Le voisin de gauche dans ma rue possède une VFR, rouge évidemment. Il l'utilise tous les jours pour se rendre au boulot, et réussit même parfois à convaincre sa douce moitié de grimper à bord (exactement comme dans la vidéo ci-dessous, il suffit d'imaginer une cabane au Canada plutôt qu'un château). Je n'ai pas encore eu l'occasion de lui demander son avis sur la nouvelle VFR1200F, qui sera officiellement présentée dans quelques jours au Salon de Tokyo, mais s'il n'avait pas mis toutes ses économies dans cette nouvelle maison, je crois qu'il pourrait très facilement se laisser tenter.
L'Interceptor des débuts peinerait à se reconnaître, même si l'héritage sportif est toujours présent. Et à en pas douter, il sera sûrement possible d'avoir beaucoup de plaisir sur un circuit au guidon de cette nouvelle VFR, mais de caractère, ce sont ces voyages au long cours qui lui siéent le mieux.
La configuration du V4 de 1237cm3 avec son caractère permettant un pluralisme d'expression réussira à plaire au plus grand nombre sans s'aliéner les plus radicaux, qui y trouveront tout de même 170 chevaux et tout le couple désiré.
La VFR au fil des ans a toujours su alimenter la ferveur de ses nombreux partisans, et cette nouvelle version qui semble vouloir s'en prendre du même souffle aux K1300S et K1300GT de BMW a des atouts convaincants. Sportive, mais pas trop, avec une position de conduite plus relevée et le tempérament homogène d'un V4 compact et aux vibrations sous surveillance, mais pas soporifique pour autant, car plus élancée et étroite avec une meilleure répartition des masses, et un moteur plus avancé permettant une meilleure adhérence en entrée de virage et freinage intégral avec ABS de série.
Reste cette fameuse boîte automatique dont l'offre semble encore nébuleuse selon les marchés, mais chose certaine, l'électronique va continuer à prendre de plus en plus de place, et tant que le plaisir de la conduite en sera amélioré et non pas amoindri, ils peuvent inventer ce qu'ils veulent.
Dommage que dans certains pays, dont la France, elle sera bridée (ce qui ne devrait pas nuire au plaisir de rouler pendant des heures, sa vocation première), puis demeure l'incertitude de son prix, que les rumeurs disent déraisonnable.
On verra bien, surtout qu'après Tokyo, il y a Milan, et notre esprit, voire notre coeur, risque d'être bien vite ailleurs. Désolé Honda, espérons que vous avez bien identifié votre cible.