Cela va bientôt faire six mois que Harley-Davidson s’est porté acquéreur de MV Agusta. Et les nouvelles après l’onde de choc provoqué par cette annonce se sont faites plutôt rares, mais voilà qu’un entretien avec l’homme de Harley chez MV, Matt Levatich, vient de faire son apparition.
Pour l’instant, l’heure semble être à l’optimisme de bon ton, mais tout reste à faire. Claudio Catiglioni demeure à bord, au conseil d’administration bien sûr, mais surtout auprès de la R&D (la recherche et le développement). C’est d’ailleurs un des principaux objectifs de la nouvelle direction, sortir de nouveaux modèles. Pour cela, les négociations avec Massimo Tamburini avançaient, et chez Harley, il était une priorité, mais il semblerait qu’ils n’aient pu trouver les bons arguments pour le convaincre de rester. La décision a même été prise de conserver le centre de recherche Cagiva à Saint-Marin, même si financièrement parlant, cela va à l’encontre de la règle d’or du guide du parfait petit gestionnaire, c’est-à-dire couper dans le gras, mais on voulait vraiment garder Tamburini et son équipe, et leurs donner les moyens de créer de nouvelles machines. Mais la semaine dernière, on annonçait que Massimo Tamburini quittait le groupe à la fin de l’année pour, semble-t-il, poursuivre d’autres avenues en design.
Le premier objectif était donc d’avoir une équipe motivée, on verra bien si la succession se fera sans trop de grincement de dents. Le second objectif est de se refaire une santé auprès de ses partenaires, dont les fournisseurs, certains n’ayant pas vu de factures honorées pendant plusieurs mois. Et surtout les concessionnaires, qui, on imagine bien, ne demandent pas mieux que d’avoir de bonnes raisons de mettre de l’avant une MV Agusta.
Les objectifs motos alors? Revamper la F4, qui pour une machine du siècle passé, le moteur a près de 15 ans si l’on compte les années de planches à dessin, est toujours une magnifique bête, se permettant encore de gagner courses et titres.
Autre bonne nouvelle côté moto, le possible retour de la Cagiva Elefant, cette moto devenue mythique au Paris-Dakar de 1987 avec à son guidon Hubert Auriol, qui même certain de sa victoire, poussa un peu trop et faillit y laisser sa peau (la moto par contre allait toujours très bien).
Harley-Davidson comme marque est très certainement un petit peu perdu dans ce monde de vitesse pure et d’exploit surhumain (même si en plus de 100 ans d’histoire, ils en ont vu de toutes les couleurs), mais en laissant un peu de mou à MV, cette dernière devrait, malgré la conjecture actuelle, trouver le chemin de la profitabilité. Reste à savoir si H-D saura faire preuve de patience avec ses nouveaux amis européens, mais pour ça, il faudra peut-être compter sur une stabilisation de sa santé financière. Les prochains mois sauront nous le dire.
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