Plus jeunes, nous avons tous des rêves fous, de ces extravagances qui naïvement exposées ou manifestées, sont rapidement ramenées à la réalité. Enfant, impressionné par les aventures de Tanguy et Laverdure, je voulais devenir pilote de chasse. Un curé, probablement Jésuite, fier de son esprit, avait dit à ma mère que je visais un peu trop haut. Redescendu sur terre maintenant, à moto, je vole quand même.
Mais il y en a pour qui les lubies du petit garçon en culotte courte s’incrustent, et la vie d’adulte se passe à tenter de, maladroitement souvent, toucher ce ciel inaccessible.
Cette moto, Sir Lancelot de son nom par Adam Canni, me semble en être une belle représentation. Je ne vois pas d’autre explication, pour mettre autant d’énergie et de temps pour une aussi futile entreprise.
Une oeuvre d’art, bonne ou mauvaise, est le fruit d’une émotion intellectualisée, mais cette moto est un rêve pour son créateur, un cauchemar pour les autres. Parfois, il vaut mieux affronter la réalité, la comprendre et l’expliquer, que de régurgiter un passé idéalisé.
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