.com. Reste à connaître la portée en mètres de ce marquage basse visibilité, et son efficacité "tout temps/tout terrain" (quid de la pluie, brume et des reliefs accidentés ?). A moins de considérer cette idée comme une nouvelle signalisation passive qui viendrait renforcer l’arsenal de signalisation habituel, au milieu des panneaux, bittes, plots rétroréfléchissants, phares, combardes réfléchissantes et des catadioptres. Dans un tout autre style, repéré cette fois sur The Record Player, via le blog pour geeks Gizmodo, voici des embouts à fixer à vos guidons pour tenter de calmer les irrépressibles humeurs vengeresses (photos dans la suite). Les marques laissées le long des flancs des voitures par ces clés recyclées, rendront les caisseux très populaires auprès des carossiers de votre quartier. Et elles épargneront aux plus expressifs d’entre vous de donner des coups de pieds dans les portières des BAR qui font de la godille dans la circulation. A prendre au second degré, bien sûr.

    *à rapprocher pour le moyen utilisé (faisceaux) de ceci; et pour le support (chaussée), de ceci ainsi que cela.

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  • Des radars, en long, en large, et en travers… de la gorge ?


    Meilleur Radar au Monde

    Je n’ai compté que très peu de motards dans cette vidéo ahurissante montrant les flashages répétés de contrevenants. Au delà de la politique de sécurité routière, ces radars-ci sont de vraies machines à sous dont la manne rendrait probablement fous de jalousie les propriétaires de casinos et leur armada de bandits manchots de Las Vegas, Atlantic City, Macao et Deauville réunis. Et les créateurs de cette astucieuse tirelire (photo suivante) ne s’y sont pas trompés en mettant sur le marché cet objet, si tôt rebaptisée de façon un peu provocatrice "Racket Box". Pour ajouter au réalisme, chaque pièce, placée dans les entrailles de la boîte à l’indéfectible vigilance, sera saluée d’un flash. J’ai envie de reprendre l’idoine expression de Paris Match (semaine du 11 au 17 décembre 2008), magazine dans lequel je suis tombé sur cette idée cadeau à 20 € : "Quand c’est la crise on thésaurise. Mais c’est vous qui choisissez le tarif. Et vous ne serez pas interpellé s’il vous vient un jour, l’envie de le casser". Tout est dit.

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