Brève histoire du casque

Michelle

Si l’on s’entend pour dater la première moto à moteur à explosion en 1885, celle de Gottlieb Daimler, le Daimler de Mercedes-Benz, celle du casque tel qu’on le porte aujourd’hui est beaucoup plus récente.

Le crédit en revient souvent à T.E. Lawrence, mieux connu comme Lawrence d’Arabie. Amateur de belles machines, il se tua au guidon de sa Brought Superior en 1935. Un des médecins qui fut appelé a son chevet, le neurochirurgien Hugh Cairns, atterré par la disparition de ce héros et devant l’impossibilité à le sauver, Cairns se résolut à documenter les blessures crâniennes chez les motocyclistes et à promouvoir les solutions à ce problème.
Son premier article sur le sujet, publié en 1941 dans le «British Medical Journal» démontrait clairement que dans son groupe témoin, les motocyclistes de l’armée, le nombre des traumatismes et des décès étaient nettement supérieur chez ceux qui ne portaient aucune protection. Sa seconde étude publiée en 1946 et portant sur la période allant de 1939/1945 concluait qu’après l’introduction du port obligatoire du casque en 1941 chez les motards de l’armée (effet positif du premier papier de Cairns), le nombre d’accidents mortels du à des traumatismes crâniens avait chuté de façon significative, et recommandait le port du casque pour tous les utilisateurs de motos. Mais ce ne fut que 21 ans après le décès de Cairns, en 1973, que le port du casque en moto devint obligatoire en Angleterre, tout comme en France d’ailleurs.
Et si Hugh Cairns avait équipé ses soldats avec une version améliorée du fameux casque en cuir, il faudra attendre le début des années 50 pour voir naître l’ancêtre du casque moderne.

Ce seront les travaux d’un chercheur de l’Université de la Californie du Sud, Charles F. Lombard, pour l’armée de l’air américaine qui mèneront au développement de la coquille extérieure dure et de l’intérieur qui absorbe et disperse l’énergie du choc. Le brevet de ce type de casque sera déposé en 1953 et verra son utilisation se répandre de l’avion de chasse, à la moto, à la voiture de course, au vélo et à tous les sports où la protection de la tête est nécessaire.

Quelques manufacturiers se lancèrent donc dans la production de ce type de casques, mais chacun avec sa recette, ce qui rendait la comparaison ardue et la qualité inégale. Pour remédier à cette situation, la Fondation Snell créée en 1957 et portant le nom de William «Pete» Snell, un pilote amateur décédé des suites de ses blessures à la tête dans un accident de course, allait mener des études, faire des expérimentations, puis des recommandations. Dirigée par le médecin George Snively, l’équipe de la fondation Snell chercha à comprendre comment la tête et surtout le cerveau réagissaient suite à un impact. Leurs premières conclusions démontraient qu’une bonne protection demandait une coquille extérieure résistante, mais légère, et un rembourrage intérieur absorbant et moulant.
Ainsi équipée d’une charte standardisée, la fondation contacta les principaux manufacturiers de casques et les mirent au défi d’en respecter les normes. Un dialogue s’établit alors entre les compagnies et la fondation, entraînant des révisions successives des normes. Ces dernières années ont vu un ralentissement dans l’évolution des standards, les meilleurs casques actuels ayant atteint un haut niveau de protection. Outre Snell, d’autres entités de certifications ont vu le jour, tels DOT et ANSI en Amérique, et la norme Euro ECE. Actuellement, la norme ECE fait l’unanimité quant à la qualité de ses recommandations.

Qu’importe le niveau de protection, le motard demeure le plus exposé des usagers de la route, et le casque en est la pièce maîtresse. Un casque se doit de protéger adéquatement les parties les plus vulnérables de la tête que sont la calotte crânienne, les tempes et la mâchoire. Ainsi, le choix d’un casque intégral n’est pas une mauvaise idée, et pas seulement pour conserver la capacité de mastication, mais comme les amateurs de boxe savent les dommages que peut causer un «Uppercut», mieux vaut ne pas laisser un pavé nous le donner. Il est également recommandé de changer de casques aux 5 ans lors d’un usage normal. Les matériaux utilisés pour la fabrication se dégradent naturellement, combinés à l’usure quotidienne, le gras des cheveux, l’alcool des lotions et parfums. Tout cela fait en sorte que, même si sa durée de vie peut être plus longue selon l’utilisation qu’on en fait, la fenêtre de 5 ans semble un bon compromis pour s’assurer de porter un casque aux capacités optimales.

Un bon casque est celui qui s’ajuste au plus près de notre tête, et même si un casque neuf peut sembler trop serré, il faut penser qu’au bout de quelques semaines d’usage, le matériel se sera ajusté au contour précis de notre tête. Et c’est pour cette même raison qu’un casque se doit d’être exclusif. Il y a autant de formes de tête que d’individus, et le casque qui fait la tournée des copains, copines devient inadéquat pour tous. Lors d’un impact, la tête se doit d’être le plus stable possible pour permettre aux matériaux de bien faire leur travail.

Les ventes de fin de saison sont bien alléchantes pour qui souhaite se procurer un casque à bon prix, mais il faut garder en mémoire que le compte à rebours débute le jour de sa fabrication, pas celui de son achat, et que si le casque convoité est un surplus d’inventaires, il serait sage de déduire ce temps de la durée de vie réelle du casque.
L’homologation des casques ne tient compte que de ses capacités à efficacement protéger le motard lors d’un impact. La variation dans les prix est due aux matériaux utilisés, certains plus nobles que d’autres, le design, la sophistication de ses mécanismes et options et la plus-value de son pedigree.

Casque2

Casque1
Casques Davida

Commentaires

6 réponses à “Brève histoire du casque”

  1. Avatar de B1B1

    La première photo est absolument magnifique!
    Une ami à vous?

  2. Avatar de Jacques
    Jacques

    Bien sûr, une vieille amie anglaise, Tamara Beckwith, connu par l’intermédiaire de Charlie Sheen.
    Ah! le bon vieux temps, on était jeune, on était fou. 😉

  3. Avatar de B1B1

    Héhé!
    Tamara Beckwith est dans le film, mais c’est pas elle sur la photo si?

  4. Avatar de Jacques
    Jacques

    J’ai un doute tout à coup, je me suis peut-être laissé berner par le casque et le sourire.
    Sinon, aucune idée qui elle peut être.

  5. Avatar de Pascal
    Pascal

    problème contacteur bequille sur dyna modele 2008 merci réponse urgente

  6. Avatar de Sébastien
    Sébastien

    je cherche de la documentation sur le casque pour un exposé.
    Si quelqu’un pourrait m’aider ça m’arrangerait

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