Avec le temps, j’ai fini par me rendre compte que j’ai développé un engouement, pour ne pas dire de la tendresse, envers la puissance des V-Twins engoncés dans un minuscule cadre. C’est comme avouer l’inavouable, d’une passion pour ces dames adeptes du culturisme (ce qui dans la vie n’est pas le cas, étant plutôt de l’avis de Gainsbourg sur le sujet, imbaisable!), mais faites moto, comme le Super Duke, la chevauché s’avère fantastique.
Je fus un peu déçu de l’avoir en blanc, mes repérages photo privilégiaient l’orange, mais qu’importe la livrée, l’important c’est l’ivresse, et 100 km/h en première avec encore un peu d’espace pour forcer la note (ce que je n’ai pas fait, la limite de vitesse sur nos routes étant de 100 km/h, je la respecte) l’exaltation est au rendez-vous. Avec une boîte à six (6) rapports, à ce compte-là, il y a en cinq (5) de trop, mais il est vrai que la sixième donne dans le superflu, déjà que la cinquième sur l’autoroute semble s’ennuyer. Et, il n’y a pas que les rapports en trop qui éprouvent une certaine oppression dans les grands espaces, vivent les petites routes sinueuses où la tenue de route des Pirelli Diablo fait merveille, laissant à la bonne santé des 999 cm3 le reste.
L’étonnement vient aussi de la position de conduite, dos droit, genoux repliés façon SuperMotard, ce qui donne en ville une assise confortable avec un bon champ de vision, et le ressort dans les genoux pour absorber les inégalités de la chaussée. Malgré l’ajustement de l’amortisseur pour ce qu’ils appellent « petite vitesse », ce que l’on pourrait traduire par « confort », il s’avère souvent nécessaire d’utiliser nos genoux pour épargner notre dos. Ce dos bien à la verticale est fort agréable en ville, mais dès qu’on prend de la vitesse, on souhaiterait une position plus penchée vers l’avant, permettant à notre corps de bien s’appuyer contre le vent.
La boîte va bien, merci de demander, sauf peut-être pour la première qui peut s’avérer capricieuse à basse vitesse, nerveux s’abstenir, car la plus imperceptible variation dans l’angle du poignet et le Super Duke se prend de tremblements indépendants de sa volonté. Il suffit pourtant de passer en deuxième et tout redevient calme, au point qu’il est possible de prendre la pose, de lâcher le guidon et d’admirer les badauds ébahis devant notre cool.
Le levier de l’embrayage aurait gagné à un peu plus de délicatesse, surtout dans les embouteillages, mais il est probable qu’un simple tour de clé sur la chose m’aurait rendu la tâche plus facile. C’est ce qui arrive quand on a une moto que trois jours, on remet au lendemain, mais le lendemain, il faut déjà la rendre. L’ordinateur de bord est bien, pourrait être mieux, mais eh!, la majorité de ces écrans sur la plupart des motos pourraient être mieux.
Sous le siège, on trouve la petite trousse d’outils, et à l’exception des crochets qui s’y cachent pour permettre l’arrimage d’un petit sac, rien d’autre ne s’y trouve ou prend place. Au dessus, la place passager semble symbolique au mieux, car qui aime s’asseoir sur l’échappement, les plaques antichaleur en carbone n’étant qu’une option parmi les autres, la meilleure étant encore de rouler solo.
Bien sûr, la moto est belle, à sa manière. Elle n’a pas la grâce d’une Italienne, mais elle assume avec panache sa physionomie particulière. Pour ce qui est d’attirer l’attention, ça ne manque pas. KTM est peu connu, et des Super Duke, on n’en voit pas souvent. C’est peut-être différent en Europe, vous me le direz, mais ici à Montréal, c’est un ovni.
Déjà que la sonorité de l’échappement séduit l’oreille, l’allure du Duc fait le reste une fois que l’œil s’y est accroché. Alors, pour qui aime attirer les regards et susciter l’attention, cocher oui pour cette KTM.
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