Vous êtes-vous déjà demandé ce qui fait le succès commercial d’une marque, ou d’un modèle en particulier ? Pourquoi la SV à carbus a cartonné, et pas sa remplaçante à injection ?
Pourquoi Honda, qui est une formidable machine de guerre industrielle, voit sa CBR 1000 RR régulièrement devancée dans les chiffres de ventes par les R1 et GSX-R 1000 de ses concurrents ? Pourquoi les sportives de chez Kawa jouissent-elles d’une image plutôt favorable, en termes d’agrément moteur par exemple, mais demeurent relativement à la traîne au hit-parade ?
Curieuse alchimie qui fait qu’un modèle sort au bon moment, et sait rencontrer les attentes des utilisateurs, créer un nouveau "concept", lancer une nouvelle mode …
Le design ? C’est point non négligeable, évidemment, on ne peut nier son influence. Si la SV injectée n’a pas l’aura de sa soeur à carbu, c’est sans doute davantage à cause d’un physique moins facile que du fait de l’adoption d’un système d’alimentation en essence plus moderne. Mais le style ne fait pas tout, sinon … sinon BMW ne vendrait pas autant de motos 🙂
Les retombées de la compétition ? C’est un élément qui me laisse perplexe. C’est sûrement positif pour un petit constructeur qui essaie de se faire une place au soleil, et je ne serais pas étonné que KTM doive une part de son renouveau à ses succès dans le Dakar. Peut-être serait-ce une piste à suivre pour Voxan, d’ailleurs ? (Oui, je sais bien, les moyens requis ne sont sans doute pas compatibles avec les impératifs actuels de la marque).
Mais pour un gros constructeur, déjà solidement établi, le bénéfice est-il aussi évident ? Jusqu’à l’arrivée de Rossi dans leurs rangsYamaha ne gagnait pas face à Honda en motoGP, mais vendait pourtant davantage de R1 … En tout cas l’image sportive ne fait pas tout, sinon … sinon BMW ne vendrait pas autant de motos 🙂
L’image, tout court ? C’est ce qui assure le succès d’une marque sur le long terme, mais suffit-elle à garantir le succès d’un modèle ? Assurément pas. Ducati ou Harley sont sans doute les deux constructeurs parmi les plus symboliques de la planète deux-roues, ce qu’on peut vérifier au nombre de fan-clubs, ou au nombre de profanes pour qui ces noms sonnent de manière symbolique. Mais ça ne les a pas empêchés de connaître l’échec commercial pour certains modèles.
La supériorité technique ? La réputation de fiabilité ? Les performances ? La liste est longue … Nombreux sont les paramètres qui s’entrecroisent, et qui tous, d’une manière ou d’une autre, contribuent au succès populaire.
En tout cas, s’il est possible de donner des explications a posteriori pour justifier le succès d’une moto, bien malin en tout cas celui qui aurait pu prédire les grands changements de tendance qui ont jalonné l’histoire de la moto.
Enfin, plutôt que prédire, peut-être faut-il savoir les provoquer ?
Avoir la bonne idée au bon moment, comme André l’a déjà évoqué ici ou là par exemple.