Pensé et développé à une époque, pas si lointaine, où l’image du pirate pouvait encore être romantique et séduire la saine jeunesse américaine, ce Cross Bones, le nouveau Softail d’Harley nous arrive maintenant en des temps un peu plus troublés.
Essayant de suivre les modes en revisitant son histoire avec un Bobber des années 40, 50, H-D offre une machine moderne pour jeune professionnel fatigué et prenant un peu trop de gras, mais n’osant trop se l’avouer.
Mais voilà, l’époque est morose, et cette moto aussi. On y trouve tout de même de bonnes idées, comme ce guidon «Mustang», la fourche et le siège à ressort. Mais pour un Bobber, ce sont des évidences, alors on repassera pour l’originalité. Le concept est donc un peu mou, lui qui demandait plutôt une radicalisation.
Va pour le moteur de 1584 cm3 et sa boîte à 6 rapports, ce qu’il y a de mieux chez Harley, mais les décorations de cuir sur le réservoir, non merci. Va pour le Softail en habit de rigide, on a tous le dos en compote à passer trop d’heures devant ce foutu ordinateur, mais ce garde-boue de «bobtail», non-merci. Va pour le mal aux épaules avec ce guidon surélevé, mais tant qu’à souffrir, ces énormes repose-pieds, non-merci. Et , maintenant que nous y sommes, pourquoi pas un peu moins de chromes, surtout sur ces proéminents échappements?
J’imagine que je n’appartiens pas à la clientèle visée, et heureusement, serais-je tenté de dire, car en conférence de presse, Bill Davidson, le V.-P. marketing déclarait que ce Cross Bones était parfait pour partir à la découverte de ce qu’il y a de mieux dans son pays.
D’accord, il n’y a rien de mal à ça, mais du même souffle, Harley-Davidson s’associe à la UFC (l’Association de combat ultime), et la WEC (combat extrême en cage) comme partenaire et commanditaire majeur, encourageant même ses concessionnaires à s’impliquer dans l’organisation de ces soirées de lutte.
Jolie mentalité H-D.
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