Fumeurs de havanes, fumeurs de moquettes…

Images Si Dieu, pour certains est un fumeur de Havane, certains responsables du nucléaires sont des fumeurs de moquettes.
En effet, certains rêvent de faire passer le nombre de centrales en exploitations de 435 à 700, d’ici 2030.
435, comme je l’ai indiqué sont en exploitation, 25 en construction, 284 en projet.
Comme la plupart des existantes seront réformées d’ici là, il faudra doubler l’effort.
Quand à la question diversification des sources d’énergies, c’est raté. Le marché de l’uranium est fort concentré, avec un producteur encore plus prédominent que l’Arabie saoudite pour le pétrole, c’est le Canada.

Mais comme visiblement, la production ne suffira pas (elle ne suffit déjà plus, depuis longtemps), en plus des guerres et des troubles politiques que créeront la dispute pour l’accès au gaz et au pétrole, on aura en plus la guerre et la dispute pour l’accès à l’uranium.
Là aussi, la ressource est insuffisante et les sources « alternatives » de production d’uranium, comme le phosphate, ont atteint… leur pic de production (1988), et certains n’auraient pas la bonne teneur
Bref, toujours le même problème : les officiels nient la réalité, le bas prix de l’uranium pendant longtemps, le yoyo des prix aujourd’hui n’incite guère à l’investissement pour un marché capricieux et pas si porteur.
De plus, il ne faut pas oublier que les projets de développement, les centrales en constructions peuvent l’être depuis fort longtemps, ou être arrêtées, fort longtemps aussi, pour un tas de motifs…

Commentaires

6 réponses à “Fumeurs de havanes, fumeurs de moquettes…”

  1. Avatar de Raymond
    Raymond

    Mon cher Patrick,
    Ton point de vue sur l’énergie nucléaire et son caractère borné est tout à fait respectable. Cependant pour éclairer nos lecteurs et leur éviter de tomber en dépression à l’approche de l’été, je joins un copié-collé de la version officielle de notre grande entreprise nationale qu’est EDF sur ce sujet:
    « Des réserves d’uranium en quantité suffisante.
    Les ressources en uranium sont estimées par l’AIEA (Agence Internationale
    de l’Energie Atomique) à 4,6 millions de tonnes, ce qui correspond environ
    60 ans au rythme actuel de consommation. Mais l’AIEA estime à 16 millions
    de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenterait
    significativement la durée de consommation de l’ordre de 200 ans suivant les prévisions.
    De plus, la mise en exploitation, au-delà de 2040, des nouveaux réacteurs
    dits de génération 4, beaucoup plus économes en combustible, pourrait
    progressivement diviser par 50 la consommation d’uranium naturel
    et augmenter ainsi d’autant la durée des réserves disponibles, soit plus de
    10 000 ans au taux de consommation actuel. »
    Pour ma part, je pense qu’AREVA et surtout MITSUBISHI Electric, qui travaillent de concert sur les réacteurs de la quatrième génération, n’attendront pas 2040 pour installer des réacteurs de ce type aux Etats-Unis ou au Japon.

  2. Avatar de bob
    bob

    C’est vrai qu’en France
    on a pas de pétrole
    on a plus d’idée
    et on pas plus d’Uranium, sauf du coté d’Argentons sur Creuse, où il reste une mine d’uranium désaffectée.
    Devrons nous à l’instar du Pays de Galle ré-ouvrir les mines de charbon.
    et dire que certains politiciens espèrent que le traité de collaboration énergétique avec les Russes va nous sortir de ce guépier…
    sont marrant ces politiciens et technocrates Franco-Bruxellois

  3. Avatar de PasNaïf
    PasNaïf

    A nos amis qui font une fixation sur le Nucléaire (tout en profitant de lui sans s’en rendre compte, le courant est 2 fois plus cher en Italie, Allemagne et Danemark), je me permets de rassurer quand aux réserves Uranium.
    Dans toute industrie minière, prospecter coûte cher et il est inutile de le faire quand on a un cumul de gîtes identifiés correspondant à 30-40 ans de consommation prévisible: A peu près logique? Bien.
    C’était la situation du marché minier uranium il y a 4 ans quand personne n’aurait parié un centime sur une recrudescence du nucléaire et surtout qu’il y avait de gros surplus de plutonium militaire à brûler (apprécions un moment ensemble l’imbécilité de nos dirigeants élus qui tout en étant chargés de l’avenir du pays et de sa population, n’ont les yeux rivés que sur les sondages manipulés et leur réélection et non sur les fondamentaux)…
    Maintenant que ces fondamentaux sont visibles de tous (Chine, Inde en forte explosion de croissance, Maghreb, Mer du Nord en déclin rapide, tassement russe), il éclate aux yeux de tous que l’atome est le moins cher avec l’hydraulique et, faute de déplacer des montagnes de l’Hymalaya en France, force est de relancer le nucléaire en hibernation pendant les 25ans de pétrole bradé.
    C’est logique?
    Qu’il y ait appel d’air sur le métal et de la spéculation c’est sûr. Prenons la situation au PIRE, c’est à dire les 4,6Mt identifiés: Un réacteur de 1GW de 1° génération (c’est à dire aussi idiot que celui qui se chaufferait en brûlant des billets de banque) a besoin de 178t/an d’uranium naturel à faire enrichir. Avec les 400GW actuels, il faut extraire 71200t d’U/an sans compter sur le plutonium militaire ni sur le recyclage du Pu en MOX (on gagne pas mal mais je n’ai pas le chiffre sous la main). Calculons la durée: 65ans PWR et 8900ans en RnR.
    Or la remise en route immédiate de la prospection (2005) demande 20ans avant d’avoir de nouvelles mines en production:
    Je pense que vous vous rendrez à cette réalité: On a le TEMPS.
    Quand aux ressources ultimes, il n’y a vraiment pas de problème car par chance le nucléaire consomme 2 millions de fois moins de matière que le charbon, à production et rendements égaux. Ceci valorise d’autant le gramme d’uranium (RnR); Voyons: A 20$ le baril (des temps heureux) le KWh de chaleur brute pétrole coûtait 0.0098€. Gardons cette référence hyper bon marché et calculons la « valeur marchande » d’un m3 de roche la plus ordinaire et abondante (granite, gneiss) qui contient en moyenne jamais moins de 13g de métaux fissionnables au m3: 1gramme libère 24000kWh de chaleur à 0.0098€ soit 3060€ de valeur énergétique par m3 !!
    Vous me direz « Faut l’en extraire » et vous auriez raison. Sans être ensemble experts en traitement de minerai, extraire l’uranium est plus facile que l’or des dépôts exploités avec 1 à 2g par m3. Mais 1g d’or valant, avant spéculation, en gros 600$ l’once ou 14€ le gramme, ce minerai « riche » ne contient « que » 14-28€ de valeur marchande brute au m3, donc le coût de cette extraction est certainement inférieur à 10€/m3. Le même coût approximatif s’appliquant au « minerai » ultime d’uranium, le KWh chaleur nucléaire RnR coûtera toujours 300 fois moins que la chaleur du baril à 20$.
    Donc, dans des milliers d’années, supposant tous les gisements riches, connus et inconnus épuisés, l’énergie chaleur en provenance de l’uranium & accolytes sera toujours en gros 300fois moins chère que la chaleur aux temps heureux des années 2000-2004.
    Quelles sont ces réserves Uranium ultimes?: la croûte terrestre dans sa totalité constitue une gigantesque mine équivalente à une mine d’Or à riche au moins à 300-600grammes au m3…! Avec une telle abondance l’Humanité n’en verra jamais le bout (un calcul simple donne en effet plus de 250 milliards d’années de consommation en RnR, chiffre inutile car le Soleil va volatiliser la planète dans 5 milliards d’années, de toutes façons).
    De plus, tous les pays en ont une part conséquente dans leur territoire et à long terme il ne pourra y avoir de trust ou OPEP de l’uranium: C’est comme l’air que nous respirons, il est si abondant que nul ne pourra nous en priver ni nous le faire payer.
    Tous les chiffres que j’ai utilisés sont vérifiables dans de nombreux bouquins qui n’ont rien à voir avec le nucléaire (Géologie, Chimie, Physique Universitaire, cours de l’Or, etc…) donc au dessus de tout soupçon idéologique de trafiquer ces données en « faveur du nucléaire ».
    Ceci dit, rien ne vous empêche d’être en faveur d’autres énergies, nous sommes en république et toutes les opinions sont respectables. Vous voyez qu’on peut dialoguer sans s’insulter tout en étant d’opinion différente.
    En attendant votre questionnement sur la partie « déchets »..,
    Salutations,
    Hervé

  4. Avatar de Emile
    Emile

    Toujours ce délire sur les réserves « infinies » de l’uranium et sur les merveilles de la génération IV. L’uranium n’est pas de l’or et ne sera pas payé à n’importe quel prix, comme la bêtise humaine est prête à le faire pour de l’or, une parure puérile en dehors des réels besoins industriels.
    Le nucléaire n’a d’intérêt que si son coût de production est inférieur à celui des autres sources d’énergie. Cela est vrai en France, mais ce n’est pas une règle générale et les dés sont plus pipés en France qu’ailleurs, avec soixante ans de subventions abondantes, directes ou obscures.
    Si, malgré toutes les aides et exonérations mises sur la table par le gouvernement, les Etats et les instances locales le nucléaire a bien du mal a redémarrer aux Etats-Unis, c’est que le risque financier est trop grand, le coût réel de construction des réacteurs bien plus élevé que prévu par les calculs trop avantageux faits par les vendeurs de réacteurs. Les acheteurs refont les calculs et comparent avec d’autres moyens de produire l’électricité.
    Le réacteur en construction en Finlande est un bon exemple : deux ans de retard dans la durée de construction, augmentation considérable du coût dont le contribuable français paiera la facture (vente à prix ferme, dérive de prix comblée par la caisse de garantie des exportations (Coface) pour le compte de l’Etat : les risques financiers sont pris en charge par l’Etat, donc nous).
    Ce n’est pas le tonnage d’hypothétiques réserves d’uranium qui est important, mais le tonnage qu’il est possible d’extraire chaque année des mines. Celui-ci n’est que de 40 à 42.000 tonnes par année, avec des hauts et des bas, malgré tous les efforts faits pour accroître la production. La consommation est de 67.000 tonnes d’uranium par an, le reste étant comblé pour l’essentiel par des stocks civils et militaires qui s’amenuisent et auront disparu avant 2015. Raison pour laquelle une pénurie d’uranium est prévue vers cette date, la production minière n’étant pas en mesure de progresser assez vite en si peu d’années (le cas de Cigar Lake est révélateur).
    L’industrie nucléaire ne semble pas beaucoup croire aux réacteurs de génération IV, qui de toute façon ne commenceraient pas à être déployés avant 2040 ou 2050 selon le CEA … lorsque le « peak uranium » aura été passé, que la production sera bien en déclin et que les réacteurs fermeront par manque de combustible. D’autant plus que le plutonium nécessaire au démarrage de ces réacteurs est consommé dans la fabrication du MOX (et le sera aussi au Japon et aux Etats-Unis) au lieu d’être mis en réserve (bien dangereuse cependant).
    Ces réacteurs ne pourraient d’ailleurs être mis en service qu’en très petit nombre chaque année, cinq ou six dans le monde (lire L’illusion des réacteurs nucléaires de 4e génération ).
    Mais un être radieux mettra aussi fin aux vains espoirs de l’industrie nucléaire : le Soleil. Les études commencent à montrer que dès 2025, dans certaines régions, l’électricité d’origine solaire (photovoltaïque et thermodynamique) sera moins coûteuse à produire que celle provenant des centrales thermiques, y compris nucléaires.
    Une évolution des paramètres économiques à suivre de près.

  5. Avatar de PasNaïf
    PasNaïf

    Je vois qu’être anti-nucléaire est un brevet d’autosatisfaction « Je suis écolo donc Je sais tout, tous les autres sont des menteurs, etc ».
    Nous autres simples citoyens, nous ne savons pas tout, mais remarquons que si tant de pays et d’organisations se lancent dans le nucléaire, c’est qu’il y ont trouvé un avantage? Ah, mais c’est vrai, ce sont des menteurs…, j’oubliais!

  6. Avatar de patrick
    patrick

    à pas naïf : mon cher pas naïf, les sciétés humaines étant ce qu’elles sont, elles crevent toujours de la meme manière. L’Urss, les USA, et bien d’autres en fournissent l’exemple aujourd’hui, de depenses gabegiques, « pour se defendre », obligatoires et constamment en progression.
    En réalité, ce qui interesse certains complexes, ce n’est pas d’être utiles, c’est se rendre incontournables.
    Produire une electricité, fort bien, mais elle pourrait ne jamais être necessaire. On a donc fait le choix de se rendre necessaire en ne faisant pas le choix de l’economie et de la pingritude energetique.
    Il faut poser la question clairement, c’est deja y repondre.

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