Bosozoku, couleur locale made in Japan

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Photos: Nasayuki Yoshinuga

Après les scooters présentés il y quelques semaines par Benoît, voici un autre phénomène japonais rattaché à la culture moto, les Bosozokus. Certains de ces jeunes formant les différents clans vivent chez leurs parents, d’autres dans la rue, ils vont à l’école ou travaillent, mais les soirs de week-end, ils sortent leurs motos aux modifications extravagantes et arpentent les artères des métropoles en groupes de plusieurs centaines d’individus.

Le phénomène Bosozoku prit naissance vers la fin des années 50 sous l’influence de la culture américaine des Hell’s Angels et de films comme «The Wild One» avec Marlon Brando. Ajoutez-y certains codes guerriers, dont ceux des pilotes kamikazes dans leurs habillements et signes, et vous avez les Bosozokus. Par contre, le terme lui-même est beaucoup plus récent, 1972, et d’invention journalistique.
Il est un amalgame de «bousou», qui fait référence au plaisir de rouler, et «zoku», clan. Mais on peut aussi y voir dans le préfixe «bou», le mot «bouryokudan» qui signifie «bandit».
Mais l’allusion est surtout évidente en présence des caractères imprimés.

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Singularisés comme des bandes de voyous, les Bosozokus n’étaient en fait, du moins pour la grande majorité d’entre eux, lors des beaux jours des années 70, 80, que de grands enfants un peu trop bruyants et voyants. Leurs déambulations tenaient plus du théâtre que de la délinquance, à laquelle ils furent rapidement associés, avec la rue comme scène, le trajet pour scénario et leurs uniformes et motos comme accessoires. Le spectacle se veut choquant, de bruit, de fureur et de provocation en reprenant les symboles impériaux comme le soleil levant et le svastika nazi. Mais l’agenda d’extrême droite n’a pas grand-chose de politique, il est d’abord bravade, effet secondaire coutumier de l’adolescence.

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Avec les années, le phénomène s’est marginalisé, bien que toujours vivant. Demeure un travail formidable sur l’image et l’imaginaire, unique au Japon.

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Le documentaire de Mitsuo Yanagimashi «Godspeed you! Black Emperor» réalisé en 1976, dresse un saisissant portrait de cet époque en suivant le quotidien des membres du clan «Black Emperor». Un extrait de près de dix minutes vous attend ci-dessous.

Commentaires

3 réponses à “Bosozoku, couleur locale made in Japan”

  1. Avatar de Egipan
    Egipan

    Super petit reportage. Trés sympa. Pour ce qui connaissent, ça me fait penser au manga GTO…

  2. Avatar de Eikichi
    Eikichi

    j ai direct pensé à GTO, trop fort le delire !!! Enfin, un article qui en parle bien

  3. Avatar de Tonido
    Tonido

    Et encore davantage a young GTO (Shonan Junaï Gumi).
    A dévorer par ceux qui ne l ‘ont pas encore fait 😉

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