À la belle époque, les blasés avec viager se payaient une danseuse pour se divertir. Mais de nos jours, il est plus sage d’investir dans la petite voiture sport.
Victory, la division moto du géant Polaris offre la version deux roues de la danseuse d’antan, le Vegas Jackpot. Déjà qu’avec un nom pareil, on court la chance d’en avoir pour son argent, reste à savoir combien?
L’acheter nue, c’est ne pas être déçu disant une ancienne pub, et si le Jackpot est léger en chiffon, il se reprend sur le body painting avec la possibilité de personnalisé les ajouts graphiques, ainsi que plusieurs composantes avec les modèles et pièces par Arlen et Cory Ness.
Inspiré des choppers modernes, Victory est le premier manufacturier à en proposer une version grand public à la fiabilité éprouvée.
J’ignore si les enfants en Europe le font, mais à mon époque de culottes courtes, nous mettions des bouts de carton pour qu’ils frappent les rayons de nos roues de vélos, nous donnant ainsi un son de moto bien rond. Et c’est, à quelques nuances près, vous vous en douterez bien, le même plaisir sonore que procure le Freedon V-Twin de 1634cm3 du Jackpot.
Définitivement américain, l’environnement sonore que génère cet engin, bien que guttural, est un réel bonheur, surtout à basse vitesse. Ce qui est un comble pour une machine capable de foudroyante accélération, mais d’autres sens sont alors sollicités.
Ralentissons encore un peu pour mentionner l’imposant pneu arrière de 250mm, spécialement élaboré pour Victory par Dunlop. Et si le «look» est «killer», la maniabilité en souffre, surtout en combinaison avec la mince roue avant. Les manoeuvres serrées peuvent s’avérer périlleuses, tout comme le freinage si d’aventure l’on bloque la roue arrière, où le disque de 300mm prouve son efficacité.
Avec des défauts et des qualités aussi manifestes, lui trouver une vocation particulière tient de la gageure. L’aventure n’est pas sa matière forte, surtout qu’avec seulement huit centimètres de jeu d’amortisseur, pour lui conserver son profil bas, les aléas de la route s’incrustent rapidement dans un dos fragile. Et si le Jackpot s’accommode des rues de la ville, c’est plutôt pour la parade du vendredi soir que le train, train quotidien.
Objet hédonistique, belle à regarder et à chevaucher, sa valeur n’a de prix qu’aux yeux de ses prétendants (près de 17,000 $ soit environ 11,000 €). Pour les autres, un soupir suffira.
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