Selon des sources africaines reprises par le Monde, après les menaces qui auraient été perçues par les services secrets français de la Direction Générale des Services Extérieurs (DGSE), l’Euromilho?es Lisboa-Dakar 2007 dont le départ est prévu le 6 janvier à Lisbonne (Portugal) pourrait être purement et simplement supprimé, si une modification du tracé en Mauritanie et au Mali n’intervenait pas ces jours-ci.
Menaces du Gspc
A en croire le Monde, la DGSE aurait alerté début novembre par note écrite, le gouvernement français et les organisateurs de la course, mettant en avant la «nécessité de corriger le tracé du raid». Cette note ferait état de menaces sur le rallye du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc). Les services français auraient suggéré la suppression de la boucle Néma-Tombouctou-Néma, entre la Mauritanie et le Mali qui est prévue les 16 et 17 janvier prochains.
La boucle en cause est magnifique mais elle est située dans une zone où le Gspc serait actif et très mobile ; ce n’est pas nouveau. Déjà l’année dernière, sur la base de renseignements établissant la présence de groupes armés, toujours dans la bande sahélo-saharienne, le Quai d’Orsay avait demandé la suppression de certaines étapes ce qui avait nécessité la mise en place d’un véritable pont aérien. C’est pour cette même raison que le rallye ne traverse plus le territoire algérien.Selon le site malien Maliweb «les services secrets français semblent prendre en compte cette année, à la fois, la présence des membres du Gspc sur le territoire national, mais aussi ceux de l’Alliance des insurgés de Kidal, retranchés depuis le mois de mai 2006 dans les montagnes de Tegharghat». Depuis quelques années, ce groupe algérien comptant quelque 200 combattants s’est replié au sud de la frontière algéro-malienne. Au-delà du Mali, le Gspc se manifeste sur toute la bande sahélienne de la Mauritanie au Tchad. Depuis qu’il a prêté allégeance à Al Qaïda, le Gspc tente de se donner une envergure internationale, afin de justifier sa connexion avec l’organisation de Ben Laden et de frapper « même symboliquement » la France. Aymane al-Zawahiri, le n°2 d’Al Qaïda avait déclaré à cette occasion que le Gspc serait «l’os dans la gorge des croisés américains et français».
Le fait est que la vaste bande saharo-sahélienne, est abandonnée par les gouvernements locaux car difficilement contrôlable. Elle sert notamment de base arrière aux trafiquants ce qui sous-tend une guerre pour le contrôle des trafics. Constatant que la zone est largement contrôlée par les «émirs du désert», Maliweb s’interroge : «Le nord du pays serait-il sur le point d’échapper au contrôle de l’Etat malien?»
L’organisation seraine
De son côté, l’organisation manifeste une relative sérénité à travers son dernier communiqué que nous vous livrons ici:
« Les organisateurs en contact avec le ministère des affaires étrangères
En réponse à une série d’articles faisant état de menaces présumées sur la sécurité de l’épreuve, les organisateurs tiennent à préciser que les informations officielles fournies par le Ministère des Affaires étrangères français d’une part, et par les autorités des pays concernés d’autre part, ne suggèrent en aucun cas l’annulation ou la modification d’une ou plusieurs étapes.
D’une manière générale, le parcours du rallye est soumis pour avis et accord aux administrations compétentes à la fois en France et dans les pays concernés. Des réunions de travail régulières avec les responsables des questions de sécurité internationale permettent aux organisateurs d’avoir une vision claire de la situation et de son évolution. Selon les informations qui pourraient être transmises ultérieurement, les mesures appropriées seraient naturellement prises pour préserver la sécurité du rallye et des concurrents. »
Il est en tout cas évident que la mise en garde des agents du renseignement français est prise au sérieux par Paris et les organisateurs. C’est la sécurité du Rallye qui est en jeu et au-delà c’est son avenir qui pourrait être compromis.
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