Flavio Briatore, directeur de Renault F1 Team, est tout autant connu pour son flair en affaires, que pour son management intraitable, notre Jean Alesi l’a ainsi tour à tour qualifié de requin et de personne malhonnête. Normal, me direz-vous, pour quelqu’un qui arborrait souvent une très distinguée dent de squale en pendentif. Sans parler de ses conquêtes féminines dont il pourrait très bien être le père, et à ce train là, bientôt le grand-père. A moins qu’elle ne soient tombées amoureuses de l’ombre tutellaire qui sied si bien à cet ancien moniteur de ski. Pourtant, en dehors de ses indéniables succès* en Formule 1 et du sex appeal que semble apporter un compte bancaire très bien fourni, il y a des domaines où Flavio fait figure dans le coeur de nos voisins transalpins, de bambino en culotte courte. Notamment dans les domaines du charisme et des résultats obtenus sur la piste. Pour quelqu’un qui n’aime pas partager son pré carré (les quatre roues), il y a fort à parier que le classieux homme aux lunettes aux verres bleus-violets solde quelques comptes dans cette récente interview. Consciemment ou pas. « Je ne lui donnerais pas de voiture » dit-il ainsi sans détour au quotidien Il Riformista.
La phrase est sans équivoque. Même si le tout est enveloppé d’une gangue d’inévitables compliments sur son statut actuel en MotoGP: « Il fait partie du monde des motos, là-bas il est sans égal et certains disent que le motoGP ne serait pas la moitié de ce qu’il est aujourd’hui sans lui ». En résumé qu’il reste chez lui, il est très bien là où il est.
On est en droit de douter de la sincérité de la remarque quand on voit le nombre de pilotes payants en Formule 1 dont les aptitudes sont douteuses, et le comportement actuel de Nelson Piquet Jr. Un fils à papa qui n’est là que pour plaire au marché Sud-américain et dont Briatore (Ô surprise) est le manager à titre personnel, un pilote qui n’a glané une seconde place (GP d’Allemagne) que grâce à l’intervention miraculeuse du safety car, véritable deus ex-machina.
Pourtant le pilote moto que l’on voit ici au Rallye Wales remporté par Sebastien Loeb, n’est pas du tout maladroit dans une voiture, si vous en doutez encore, lisez l’article « Au Wales, Rossi a fait l’unanimité », une épreuve qu’il terminera en douzième position il ya quelques jours de cela.
Briatore même s’il doute des compétences (pourtant bien réelles) de Rossi au volant d’une F1, affirme sans rire qu’il est une rock star et que sa personnalité apporterait de la valeur ajoutée au Grand Cirque (surnom de la F1). Pour l’instant, sa présence dans un baquet de F1 s’évalue, comme nous l’avions dit, en terme d’image, et elle est au bénéfice de Fiat.
Mais on ne peut pas dire que son compatriote voit en lui le futur John Surtees**. C’est dommage, car sans viser le titre de champion de la discipline, il y avait de quoi clouer le bec à Fernando Alonso.
*sous sa direction, Benetton puis Renault ont remporté trois titres de constructeurs; sans oublier dans les pilotes, les pointures qu’il a fait signer dès le début, ou réussi à ramener au bercail.
**le seul champion du monde en moto et Formule 1, sur Ferrari qui plus est, ce qui donnait aux tests de Rossi chez la firme de Modène cette saveur si particulière.
crédits photos: Rossifumi et Daily mail.
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