
Dimanche dernier, premier juin, se déroulait la sixième manche du championnat du monde Hannspree FIM de Superbike sur le circuit de Miller Motorsports Park à Tooele dans l’Utah aux Etats-Unis, où aucun pilote de cette catégorie n’avait encore roulé. Evidemment si vous suivez l’actualité sur Le Blog Moto, cela vous aura surpris(e), puisque cette course se déroulait le même jour que la Superbike américaine qui a vu Spies l’emporter. A ceci près que les deux disciplines n’utilisèrent pas les mêmes tracés. La WSBK s’est courue sur le circuit extérieur long d’un peu plus de trois miles, et l’AMA sur le circuit Full Course de 4,5 miles. Il y a deux raisons essentielles et peu glorieuses à cela.
La première, évidente, est bassement commerciale: les sponsors ne sont pas les mêmes, et ne souhaitent pas de confusion entre les deux épreuves. La seconde est encore moins flatteuse: ne pas humilier un des manufacturiers de gommes comme ce fut le cas à Laguna Seca en 2004, lorsque les pilotes de l’AMA équipés en Dunlop avaient ridiculisé avec leurs chronos leur confrères du WSBK en Pirelli. Une gifle (à défaut d’une prise de conscience ?) pour l’équipementier italien*.
Qu’importe il y avait plus de 51.000 spectateurs pour assister au retour du championnat mondial aux USA depuis son départ en… 2004. Tiens, tiens, pourrait-il y avoir un rapport entre la pâtée mise par Dunlop à Pirelli et l’absence de manche américaine de WSBK ? Je vous laisse juge.

De toute façon, ces considérations passèrent au second plan quand à la fin de la journée la Honda Ten Kate frappée du numéro 7 aux formes taurines permit au titan japonais d’étrenner sa centième victoire en Superbike.
Si ce week-end était occasion de voir qui d’entre Troy Bayliss, Troy Corser, Nitro Haga, Carlos Checa, Max Biaggi, Fonsi Nieto et Max Neukirchner s’adaptera le plus vite à un circuit inconnu, le talent et la chance auront rapidement choisi leurs poulains méritants.
Une petite explication de titre avant tout: le hat trick désigne pour un pilote en sports mécas (moto comme voiture d’ailleurs), le fait de réaliser la pole, le meilleur tour en course et remporter la victoire. Ce que Checa a accompli par deux fois lors de ce week-end américain, même s’il est vrai que la Superpole compte double.
C’est l’Espagnol donc, qui courait encore il y a peu en MotoGP, qui réalisa cette fameuse superpole, photo à l’appui, encadré par des babes (ou des "reines de beauté").

La première course fut réduite d’un tour après un problème de Fabrizio sur la grille, qui obligea tous les protagonistes à prendre un nouveau départ. Checa qui n’est qu’un rookie expérimenté dans cette discipline, prit la tête au quatrième tour, pour ne plus être inquiété jusqu’à l’arrivée (on peut y voir une similitude dans le déroulement avec la course de Vale le même jour, leader lui aussi au 4ème tour).
Un tour après la prise de pouvoir de Checa, c’est le leader du championnat Troy Bayliss sur Ducati Xerox qui chuta lourdement dans le dernier virage alors qu’il luttait pour la seconde place. Ceux qui craignaient (légitimement) une suprématie du twin italien en raison de sa cylindrée supérieure en sont pour leurs frais. A sa suite, Noriyuki "Nitro" Haga qui courait avec une clavicule droite cassée, partit également dans le décor.
Le n°54 (photo) Kenan Sofuoglu, champion du monde supersport en titre, a quant à lui beaucoup déçu lors des deux courses.

Comme souvent, quand ce n’est pas un Troy, c’est l’autre. Troy Corser que l’on avait plus vu sur un podium depuis Valencia prit la seconde place. Alors que sur l’autre Ducati Xerox, Michel Fabrizio auteur d’une superbe remontée de la quatorzième place après le premier tour, fit plus fort encore que De Angelis ce week-end à Mugello en MotoGP, en complétant le podium.
C’est Max Neukirchner sur Alstare Suzuki qui fit les frais de ces attaques alors qu’il espérait accrocher cette troisième place. Son coéquipier Fonsi Nieto arriva juste derrière lui en cinquième position, devant Jakub Smrz sur Guandalini Ducati, une des révélations de Salt Lake City, et Karl Muggeridge au guidon de la DF Racing Honda.

En passant, un petit clin d’oeil au n°44 Rolfo Roberto, alias Roby Rolfo sur sa Honda CBR 1000 RR, pas un cador du circuit mais il est réputé comme étant un très attachant pilote.
Bien que troisième au premier tour Max Biaggi et sa Sterilgarda Go Eleven Ducati finira à une décevante neuvième place, après un accrochage avec Nitro Haga qui l’obligea à du hors-piste. Peu habitué à faire de la moto verte, le pilotage au style très pur de l’Italien a été mis à rude épreuve.
La photo du podium de la première course où Checa arrose ses mécas et ingés au champagne entre Corser à droite et Fabrizio:

*rétrospectivement, ça laisse songeur quant à la monomarque que certains souhaitaient voir en MotoGP, il y a seulement quelques mois de cela.
Superbike de Salt Lake City, les résultats de la 1ère manche (seulement 20 tours, voir raison plus haut)
1. Carlos Checa (ESP, Honda), 37’04"991
2. Troy Corser (AUS, Yamaha), à 2"809
3. Michel Fabrizio (ITA, Ducati), à 6"546
4. Max Neukirchner (GER, Suzuki), à 7"764
5. Fonsi Nieto (ESP, Suzuki), à 16"475
6. Jakub Srmz (TCH, Ducati), à 17"126
7. Karl Muggeridge (AUS, Honda), à 17"284
8. Yukio Kagayama (JAP, Suzuki), à 17"416
9. Max Biaggi (ITA, Ducati), à 18"117
10. Riyuichi Kiyonari (JAP, Honda), à 20"467
11. Lorenzo Lanzi (ITA, Ducati), à 21"742
12. Kenan Sofuoglu (TUR, Honda), à 27"533
13. Gregorio Lavilla (ESP, Honda), à 32"609
14. Ruben Xaus (ESP, Ducati), à 33"165
15. Raoul Holland (AUS, Honda), à 34"182
18. Sébastien Gimbert (FR, Yamaha), à 41"685
24. Loic Napoleone (FR, Yamaha), à 1’12"2580