Double champion Supersport, Charpentier raccroche

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A 34 ans*, Sébastien Charpentier, le plus injustement méconnu de nos surdoués pilotes (oui pire, dans le style, que Sébastien Bourdais), a décidé qu’il ne s’engagerait pas pour un nouveau Mondial de Supersport, alors pourtant qu’il disait avoir signé avec le team Honda Althea en vue des saisons 2008 et 2009. Il est photographié ici, entre la Honda 52 de James Toseland et la 54 de son coéquipier et nouveau roi de la catégorie, le Turc Kenan Sofuoglu. Retour sur une carrière exceptionnelle…

On peut égrener son palmarès, des lauriers que la quasi-totalité d’entre nous ne peuvent même pas caresser en rêve, mais là seule question qui vous étreint à la rédaction de l’article est « Par où vais-je commencer ? »

C’est qu’il y aurait de quoi écrire, de sa première victoire à Pau Arnos en 1992, jusqu’au sommet de la catégorie Supersport, qu’il dominera en étant le seul pilote à y être couronné deux fois**. Dans l’intervalle il écrasa en 1996 la pourtant très disputée Honda CB 500 Cup France en y remportant sept des huit courses, et fut vainqueur des 24 heures du Mans et troisième au Bol d’Or en 2000.

Au rayon de ces clins d’oeil que vous adresse parfois le destin, on citera également sa victoire à Brand Hatch en European Supersport Championship, conclue en prenant le dessus sur un certain James Toseland.

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En 2005 il devient champion en World Supersport au sein du Winston Ten Kate Honda Racing (voir ces photos au moment de son couronnement à Assen) et devient le troisième champion français de la discipline après Chambon en 1999 et Foret en 2002.

Il remet le couvert en 2006 chez Hannspree Ten Kate Honda, ceci dans des conditions particulièrement difficiles en coiffant aux points l’Australien Curtain, après s’être blessé à Brno et une participation désastreuse au Lausitzring (abandon après s’être retrouvé coincé au milieu d’une barrière de pneus, et s’être cassé un doigt dans l’opération).

Tout au plus peut on lui reprocher de ne pas trop avoir su se vendre aux médias, l’annonce de sa retraite est en ce sens assez révélatrice. Au moment où les décisions des pilotes sont annoncées sur leurs sites perso ou sur les sites spécialisés et prestigieux, on remarquera sa communication pour le moins décalée et hors des nouveaux canaux modernes – quels que soient les liens qui le lient à ce quotidien – puisqu’il annonça sa décision hier dans… La Charente Libre, un peu avant Moto-Journal.

Très apprécié des autres pilotes, il était connu pour ses interventions lors des paddock parties où ce fan de House (music) aimait à jouer les DJ, mais une certaine lassitude de la compétition se faisait sentir.

Il déclarait au quotidien sus-cité: « Il faut être à 100%, mentalement et physiquement pour gagner des courses. Là je ne le suis plus et ça ne m’intéresse pas de finir 7ème ou 8ème à chaque course ». Tandis que dans les raisons invoqués lors de l’interview de Moto-Journal, ce jeune père annonçait ne plus pouvoir supporter la pression de la course.

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C’est donc après la dernière épreuve, sur son circuit préféré de Nevers Magny-Cours, car c’est là dit-il qu’il peut « sentir tout l’amour de ses supporters »*** (et où il y a remporté un second titre inespéré en 2006), qu’il a décidé de se retirer, après ce qui reste une saison blanche pour lui, puisqu’il n’a donc remporté aucune victoire, ni terminé sur aucun podium et se retrouve à la 11ème place du classement final.

Pilote de très grande valeur, son retrait de la compétition laisse un grand vide dans sa catégorie et au-delà, malgré tout le talent de Fabien Foret.

Sans méchanceté aucune, on me pardonnera j’espère de ne pas avoir fait de parallèle dans cet article avec la retraite d’Olivier Jacque cette même année. A mes yeux, à part le formidable final de la saison 2000 face à Nakano, ce n’est pas du tout le même gabarit, ni la même étoffe.

A ce sujet, s’il y a des wikipedien(ne)s parmi vous, vous pouvez vous atteler si vous le souhaitez à la rédaction d’un article sur Seb: c’est simple (et incompréhensible), il n’y en a pas. Il me semblait que le Wiki de Wikipedia signifiait « rapide » en Hawaïen, non !? Je vous charie gentiment hein…

*Né le 26 Mars 1973 à La Rochefoucauld.

**Malgré tout le prestige à attribuer aux capacités hors normes de Sébastien Charpentier, il est vrai que l’absence d’autres pilotes multi-titrés résulte aussi du turn-over qu’il y a en Supersport.

*** »I like every track we use in the season but surely Magny-Cours is special to me, because I can feel the love of my supporters ».

Commentaires

2 réponses à “Double champion Supersport, Charpentier raccroche”

  1. Avatar de David

    J’ai regardé son interview dans moto critique sur eurosport, après 20 ans dans la compet (commencé à 14 ans) et les blessures, on comprend que la motivation disparaisse un peu. Intéressant aussi, pour lui, la réussite et le bon package sont arrivés un peu trop tard (comprendre bonne équipe et bonne moto), quelques années plutôt il aurait peut-être fait du superbike…
    A présent il va travailler (entre autre) comme directeur technique pour les juniors ten kate.
    Sinon, je découvre ce blog, il est très intéressant ! Bon boulôt, je le rajoute en lien sur mon blog.

  2. Avatar de Benoît
    Benoît

    De la part de tous les contributeurs du Blog Moto, merci David. Je mets ton lien dans mes favoris également, et au retour du travail j’y jetterai un oeil avec intérêt. :o)
    Surtout qu’il y a des bécanes aussi visiblement. :oP

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