Dans notre petite série « non le sac de réservoir et les poignées chauffantes ne sont (vraiment) pas les seules inventions super futées du monde de la moto », qui nous avait déjà conduit à jeter un coup d’oeil sur les wheelie bars en dragster, voici donc le dirt deflector du Speedway. Ces pistes en terre battue réunissent depuis plus d’un siècle de quatre à six motards, pour quatre tours intenses et spectaculaires sur un circuit ovale, en dérapage quasi-constant, le tout sans freins (!).
Qui dit dérapage sur circuit de shale, dit malheureux « arrosage » pour le motard à l’arrière (ici c’est l’infortuné Garry Stead, devenu paraplégique cette année, qui arrose gaiement son poursuivant). Et ce ne sont pas les tear-off dont ces motards sont équipés (languettes amovibles fixées en lamelle superposées sur le masque, comme chez tout motard de compèt) qui leur permettront d’y voir clair pour autant.
D’où l’idée d’équiper ces deux-roues d’un garde-boue bas en plastique. Ces machines rustiques (sans aucune électronique), tournant exclusivement à gauche, le dirt deflector est donc placé sur le flanc arrière droit. Il est placé juste derrière le pneu pour éviter les éclaboussures générées par la motricité de ce dernier sur la piste de terre meuble.
Une vidéo du Gary Stead Speedway Benefit Grand Prix, en hommage au motard gravement accidenté du même nom dont je vous parlais un peu plus haut:
http://youtube.com/watch?v=3yKdPDBTat4
A ceux qui doutent de la popularité de ces courses particulières, il arrive que lors d’événements importants, elles prennent place au Millenium Stadium de Cardiff (là même où l’équipe de France de Rugby a vaincu les All Black début octobre en quart de la Coupe du Monde).
Mais en général le long de l’année, elle se déroulent sur des pistes ayant par ailleurs un second emploi: l’organisation de courses de greyhounds, les lévriers. Et comme ces dernières, le Speedway racing donne lieu à des paris massifs.
Ce système contribue à sa réputation, même si l’on en parle malheureusement trop peu chez nous, notamment dans les pays scandinaves, les pays d’Europe centrale et d’Europe de l’Est. Et dans de nombreux pays Anglo Saxons (tout le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle Zélande), ainsi qu’aux Etats-Unis et plus modestement au Canada (source wikipedia.org).
Désolé pour ceux qui croient au déclin des sports mécas avec les difficultés d’approvisionnement en pétrole, les mono 4 temps de ces bécanes s’abreuvent exclusivement de méthanol*. Et vu leurs rots mécaniques de contentement, elles adorent ça…
*c’est aussi le cas des Formule 1 U.S: l’IRL roule à l’éthanol, alors que les bolides de ChampCar (Sébastien Bourdais, le Français quadruple champion du monde de la spécialité, vous connaissez ?) et de MonsterTruck roulent eux au méthanol, avant même que cela ne deviennent un impératif dicté par des considérations plus ou moins écologiques. Ce carburant ayant comme avantage – entre autres – de très bien s’éteindre à l’eau quand il prend feu.
Répondre à Benoît Annuler la réponse