Vous pensiez que « béhème » ne faisait que produire de gros flat-twins routiers, de très bonnes motos de rallye-raid ou des roadsters au look de sondes d’exploration martienne ? Mais, toujours sceptique, vous pensiez encore la même chose depuis la lignée des HP (pour High Performance) ? La « Sport » qui vient compléter la gamme au côté de ses frangines HP2 Enduro et Megamoto, va faire tomber vos derniers préjugés, si vous en aviez (comme moi, un peu). Voici donc, en à peine plus civilisée pour un passage aux Mines que la version qui course en endurance les japonaises, la BMW 1200 HP2 Sport.
Le moulin tout d’abord. Hérité de celui de la R1200S et retravaillé pour dépasser les 122 chevaux en full de sa grande soeur, il atteint à 8750 tr/min les 130 chevaux, et présente de nouvelles culasses avec double ACT (Arbre à cames en tête): pour un poids de à sec de 178 Kg, ça doit tracter fort et prendre vite les tours ! Si elle en hérite le moteur, espérons seulement que cette HP ne possède pas l’empattement de la R1200S qui lui donnait un rayon de braquage… conséquent.
A noter que la Ducati 1098 (que la nouvelle allemande a dans le viseur) lâche quand même 30 chevaux de plus en version S et que c’est seulement 5 chevaux de plus que la petite Kawasaki ZX-6R que nous avions essayé pour le double de cylindrée (c’est juste pour donner un ordre d’idée, rien de plus).
Côté innovation, la HP2 Sport est la première moto à être équipée d’un « shifter » tout droit sorti de la compétition et qui permet de passer les rapports très vite sans actionner l’embrayage, nouveauté qui semble prendre de court les grands constructeurs japonais avec leurs motos de séries up-to-date.
Pour rester dans l’esprit bête de course, cette HP2 Sport possède un système d’acquisition de données, probablement le plus perfectionné qui soit: vitesse, rapport engagé, régime moteur, température moteur, pourcentage d’ouverture des gaz…
…un peu comme la Ducati 1098 d’ailleurs, l’italienne à laquelle elle emprunte aussi le mordant: des étriers de frein dernière génération monobloc à fixation radiale Brembo à quatre pistons enserrant des disques 320 mm de diamètre. Le tout est raccordé, et c’est un plus, à des durites de type aviation. L’ABS cher à BMW, est en option catalogue et pour les pistards puristes demeure désactivable.
Autre ressemblance avec la Ducat’: l’affichage des instruments, qui se fait au moyen de cristaux liquides. Attention aux rayon du soleil: d’expérience, on y voit pas grand chose avec l’affichage LCD dans ces conditions là par rapport à des instruments plus classiques, même avec la protection de la bulle teintée.
A noter juste en passant, pour celles et ceux qui pensent que ce type d’affichage est ce qui se-fait-de-mieux-tip-top-que-c’est-ça -que-je-veux-pour-moi: les MotoGP ont un affichage façon leds rouges que complète un compte-tours classique, à aiguille, parfaitement lisibles dans toutes conditions de temps. 😉
De la fourche, nous passons directement à l’arrière où les pots d’échappement sont honteusement rangés, cachés, enfouis sous la selle et plus généralement sous la partie arrière autoporteuse, mais c’est la mode actuelle. Dernière touche sport, le cadre treillis en tube d’acier est protégé par un carénage en fibres de carbone.
Pour finir admirez ce passage en courbe sur flanc droit dévoilant une des jantes-bâtons bleues, reliée au monobras. Belle moto, non ?
Retour sur terre: La date exacte de sortie de cette sportive est inconnue et son prix l’est tout autant mais est estimé à plus de 18000 €. Vous avez dit « outch » ? Si, si je vous ai entendu faire « outch ». 🙂
A noter pour ceux qui s’intéressent aux deux-roues de BMW, le livre de Christian Guislain rendant hommage sur 180 pages aux flat twins à cardan de la marque de Munich. Tout y est, du mythe de sa présence au salon de la moto de Paris, en 1923, jusqu’à la présentation de la HP2 Megamoto au salon de Cologne, moto dont nous vous parlions rapidement plus haut dans cet article.
Le livre peut être commandé sur le site de l’auteur qui est un spécialiste et un passionné des motos européennes au travers d’ouvrages sur Triumph, BSA, Ducati, Guzzi, Laverda, dont les fameuses « Motoscopies »…
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