Le voici ce fameux nouveau Monster pour de trop rares photos le mettant en scène – paraît-il – dans les Alpes Maritimes, ainsi que dans la froideur d’un studio. C’est donc fidèle à sa politique commerciale désormais bien rodée, que la marque de Bologne monte en gamme après avoir présenté la 696. D’ailleurs au niveau des lignes peu de changements par rapport à la petite Mostro: le dessin du châssis est le même avec un cadre treillis (malheureusement) complètement revu où une sorte de croix de St André a pris la place de l’ancien, magnifique avec son architecture façon « flêche de grue », et qui courait de la proue à la poupe. Si ce n’était cette verrue sur le réservoir, le style légendaire de ce dernier est globalement préservé, voire bien amplifié. Résultat, ce nouveau dessin lui donne un air de gros joujou, pour une allure plus lisse que les précédentes, le phare tant décrié ajoutant une touche futuriste. Côté moteur, là, par contre c’est du tout bon; pas grand chose à redire dans l’absolu, puisqu’elle reçoit le 1078cc de l’Hypermotard et de la Multistrada. Pourquoi dans l’absolu ?
Parce que si l’on regarde vers ses cousines on pourra hésiter au moment de l’achat. Si la S2R n’est maintenant plus produite après 15 ans de bons et loyaux services, la S4R (et S) restera encore en vente pendant un an selon les infos que nous avons prises auprès d’un concess. Et les 95 chevaux (même s’ils sont soit disant dispo plus tôt) de la jeunette pèseront peu face aux 130 canassons de l’ancienne. A moins que comme beaucoup de motards, vous ne souhaitiez vous montrer sur la selle du tout dernier cheval. Il est vrai aussi que cette 1100 coûtera moins chère que la S4R (autour de 800 € de différence).
Ajoutons que, contrairement à ces prédécesseurs sus cités, des roadsters dont l’histoire était intimement liée à celle des superbikes, les premiers recevant après-coup les bouilleurs des secondes, il n’en est plus rien avec ce 1078cc. De quoi faire lever (ou froncer !) quelques sourcils.
Quant à son monobras il me laisse assez froid car trop sport et plastoche, là où les S2R et S4R dévoilaient une belle construction métallique complexe enserrant le carter de chaîne et qui prolongeait le cadre, comme par symétrie. C’est d’autant plus dommage pour le 1100 que sur son flanc droit c’est une belle jante qui y est ainsi exposée. Autre point positif, les pots courent agréablement le long de la moto, rien à voir avec le côté trop compact et ramassé adopté par nombre de roadsters récents, comme la Speed Triple, au côté arsouilleuse pleinement revendiqué.
Par contre, on reprend les mêmes réflexes commerciaux et techniques qui ont fait le succès du Mostro, avec une déclinaison en catégorie S qui comprend des étriers radiaux Brembo, quelques touches de carbone et surtout une fourche avec ses fourreaux dorés caractéristiques de chez Öhlins (tout pareil que sur la S4RS). A ce sujet, il est étonnant de voir que Ducati n’a pas succombé à nouveau au 100% made in Italy, quand certains de ses compatriotes proposent encore des roadsters équipés de fourche Marzocchi.
La version de base et la S sont respectivement à 168 Kg et 167 Kg sur la balance, soit 10 Kg de moins que la S2R 1000, et c’est le saute-vent qui pâti de cette chasse aux kilos (pas si) superflus, contre toute logique. Ce qui agacera peut-être le Ducatista et proprio d’un gros Monster de la génération précédente, qui pourra y voir une moto pour faire des pointes et sortir, par pour tenir au guidon et rouler longtemps, même si ce n’est évidemment pas le but ultime d’un roadster. Et même si l’auteur de ces lignes semble critique, je dois reconnaitre qu’au final la 1100 à 12.000 € représente un joli changement dans la continuité. Cette dernière photo devrait vous en convaincre.
crédit photos: photos constructeur.
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