Lors du Comité Interministériel de Sécurité Routière du 1 juillet 2005, Dominique Perben a présenté son programme de sécurité routière. Celui-ci s’en est pris aux motards par le biais du débridage : « Le débridage quasi-systématique des cyclomoteurs et d’une grande partie des motos de forte cylindrée contribue à la dangerosité particulière de ces modes de transport ».
Pour se faire, 2 actions sont prévues : d’une part tout revendeur commercialisant un 2 roues à moteur débridé ou d’un matériel de débridage sera passible de 2 ans d’emprisonnement, de 30 000 € d’amende et d’une interdiction d’exercer son activité pendant une période donnée ou définitive. D’autre part, le propriétaire du 2 roues se verra confisquer son véhicule et son permis, perdre 4 points et aura une amende. Autant le dire tout suite, que cette annonce est une pure aberration car, pour l’heure, aucun rapport ou aucune enquête ministérielle n’a conclu à la dangerosité des 2 roues débridés par rapports aux autres véhicules de la voie publique. Les autres pays européens n’ont pas pris une telle mesure et n’appliquent pas non plus le bridage légal de tous 2 roues à 100 ch maximum. Là non plus, aucun gain en sécurité routière n’a été prouvé.
Enfin, derrière tout ce matraquage politicien qui tient plus d’une communication douteuse que d’un réel engagement politique dans la lutte contre l’insécurité routière, on se demande bien comment les forces de l’ordre vont faire pour savoir si un débridage a été réalisé sur un véhicule. En effet, authentifier un contrevenant ne représente pas une mince affaire car pour cela il faut bénéficier du matériel de mesure adéquat, ce qui risque de coûter très cher pour au final peu de résultat. C’est comme vouloir mesurer la Tour Eiffel au centimètre près à vue d’œil, à bon entendeur…
Catégorie : Sécurité
Perben s’attaque aux débridages
Ne roulez plus en T-shirt !!!
Par ce temps caniculaire, j’observe de nombreux motards rouler en T-shirt, sans gants et en short. Ceci est purement une connerie, excusez mes propos, mais c’est la vérité. En cas d’accident, un motard n’a aucune carrosserie et donc aucune protection hormis le casque, qu’heureusement personne n’enlève l’été ! Si vous faites une chute dans cette tenue estivale à plus de 50 km/h, la route est comme une râpe à fromage géante qui vous arrachera la peau et la chair jusqu’à l’os !!! Les dégâts sont irrémédiables et c’est l’amputation assurée !!!
Alors messieurs et mesdames (beaucoup moins nombreuses d’ailleurs) ne me faites pas croire que vous avez trop chaud aux mains avec des gants d’été (30 € maxi) ! Ne me faites pas croire non plus qu’un jean (minimum requis !) vous tient trop chaud aux jambes ! Et enfin, ne me faites pas croire que vous n’avez pas les moyens d’acheter un blouson d’été à 100 € !Sécurité routière façon Perben
Le ministre des Transports Dominique Perben a déclaré vouloir ralentir le rythme des implantations de radars automatiques et dit vouloir une concertation pour aller au delà du programme initial prévoyant 1000 radars : "Comme prévu, on sera bien à mille radars d’ici la fin de l’année mais il n’y aura pas de nouvelle vague d’installation l’année prochaine. Un millier d’appareils, c’est, je pense, un parc suffisant. Au moins pour le moment".
Dominique Perben a aussi stoppé net le projet de contrôle médical obligatoire des conducteurs comme cela se fait dans certains pays européens : "Instaurer un contrôle obligatoire risque de nous enfermer dans un système trop bureaucratique, et de montrer du doigt les conducteurs les plus âgés qui ne sont pas forcement les plus responsables d’accidents".
Enfin, 3ème action du nouveau ministre en charge de la sécurité routière, il arrête les feux de croisement de jour hors agglomération car il estime avoir besoin de plus de temps pour analyser les effets de cette mesure qui selon lui "n’a pas vraiment pris, on ne voit pas beaucoup de feux allumés le jour".
Malgré ces 3 pieds de nez à son prédécesseur, Dominique Perben estime pouvoir descendre sous la barre des 5 000 morts sur la route en 2005 et se fixe comme objectif "d’aller plus loin" pour les années à venir.
Saluons l’abandon des feux de croisement de jour qui était une pure aberration pour tous les motards dont la visibilité dans le trafic routier risquait d’être quasi nulle. Malgré cela, le pseudo ‘gêle’ des implantations de radars fixes n’est qu’un feu de paille pour dissimuler l’augmentation des radars mobiles véritables pompe à fric pour l’Etat. Enfin, le contrôle médical était, à mes yeux, une très bonne idée car cette mesure aurait certainement transformé certains dangers publics en piétons inoffensifs…Circulation entre les files : répression accrue ?
–Communiqué de la Fédération Française des Motards en Colère du 8 juin 2005–
La FFMC veut tenter de trouver une manière de réglementer la pratique de la remontée de files par les deux roues à moteur.
Depuis quelques mois, la FFMC participe à des discussions à la DSCR (Direction de la Sécurité et de la Circulation Routière) avec d’autres représentants d’associations motocyclistes, des forces de l’ordre, des formateurs, etc… pour tenter de trouver une manière de réglementer la pratique de la remontée de files par les deux roues à moteur, couramment répandue dans les grandes agglomérations en situation de circulation embouteillée.
Comme c’est le cas aux Pays Bas, ou en Belgique (voir notamment le site de l’IBSR – Institut Belge pour la Sécurité Routière – www.ibsr.be), la FFMC souhaite aboutir à une reconnaissance de cet usage afin qu’une bonne pratique des motards et des automobilistes puisse être enseignée par les établissements de formation et parvenir, ainsi, à améliorer la sécurité de l’ensemble des usagers. Elle propose notamment de définir un différentiel maximal de vitesse, d’expliciter la manière dont la circulation entre les files peut s’effectuer (entre les deux files les plus à gauche), et de communiquer autour de conseils de prudence élémentaires (usage des clignotants, rétroviseurs, etc…).Au lieu de cette approche de bon sens, c’est apparemment la voie de la répression, sans discernement, mais fortement médiatisée qui s’abat désormais sur les deux roues à moteur qui remontent les files embouteillées sur les autoroutes franciliennes.
Mercredi 8 juin 2005, autoroute A4, 7h30 : plusieurs groupes de dizaines de motards qui remontent les files se font verbaliser pour dépassement par la droite (article 414-6) du code de la route. Remettant en cause des années de tolérance de fait, la compagnie de CRS précise que ces opérations se renouvelleront désormais tous les jours. Les caméras de TF1 et des journalistes du Parisien étaient là pour médiatiser la chasse aux motards.
La FFMC dénonce cet état de fait. Elle estime que l’usage des remontées de file, lorsqu’il se pratique à des vitesses adaptées (différentiel de vitesse de 20-30 km/h maximum), dans le respect mutuel entre usagers de la route, et sur la base de règles de bon sens contribue a la fluidification du trafic. Elle a développé un ensemble cohérent de propositions pour améliorer la Sécurité Routière des usagers de deux roues à moteur et s’oppose à cette répression aveugle. Elle interpelle les pouvoirs publics sur le simulacre de concertation auquel elle a participé ces derniers mois sur la circulation entre les files des deux roues à moteur.>>> Une fois de plus les autorités françaises semblent avoir fait le mauvais choix, alors que de bons exemples européens existent et ont fait leurs preuves…
Sécurité routière !?
Depuis le 3 juin, une nouvelle campagne de prévention de la sécurité routière sur les deux roues est visible sur les supports TV, radio, affichage, presse spécialisée et Internet.
L’objectif avoué est d’inciter les motocyclistes à réduire les prises de risque et sensibiliser les autres usagers de la route à la vulnérabilité des deux roues.
Pour se faire un spot télévisé montre un jeune motocycliste nu dans une situation de conduite à risque pour illustrer l’extrême vulnérabilité de ce type d’usager.
La campagne d’affichage met, quant à elle, en scène un motard au sol dont le véhicule vient de subir un crash test.
Les personnes en charge de la sécurité routière s’appuient sur les chiffres suivants :
– 63% des deux roues roulent au-dessus des limitations de vitesse,
– 25% des deux roues impliqués dans les accidents mortels ont un taux d’alcoolémie supérieur au seuil autorisé,
– 31% des accidents de deux roues sont des accidents sans tiers,
– Le risque d’être tué dans un accident est 19 fois plus élevé pour un motocycliste,
– Bien que ne constituant que 1% du trafic routier, les deux roues représentent 15,6% des personnes tués.Au regard d’une telle campagne, on peut se demander si le but recherché est de sensibiliser les motards ou de les accabler.
En effet, ils sont très touchés par les accidents mortels, personne n’oserait dire le contraire, mais conclure sur les conséquences et non sur les causes est tout simplement intolérable.
Plutôt que de pointer du doigt les motards, l’Etat ferait mieux de sensibiliser les automobilistes à conduire en harmonie avec eux. L’Etat pourrait aussi se demander si certaines infrastructures sont adaptées ou sécurisées, mais le porte-monnaie fait sûrement obstacle à un tel raisonnement.
Pourquoi mettre en scène des motards irresponsables au risque d’influencer l’opinion publique (des automobilistes) et ainsi créer des clans d’usagers de la route.
L’Etat veut certainement diviser pour mieux régner, sans même consulter des associations d’usagers, avant de lancer des mesures abusives comme rouler de jour en feu de croisement.
Etant moi-même motard, je constate tous les jours la conduite exagérée de certains motocyclistes mais dans le même temps je constate aussi des comportements extrêmement dangereux des automobilistes qui sont souvent stressés par les bouchons et agissent comme des fous du volant. Je ne parle même pas des véhicules utilitaires vétustes aux vitres arrière opaques et souvent sans rétroviseur qui déboîtent d’un coup sans aucun avertissement…
La sécurité routière passe par un ensemble d’actions cohérentes et commence par le respect d’autrui…c’est malheureusement une valeur qui se perd !