Carlos Checa que l’on voit ici à l’attaque de la dernière courbe du « corkscrew », le célèbre virage en tire-bouchon de Laguna Seca en Californie, vient d’annoncer son départ du MotoGP sur son site, par un billet intitulé laconiquement « I go to Superbike » . Victime du jeu des chaises musicales avec l’arrivée du champion du World SBK James Toseland chez Yamaha Tech 3, dont nous vous parlions lundi, et de Randy de Puniet qui le remplace chez LCR Honda. Il aura tout de même la chance de prendre la place de l’Anglais chez Ten Kate: une valeureuse substitution de pilotes en somme.
L’Espagnol fêtera ses 35 ans le 15 octobre, et en 13 ans dans la catégorie reine n’a remporté « seulement »que deux grand prix, quasiment à domicile, pour Honda (Le GP de Catalunya 1996 et le GP d’Espagne 1998). Il et est actuellement 14ème du championnat au sein du Honda LCR, dont la moto est équipée des Michelin, des pneumatiques supérieurs aux Dunlop mais peu efficaces face aux Bridgestone, surtout comparé à la saison 2006 du Bibendum.
Il avait déjà pu bénéficier d’un coup du sort lors du retrait de l’équipe Sito Pons dans l’intersaison précédente avant d’être appelé de justesse chez Tech 3, chance qu’il avait su également saisir lors de son entrée en MotoGP en remplacement de son compatriote blessé Alberto Puig en 1995. Dans son communiqué, Carlos Checa dit avoir pris conscience des possiblités des Superbike lors des huit heures de Suzuka, où il a pu croiser Norick Abe, pour la dernière fois hélas.
Si j’étais cynique, je trouverais amusant de voir tous ces pilotes qui redécouvrent les joies de la catégorie (légèrement) inférieure, alors qu’ils sont dos au mur. Comme ce fut le cas pour Max Biaggi lorsqu’il y débarqua, après s’être vu refuser une place en MotoGP, avec à la clé une année sabbatique.
Il faut dire qu’à l’époque en raison de son caractère et de ses prétentions financières, Max s’était mis à dos l’ensemble des teams (et accessoirement, avait menacé de publier un livre de révélations sur les « dessous » du circuit). Ou encore récemment, pour parler d’autres Sports Méca, Ralf Schumacher affirmant avoir besoin d’un nouveau « challenge », alors que Toyota lui montre aimablement la porte de sortie.
Il reste qu’à défaut d’avoir le génie du pilotage de certains sur le plateau, Carlos Checa est un pilote très talentueux et sérieux, sa longue carrière le prouve, l’un des rois des accessits (approcha souvent de la victoire mais échoua en raison de chutes), pas si gâté que cela (gravement blessé à Donnington en 98), et qui avait manifesté son désir de rester dans la catégorie-reine la saison prochaine.
Il a peut-être été piégé par le peu d’options qu’il lui restait, la quasi totalité des teams ayant annoncé leur line-up pour 2008. La solution de luxe offerte par Honda (son employeur) Ten Kate en Superbike, catégorie drainant de plus en plus de public lors de ses courses, demeure un superbe pari pour l’homme du 7 au taureau.
crédit photos: www.carloscheca.com
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