Vous n’êtes peut-être pas familier en Europe avec le syndrome du Mini-Wheat, mais ces deux motos au sommet de la gamme Kawasaki en sont un superbe antidote. Les Mini-Wheat de Kellogg sont des céréales avec une double personnalité conflictuelle. À la fois drôles et sucrées, mais aussi sérieuses et nutritives. Là où Kawasaki administre le bon médicament, c’est qu’à partir d’une même base et d’un même moteur, il a créé deux motos qui trônent au sommet de leur catégorie respective. La ZZR 1400 (ZX 14 en Amérique) est enfin une vraie réponse à Suzuki et son Hayabusa dans la course au titre de routière la plus puissante du monde. Elle est donc le côté sucré de la plate-forme, se démarquant par de foudroyantes accélérations modulées par une manette des gaz ultra précise et un confort au dessus de la moyenne pour un tel parangon de puissance. La bulle offre une protection acceptable malgré une position un peu plus relevée du pilote, surtout en comparaison à d’autres «LiterBike». Ce qui en fait une machine étonnamment confortable, un plus quand on a besoin de toute sa concentration pour mater la cavalerie.
Et vous aurez deviné que la 1400 GTR (Concours 14 en Amérique) est le côté nutritif de l’affaire. Taillée pour la route avec tout le confort nécessaire pour deux voyageurs au long cours, la GTR se distingue entre autres par son arbre d’entraînement. Nommé Tetra-Lever, ce type de suspension permet de minimiser l’effet mal de mer, c’est à dire, l’arrière qui se soulève lors d’accélération ou qui s’affaisse au freinage. La technologie de Kawasaki étant vraiment au point et efficace. Par contre, à 280 kg à sec, elle perd une certaine agilité à basse vitesse, mais dès que les lacets s’étirent un peu et que l’on prend de la vitesse, sa manoeuvrabilité est un charme.
On regrettera aussi la faible capacité du réservoir, ce qui pour une grande routière, avec un mince 22 litres, nous laisse sur notre soif, surtout si on la compare avec certaines de ses concurrentes comme la BMW R1200RT avec ses 27 litres ou la Yamaha FJR1300 avec 25 litres.
Mais c’est évidemment le moteur (bridé dans certains pays, désolé) qui dépeint le mieux ces deux Kawasaki. Le 4 cylindres en ligne de 1352 cm3 pouvant fleurter avec les 200 chevaux chez la ZZR, est non seulement puissant (et générateur de chaleur, ce qui, pour la GTR tout particulièrement puisqu’on est à l’abri derrière le carénage, peut-être selon les conditions météo, source d’inconfort, surtout en ville), mais il sait aussi être docile à tous les régimes. Les différentes réglementations ayant posé les balises de la course à l’armement en terme de puissance, les constructeurs se sont mis à peaufiner leurs moteurs, ce qui nous permet de mieux les apprivoiser. On ne s’en plaindra pas trop, vite étant parfois trop vite.
Avoir du caractère ne veut plus dire être caractériel. Bonne nouvelle.
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