Le projet de barrage d’Ilisu sur le Tigre, en Turquie, souffre des maux de toutes les constructions de barrages.
D’abord, le déplacement des populations (78 000 personnes sur 52 villages et 15 villes moyennes) sur 313 km2, est comme de bien entendu et comme c’est une constante, sujet à spoliations, expropriations inadéquates et problèmes de relocalisations.
Bien entendu, le problème kurde vient s’y greffer.
Le fil rouge dans tous les pays, c’est que les états ne veulent pas accorder une indemnisation suffisante aux expropriés, et qu’ensuite ils doivent se débrouiller, tous seuls.
En effet, nul part n’existe 313 km2 de terres libres, ni en Turquie ni ailleurs, que les bonnes terres sont déjà occupées et que reloger autant de personnes, c’est compliqué, et puis au fond, c’est leur faute à ces populations. Pourquoi habitaient elles ici ?
Si l’on rajoute la corruption des administrations, leur train de vie, on s’aperçoit en plus, que bien peu des budgets qui leurs sont alloués leurs parviennent réellement.
Ce genre de problèmes créent les « incidents de masses » en Chine, mais, partout, c’est le malaise.
L’indemnisation est d’autant plus élevée que le niveau social est élevé, c’est donc, aussi, une indemnisation de lutte de classe.
Suffisante et large pour les hautes classes, disposant des moyens juridiques et financiers de discuter, voilà et dites merci, pour les autres…
En plus, pour ce barrage d’Ilisu, on retombe sur les problèmes transfrontaliers. Les deux grands fleuves Tigre et Euphrate naissent en Turquie, mais concernent aussi et surtout Irak et Syrie, moins bien pourvus en eau que la Turquie.
Que des problèmes pour 1200 MW.
Dimanche 23 novembre 2008

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