J’aime bien Philippe Starck, j’ai même une brosse à dents Fluocaril Starck jamais utilisée, puisque c’est un objet design, pas utilitaire. Et c’est le problème que j’ai avec le concept de la VX pour Voxan, présentée au Mondial des deux roues à Paris il y a deux mois. Je sais, pas trop rapide dans mes réactions, c’est juste que je ne savais pas trop quoi en penser, alors je n’y ai tout simplement pas pensée, simple, mais efficace.
Starck est un décorateur, un des meilleurs de sa génération, au style typé, parfois provocateur, toujours spectaculaire. Mais une moto n’est pas une chaise. On peut bien la «décorer» à sa guise, mais ce surplus de sens, contrairement à une chaise, lui enlève de sa substance, diluant le message de la fonction plutôt que de le renforcer.
D’accord, Philippe Starck n’est pas Arlen Ness, et d’aucun en regardant cette VX aurait de la peine à y voir de la décoration, et pourtant. À cet égard, l’Aprilia était plus réussi, qu’on l’aime ou pas, puisqu’on y voit encore le trait du dessin au niveau du cadre, se prolongeant avec le réservoir et l’échappement. Rien de ça pour la Voxan, comme si le cadre était une bête à part entière sur laquelle viendrait se greffer des appendices signés Starck. Et la greffe ne prend pas, ne pouvant même pas parler de rejet, c’est en presque de l’indifférence.
Et au jeu des comparaisons, comme ci-dessous avec le concept Renovatio de Confederate, le projet Voxan/Strack ne tient pas la route. Chez Confederate, le projet s’articule autour du bloc moteur qui fait office de cadre, permettant au reste des éléments de graviter autour de ce centre et de l’envelopper. On peut apprécier ou pas, mais elle a le mérite d’une cohérence qui fait défaut au projet français. Au mieux, la VX est une sorte de Yamaha MT-01 griffée, et a-t-on vraiment besoin de ça?
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