Voici donc venu le temps des 800cc sur les circuits du MotoGP Tour. Louable intention visant à réduire la puissance au profit de la sécurité. C’est pendant la saison 2003, à la suite de l’accident qui coûta la vie à Daijiro Kato, et des chronos foudroyants de Capirossi «flashé» à 346 km/h sur sa Ducati, que les «bonnes consciences académiques» imposèrent la réduction de cylindrée.
L’idée semblait évidante, elle se fondait sur le sacro-saint rapport poids/puissance. En d’autres termes; à poids égal une moto moins cubée -donc en principe moins puissante- est aussi moins rapide -donc moins dangereuse-…un principe académique qui semble comdamné à une révision complète car qu’en est-il sur la piste ?
Les essais de pré-saison à Valence comme ceux qui viennent de se dérouler en Malaisie et en Australie le prouvent, les 800 pulvérisent les records et les «académiciens» en mangent leurs chapeaux !
Avec leurs moteurs plus petits, ces machines sont plus fines mais aussi plus agiles et moins stables dans les grandes accélérations alors qu’elles montent et descendent plus vite dans les tours grâce à des pièces mécaniques plus légères. En revanche, c’est tout bon au freinage qui est plus tardif en entrée comme en sortie de courbes qui se négocient plus vite. C’est la bonne recette pour pulvériser les temps. Moins coupleux les moteurs sont en principe plus pointus, mais grâce à l’électronique ils sont plus faciles à maîtriser. On remet donc du gros gaz plus tôt, comme sur les 250 qui ont la facheuse tendance a éjecter leurs pilotes à la reprise. Enfin, pour exploiter tout leur potentiel ces motos vont a terme bénéficier de roues de 16 pouces qui réduiront l’effet gyroscopique à l’avant, en augmentant d’autant leur maniabilité…donc leur vitesse sur l’angle. C’est ainsi qu’en courbes ces motos prennent l’avantage sur les 990. Mais voilà, si les accidents en lignes droite sont rarissimes, c’est en virages que l’on déplore la plupart des casses.
Sécurité « pipeau » pour les pilotes
Côté pilotes, le jugement est déjà sans appel. Casey Stoner par exemple, le nouveau Ducati man australien ne mâche pas ses mots sur la prétendue sécurité. « Tout ça c’est du pipeau. Il nous faudra être encore plus précis avec les réglages de boîte et de châssis pour aller encore plus vite en virage. On égale déjà les temps des 990 sans avoir fait beaucoup de développement, qui sait ce qu’on sera capables de faire dans quelques mois ? /…/ La 990 n’était pas vraiment une moto très précise, elle avait trop de puissance par rapport à ce que pouvaient encaisser les pneus. La 800 dispose d’un niveau de puissance tel que l’on peut tout passer au sol plus facilement. Dans les circuits où il y a des virages qui se prennent à fond de six, ça sera intéressant de voir où sont les limites de la moto »
Nous le saurons le 10 mars prochain au Qatar.
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