« Amérique, s’il te plaît, n’achète pas de Harley en raison de la possibilité de rouler 50 miles avec un gallon. Le sigle mpg* décrit la conduite à son guidon, comme la biologie décrit le sexe. C’est l’histoire qui a façonné son réservoir, pas les caprices du pétrole étranger. Et les travailleurs américains ont versé leur âme dedans. Alors chassons les couchers de soleil, que l’essence soit à six dollars ou six cents. Rendons-nous aux soirées comme des rock stars. Remplissons le réservoir qui nous rend plus de chose que nous lui en donnons. On s’en fout, let’s ride. » Voici donc, rapidement traduit, la nouvelle publicité de Harley Davidson que l’on peut voir dans la presse spécialisée. Et il le faut bien, car sur son marché intérieur les ventes de la firme de Milwaukee ont chuté de 10,2 % sur le premier semestre par rapport à la même période l’année précédente, tandis que les plus grosses concessions de Californie et Floride grondent, et que son action a joliment dégringolé en bourse. Un déclin qui ne doit pas faire oublier que la marque affiche une santé insolente à l’étranger.
Sans surprise l’essence devenant chère, on constate une augmentation des ventes des modèles Sportster et des Buell Blast (roadster d’entrée de gamme de près de 500cc, en photo), loin des gas guzzlers (avaleurs d’essence) que sont les Hog. On pourrait croire que le marché des motos est lui aussi touché par le downsizing comme le marché auto, si ce n’est, comme le font justement remarquer ses défenseurs, qu’un modèle Harley « classique » peut tout de même rouler 40 miles avec un gallon, pour seulement 27,5 miles chez une voiture « moyenne ».
Un autre problème relevé par les concessionnaires sont les difficultés de plus en grandes que les clients potentiels ont pour faire financer leur achat avec la crise actuelle. S’ajoute à cela un phénomène logique quoique subtil: les gros cruisers sont utilisés en majeure partie le week end alors que beaucoup de motards lambda veulent justement un deux-roues utilisable tous les jours pour pouvoir remplacer… leur voiture. On en veut pour preuve cette évolution du rapport cruisers/scooters du graphique. Même si j’ai du mal à croire qu’un motard qui aspire à acheter Harley se rabatte sur un scoot, héhé.
*l’acronyme mpg (miles per gallon) n’indique pas à proprement parler une consommation d’essence, du moins pas au sens où on l’entend chez nous (x litres par 100 kilomètres) sans compter le problème des unités de volumes et de distances qui changent évidemment. En fait aux USA le rapport s’inverse: c’est la possibilité de rouler x kilomètres avec un gallon, soit près de 3,8 litres.
Via le LA Times et Autobloggreen.
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