Catégorie : Divers

  • Album du vendredi, 3 roues

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    Jerry Baber

    Il y a quelque chose avec les trois roues, une attirance/répulsion qui vient sans doute de l’enfance. Le tricycle est le premier véritable instrument de liberté, le véhicule fondateur de notre autonomie, et en tant que tel, nous lui en sommes reconnaissants. En même temps, on cherche à s’en émanciper le plus rapidement possible, pour ne plus être un «bébé», surtout s’il y a des pressions d’un entourage déjà passé aux deux roues.

    C’est sans doute pourquoi nous retrouvons aujourd’hui sur le marché deux catégories bien distinctes de motos à trois roues, dictées soit par une contrainte, comme un handicap, ou par le pur plaisir des possibles.
    Permettez-moi un aparté sur le side-car qui, de par la notion d’adition à partir de considération utilitaire, transforme la moto comme l’ajout d’une remorque transforme une voiture. Le changement n’est pas fondamental.
    Ainsi, le jour est peut-être venu de revoir la nature de son moyen de transport lorsqu’au guidon de son Electra Glide, on laisse traîner les pieds au sol plus de 100 mètres avant un arrêt et autant après, juste pour être certains de ne pas l’échapper.
    Ce marché du trois roues, avec le vieillissement de la population dans nos sociétés occidentales, ne devrait pas connaître trop de difficultés.
    Une moto conventionnelle se voit donc amputer de son train arrière, et se fait greffer un essieu avec deux énormes pneus. L’allure de ce type de véhicules donne dans l’opulence, pour compenser peut-être la perte d’une certaine autonomie.
    Je trouve intéressant un engin comme le Spyder de Can-Am qui se positionne comme un outil intermédiaire, moins débilitant d’allure, et rassurant pour l’ego. Une sorte de préparation psychologique avant l’inévitable.

    Et puis, à l’opposé, des machines privilégiant le plaisir de rouler, généralement vite, poussant l’enveloppe technologique dans ses retranchements, s’essayant à droite comme à gauche, donnant un surplus de style à défaut, parfois, de substance.

    Trois roues, ce n’est pas forcément mieux, mais c’est plus stable… en ligne droite.

    Can Am Spyder
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    H-D Tri Glide
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    Twisted Trikes
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    Sub3Wheeler
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    Aprilia Magnet
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    Volks GX3
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    Carver One
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    Cree-Sam
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    BMW Clever
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    Mercedes F300
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    Toyota iReal
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    Aphaenogaster
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    Celtik
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  • Carey Hart poursuit sa collaboration avec la Peta.

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    Je ne sais comment traduire ce titre de la Peta, tout en respectant la rime qui en fait une accroche de leur nouvelle campagne: "Tatouage, mais pas de pelage", "Ecriture oui, Fourrure non", "Tatouons, mais pas de vison" peut-être. Toute autre suggestion est la bienvenue. A bientôt 34 ans, le freestyler, crossman et supermotard de Las Vegas continue de défendre la cause animale donc, après le remarqué visuel "Les chaînes sont faites pour les motos, pas pour les chiens", comme le montre la photo qui suit. Au delà de la sincérité de son engagement (que je ne conteste pas), c’est aussi le moyen pour le champion de FMX de capitaliser sur sa célébrité, ce pilote se faisant connaître par ses apparitions dans les medias et ses contrats publicitaires, après de réels exploits au guidon. Carey Hart est ainsi le second* a avoir tenté le backflip en compétition de FMX, au Gravity Games en 2000, après Travis Pastrana. Le même Pastrana qui réussira le double backflip en 2006. Parlant de tatouages, Hart avait épousé la chanteuse Pink. Les deux sont divorcés depuis un an, mais restés en très bon termes**. Pink est aussi une ardente protectrice des bêtes au sein de la même association. La chanteuse l’avait demandé en mariage pendant une compétition à Mammoth Lake en utilisant le panneautage "Will you marry me ?" (et à l’envers du pit board: "I’m serious !"). Cette intervention a manqué créer un accident. C’est pas mignon tout de même ? Encore plus quand cela vient de la demoiselle…

    *et non le premier comme l’affirme le texte accompagnant la vidéo de YouTube, vidéo insérée dans cet article.

    **la chanson linkée sur "Pink", intitulée So What, est dédiée à leur séparation, Carey apparaît d’ailleurs dans le clip.

    source de la news originale: Popcrunch.com

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  • Album du vendredi, Le bonheur, c’est deux roues

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    Difficile de prédire l’avenir du Scooter, sera-t-il futuriste comme celui de Kaneda dans le manga Akira, la tendance au Japon va résolument dans ce cette direction, ou bien la nostalgie ne nous laissera pas de répit et la Vespa restera un classique pour la nuit des temps?

    Quoiqu’il en soit, permettez-moi pour cet Album du Vendredi de vider mon dossier d’images en vrac, avec le Scooter dans tous ses états.
    Je parie d’ailleurs qu’il y a quelques Parisiens et Parisiennes qui se verraient bien en Scooter plutôt que de poireauter des heures sur un quai de gare en ce moment!

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  • Complainte pour des jours meilleurs, suite et fin

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    La famille Sportsters

    Les temps sont durs, on est tous frileux, on ne prend plus de chances parce qu’il n’y a plus place à l’erreur, et la règle numéro 1 de l’innovation, c’est le droit à l’erreur.
    Ce droit n’existe plus, car il est assorti d’une condamnation à mort. Un produit qui ne trouve pas preneur est un produit inutile, de la valeur négative qui de nos jours ne peut plus être supportée par une valeur positive, car même cette dernière peine à s’y maintenir.

    L’autre jour, ma première complainte était un plaidoyer pour l’innovation, mais c’était le point de vue du motard, qui veut boire autre chose que de l’eau plate (savez, un minimum de bulles), et qu’importe la forme de la bouteille, le contenu demeure inodore, incolore, donc franchement ennuyeux, mais va falloir s’y faire.

    Terminé l’époque des Tamburini, Terreblanche, JT Nesbitt? Terminé l’époque d’une vérité, bienvenue dans l’ère de La vérité, puisqu’elle émerge du consensus d’une multitude de voix. C’est le design participatif qui nous donne ce que l’on demande, une demande diluée certes, comme tout ce qui émerge d’un consensus, mais comment pourrait-on être contre ce que l’on désire?

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    On ne créé plus, on recréé, variation sur un même thème, une plateforme, de multiples itérations. Plusieurs s’excitaient à l’annonce, l’année dernière, par Ducati de plusieurs nouveaux modèles, alors qu’en fait, une même moto va se voir offrir une garde-robe diversifiée, d’où la multiplication de l’offre.
    C’est l’école Harley-Davidson qui divise sa production en famille, Sportster, Softail, Touring, etc. et on brode autour du noyau de base. D’année en année, on transforme, on améliore, rabote les irritants, c’est meilleur et moins cher, nouveau (sic) et amélioré, dans de truculentes saveurs populaires.
    C’est le changement dans la continuité, pas de vagues surtout, pour ne pas briser le lien émotif, le sentiment d’appartenance, qui s’est créé entre l’usager et le produit.

    Mais innover, c’est être émotif, alors que transformer, c’est être rationnel, le premier poursuit un rêve pendant que l’autre tente de tuer le temps entre 9 et 5.
    Pourtant, la vie est transformation. Notre vie, de la naissance à la mort est une continuelle transformation, mais qui chemine le long d’un arc qui atteint rapidement un pic, physiologiquement parlant, c’est vers les 15, 16 ans chez l’humain (j’y vais de mémoire), et ce pic appartient aussi au monde des objets.
    On aura beau transformer ma moto préférée selon mes désirs, la limite sera vite atteinte. D’abord parce que mes désirs changent, se transforme, quand ce n’en n’est pas des nouveaux entièrement (eh! les rêves sont gratuits, pourquoi se priverait-on d’innover en cette matière?), et que la lassitude de l’usuel finira bien par prendre le dessus.

    Parce qu’il y a une limite à la transformation simpliste que l’on nous afflige en ce moment, c’est ce pic, qui une fois atteint, est condamné, soit à disparaître pour en figer l’image, devenant figure de musée, ou à dépérir.
    Innover, c’est Madonna, transformer, c’est Britney Spears, c’est Sid Vicious par rapport à Boy George, c’est le iPod versus le Zune.
    Transformer, c’est le système Windows de votre PC, toujours le même depuis le début, on rafraîchit juste le crémage en couches supplémentaires.
    Innover, c’est trouver une solution inédite à un problème. Une moto, pour un constructeur, c’est un problème. Il peut transformer, améliorer ses freins à tambour, ou innover et arriver avec des freins à disques. On ne fera pas le tour de la moto, mais vous voyez le portrait.

    Aujourd’hui, et c’est l’époque qui veut ça semble-t-il, on investit dans la nostalgie, on fouille dans son passé pour le réinterpréter, ne proposant de neuf que le logo. On est frileux alors qu’il faudrait être frivole, qui osera alors se jeter à l’eau pour aller pêcher la perle qui brille au fond?

  • Steve McQueen, quel acteur pour le rôle?

    Stevebio

    Excusez-moi de revenir là-dessus, mais c’est janvier, il est permis d’être frivole et frigorifié, et puis, c’est la faute à Benoît qui dans un commentaire ouvrait la porte à une alternative pour le rôle de Steve McQueen.
    Outre Daniel Graig, qui à Hollywood pourrait faire l’affaire? Et puisque nous sommes au cinéma, savoir piloter une moto, et même une voiture est optionnel, on est acteur ou pas.

    J’en suis arrivé à une liste de 12 acteurs dont le physique ne s’éloigne pas trop de celui de Steve McQueen, et la plupart étant d’une stature suffisante pour attirer du financement, on n’est jamais trop prudent.

    Benoît suggérait Brad Pitt, très certainement l’acteur le plus «motard» d’Hollywood. Sa passion est évidente, bien qu’elle soit plus du côté de la collection que de celle de l’aventurier, qu’était Steve McQueen. Et si on y ajoute Angelina Jolie dans le rôle de Ali MacGraw, le film prendrait une tout autre dimension, brouillant peut-être le message. La biographie devenant plus un prétexte à l’exhibition du plus célèbre couple de la planète.
    Mieux vaut passer à un autre appel.

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    Tom Cruise. Motard averti certes, mais son image est toujours du mauvais côté de la force, et il n’est jamais très bon pour un film, encore moins pour une biographie, que l’histoire de l’acteur jette de l’ombre sur le personnage qu’il interprète.
    Autre motard prenant la chose au sérieux est Keanu Reeves, mais même en blonde, c’est son jeu qui risque de faire défaut. Steve McQueen n’était pas un robot, et même mon chat est plus expressif que Keanu Reeves. Suivant.

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    Je vais faire un groupe de quatre ici. Aucun n’est motard, mais comme je le disais, ce n’est que du cinéma, et ils ont la gueule de l’emploi.
    Leonardo DiCaprio pourrait apprécier ce type de personnage, même si on ne le voit pas souvent dans des rôles plus physiques. Certainement le meilleur acteur de ma courte liste.
    Edward Norton, malgré un nom de famille en phase avec le sujet, me semble trop intense pour le rôle. McQueen était léger, disons aérien pour ne pas y mettre de connotations négatives, et j’imagine mal Ed Norton léger.
    Ryan Phillippe (ex monsieur Reese Witherspoon) ferait l’affaire, mais il n’a jamais eu de premier rôle marquant, et il serait surprenant que son premier soit celui-ci. Désolé.
    Jake Gyllenhaal (le nouveau monsieur Witherspoon) a montré qu’il pouvait jouer avec sensibilité, et si son prochain film «Prince of  Persia» est à moitié décent, il devrait être une très grosse vedette l’été prochain. Est-ce suffisant pour être un Steve McQueen convaincant? Poser la question n’est déjà pas de bon augure.
    Joaquin Phoenix possède une moto, mais il a aussi annoncé qu’il se retirait des affaires, fini le métier d’acteur, il s’en va cultiver son jardin intérieur. Tant pis pour lui.
    Orlando Bloom a cette fragilité qui siérait au rôle, mais n’est-il pas trop fragile justement? On aurait peur pour lui quand il serait sur une moto.

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    Reste mes deux préférés, Ryan Reynolds (monsieur Scarlett Johansson) et Shia LaBeouf. Ils sont bien jeunes par contre, Reynolds a 32 ans et LaBeouf juste 22. Steve McQueen en avait 42 lors de sa rencontre avec Ali MacGraw sur le tournage du film «The Getaway». Faudrait voir sur quelle partie de la vie de Steve McQueen l’on voudra mettre de l’emphase, ses folles années de jeunesses ou celle de la maturité et des films qui en ont fait l’icône du cinéma que l’on connaît?

    Ryanreynolds

    Indyharley

    Il pourrait même y avoir plus d’un acteur, Shia LaBeouf et Daniel Craig se partageant le travail! Cette finasserie est à la mode avec des films comme «I’m not there» où plusieurs, même Cate Blanchett, y interprétaient le rôle de Bob Dylan, et le prochain Terry Gillian «The imaginarium of Doctor Parnassus» où après le décès de Heath Ledger, Johnny Depp, Colin Farrell et Jude Law reprenant le rôle.

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    Tiens donc, Jude Law, je n’y pensais pas. Milieu de trentaine, blond, mince, charmant, pas un abonné des deux roues, mais qu’importe, on nous y fera croire.

    Voilà, Jude Law, mon Steve McQueen. Quel est le vôtre?

  • Nous pardonnerez-vous de parler à nouveau d’une Ducati ?

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    Aperçu sur le blog La Tourte, coutumier de ce genre de séances photo sexy, voici, voici… voici une Ducati 999, dans ce topic paru en ligne le 9 janvier dernier sur leur site. Oui concentrez vous bien, et vous pourrez apercevoir une Superbike de la marque de Bologne, à côté de ces accortes hôtesses Lucy Pinder et Michelle Marsh habituées au "pages trois" des tabloids d’Outre-Manche, ainsi qu’aux magazines de charme du type FHM, Loaded, Maxim et consorts. Pour la promo du site inscrit sur leur petit top tout blanc, impossible de trouver quoi que ce soit à l’url indiquée, Riskology.co.uk. Ce n’est pas une grosse perte, sans mauvais jeu de mot. En espérant être pardonnés pour vous bassiner avec les Ducat’ en ce moment. D’autant qu’on vous épargne toutes les considérations d’usage sur le twin en L de 136 canassons (vu ces ouïes sur la tête de fourche, on a à faire au modèle 2003-2004 de la 999), pour vous laisser uniquement contempler les carénages.

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  • Album du vendredi, Borgo Panigale hier encore

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    Vous l’avez peut-être vu, sinon la voilà, cette image du supposé nouveau Multistrada, floue, une photo où on voit rien, comme une fille de dos qui s’cache les fesses avec les mains!?
    On peut comprendre que l’idée est excitante, une toute nouvelle machine, cette mal-aimée de la gamme dont le profil ne lui est pas avantageux, mais qui sait se faire pardonner à l’usage.

    Mais c’est leur destiné à toutes, on n’arrête pas le progrès comme ils disent, et un jour, ils l’auront leur moto volante, mais en attendant, un petit retour en arrière et en image sur la production de la marque de Borgo Panigale.

    Images du photographe Australien Phil Aynsley

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    En chanson, la métaphore de la fille qui se cache les fesses.

  • Le Flex, vanity-case et bagage de cabine du motard ?

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    Un coup de cœur chez Bagster que ce Flex, autant pour son côté pratique que pour son prix modique de 19 €, en ces temps où l’on a même plus la place pour ranger un antivol en U sur nos bécanes, et où l’on a pas forcément envie de se promener avec un top case, ou une sacoche de réservoir (par ailleurs le fond de commerce de Bagster). Contrairement aux apparences, la poche filet est (évidemment) à l’intérieur du Flex, protégée par un plastique transparent, comme le montre bien la photo suivante. Cette mini-sacoche peut tout aussi bien se porter sur l’avant-bras que sur la cuisse, ou le guidon du scooter, selon le pitch de la marque. De quoi avoir le strict minimum immédiatement disponible, un kit anti-crevaison par exemple. Il serait même très tentant d’y incorporer un GPS, peut-être que la fenêtre n’est pas assez grande, et cela oblige à détourner les yeux de la route. Puisque l’on parle du contenu, passons enfin aux specs, le litrage est de 0,8 litre, soit 20 x 12 x 4 cm de dimensions (extérieures certainement) et l’on y accède par un double zip. L’ensemble pèse 200 grammes, et est maintenu fermement sur le membre porteur à l’aide de deux sangles.

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  • Album du vendredi, Poésie des rues

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    Il existe plusieurs types de graffitis, mais pour simplifier, disons qu’il y a ceux qui défigurent l’espace privé et ceux qui utilisent l’espace publique. Les deux véhiculent un message, le premier personnel du style «je ne vous aime pas», et l’autre plus militant disant «réfléchissez à ceci»

    Peter Gibson, alias Roadsworth est de cette dernière école. Cycliste, las de se faire bousculer par les automobilistes et devant la rareté des pistes cyclables, il commença à ajouter des symboles de vélo un peu partout. Septembre 2001 politisera ses interventions, et il utilisera avec grand succès les signes déjà présents sur la chaussée pour en détourner le sens et susciter la réflexion.

    Pris en flagrant délit en 2004, aux petites heures du matin alors qu’il était en plein travail, le dossier criminel et la juteuse contravention qui le guettait soulevèrent la colère populaire, les journaux s’emparèrent de l’histoire, et c’est dans l’embarras de l’administration municipale qu’il en fut quitte pour une semonce symbolique.

    Ne ratez pas la section vidéo de son site.

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  • Complainte pour des jours meilleurs

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    Parce que l’on veut notre bien, en fait, nos biens, les constructeurs n’ont rien trouvé de mieux que de nous demander la meilleure façon de faire. Il y a même un nom pour ça: la conception participative. Dit plus simplement, on nous demande notre avis, ou pour les plus timides, on nous observe du coin de l’œil en prenant des notes. Comme avec la classe politique qui gouverne par sondages pour ne pas se mettre les pieds dans les plats, les fabricants de motos ont changé de motto, ce n’est plus, faites-le ils viendront, mais donnons leurs ce qu’ils veulent.
    On navigue à la tendance, en ce moment, c’est le rétrotech avec le look d’hier sur une technologie de pointe, et une fois la moto sur nos routes, ce n’est plus comment la rendre meilleure (un peu, du moins on l’espère), mais bien plus comment l’adapter aux goûts et désirs de la clientèle?

    Les grands avec leurs parts de marchés qui fluctuent au gré des vents, bons ou mauvais, n’osent plus s’aventurer dans l’inconnu, et l’innovation ne se fait plus que dans le seul détail qu’une nouvelle réglementation impose. Et parce qu’il est plus simple et moins risqué de satisfaire les besoins déjà existants, que de tenter d’en créer de nouveau, ils s’accrochent aux valeurs communes véhiculées par le groupe de ses adeptes, de l’image qu’ils se font d’eux-mêmes, et de celles qu’ils veulent projeter.

    Harley-Davidson fonctionne de cette façon depuis des années, pour ne pas dire décennies. Harley, ce n’est pas une moto, c’est une manière de vivre, rouler en Harley, c’est faire partie d’une famille qui partage, non seulement une histoire maintenant centenaire, mais aussi un code vestimentaire, un désir affiché de liberté, d’aventure et de camaraderie virile. Rouler en Harley, c’est rouler dans l’imaginaire collectif du mauvais garçon, même si l’on est dentiste, marié avec enfants et non-fumeur.
    Toutes les motos font cet effet, bien que certaines plus que d’autres, alors on n’est plus soi même, nous jouons un rôle, nous devenons Valentino Rossi, Steve McQueen, Marlon Brando (et il serait temps que le cinéma renouvelle cet imaginaire), on est membre d’un clan, et plusieurs s’en font tatouer le logo.

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    Des communautés se forment, le Harley Owners Group (HOG), le Desmo Owners Club (DOC), des liens virtuels apparaissent comme le Design Café de Yamaha, l’idée étant de retenir la clientèle grâce à l’interaction et le dialogue. On y partage des idées, nos opinions, nos expériences, on organise des événements, on se regroupe, on se responsabilise. Des ateliers sont créés, on s’entraide, on offre des produits comme de l’assurance, du crédit, des produits exclusifs inspirés par l’image de la famille. Les femmes, les vétérans, les enfants, tous sont intégrés autour de la marque pour entretenir le sentiment d’appartenance.

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    Les motos ne naissent pas toutes égales, mais les circonstances, cette grande ordonnatrice du chaos, peuvent faire en sorte que n’importe qu’elle moto sera capable de faire naître un profond lien émotif. Ce lien est précieux, pour nous, car il procure un bien-être, mais surtout pour la marque, qui compte là-dessus pour entretenir et encourager notre loyauté.

    Et comme il est 5 fois plus coûteux d’attirer un nouveau client que de garder celui qui est déjà là, on comprendra que l’idée de communauté, voire de tribu, est importante.

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    Alors que BMW jette en pâture un produit comme le LoRider, personnalisable avec tout le toc et les tics du moment, ce n’est pas seulement pour nous faire plaisir, pour nous offrir une meilleure expérience de notre moto, mais surtout pour encourager ce désir d’appropriation. Que ce ne soit pas uniquement une moto, mais sa moto, une BMW. Et si la LoRider voit le jour, tout un écosystème se développera autour du concept, pour le nourrir.
    BMW mise sur l’inclination du moment vers la personnalisation (en fait, l’idée du chopper, mettre à sa main, date plutôt d’avant-hier, mais puisqu’on y ajoute le rétrotech actuel, on espère que ça tiendra le coup) pour y recycler son moteur Boxer sous des habits neufs, hautement interchangeables.

    Les temps sont durs, on devient frileux, mais chers constructeurs, croyez-vous vraiment que vous avez les moyens de nous ennuyer en nous donnant ce que nous voulons?
    La morosité ambiante actuelle n’est pas un caprice auquel l’on cède, comme on le ferait pour un enfant trop gâté avec lequel on achèterait la paix!

    La vraie satisfaction ne vient pas du désir assouvi, mais de l’inattendu, de la rencontre avec l’inconnu. Je veux être intrigué, surpris, divertis, ce n’est pas d’un je t’aime convenu à l’oreille dont j’ai besoin, je veux me faire bousculer dans une étreinte farouche, entendre des cris, pas des murmures.

    Qui a encore les moyens d’être timide? Il est déraisonnable d’être raisonnable, il faut imaginer l’inimaginable, surmonter l’insurmontable, se bercer d’illusions pour atteindre l’illusoire, ne pas avoir peur du ridicule si l’on veut atteindre le sublime.
    Je veux cette moto, tous, on voudra cette moto. Qui nous la donnera?