Reste que dans la catégorie publicités, un spot israélien pour Renault jaugeait avec humour les charmes d’un cyclo face à ceux d’une petite voiture citadine, le tout dans une ambiance parisienne un peu surannée et "cliché" (plaques d’immatriculations 75, jeunes adultes qui se bécotent, discothèque au nom franchement ridicule, et Tour Eiffel illuminée en plan final).
Une page de pub qui prend un autre relief, depuis que le constructeur indien Tata avec sa nouvelle automobile à très bas prix (2500 $), la Nano, semble vouloir directement concurrencer les deux-roues asiatiques.
On vous en parlait déjà à la mi-décembre, de cet Hypermotard de Ducati revu et hyper vitaminé aux stéroïdes par Roland Sands. Rien de nouveau sinon ces images officielles, question de mettre la table pour une tournée printanière de divers Salons en Amérique du Nord, et vendre des pièces de haute performance à la caisse, parce qu’en bout de ligne, c’est ce qui paye les factures à la fin du mois
Et question de na pas être trop léger (c’est une blague, on est pas rancunier, on a juste de la mémoire), cette autre image du film «Iron Man» dont une nouvelle bande annonce sera diffusée lors de la retransmission du Super Bowl, demain dimanche.
On y voit quelques joujoux de l’homme de fer, dont une Audi R8, une Cobra Shelby, une Saleen S7 et un Tesla Roadster, ainsi que deux Bobbers. Celui en noir à droite de l’image ressemble à ce qu’on aurait aimé voir chez Harley, en lieu et place du balourd Cross Bones. Désolé, j’en rajoute sur le Cross Bones, mais c’est plus fort que moi. Un Bobber, c’est minimaliste ou n’est pas, le reste est aberration.
Comme c’est l’époque des défilés, pourquoi ne pas explorer un petit peu la rencontre de deux mondes que tout semble séparer? D’un côté, nous avons un univers qui s’épanouit dans la grâce, la légèreté et le précieux, et de l’autre, un monde de bruit et de fureur. Mais comme les contraires s’attirent, la princesse drapée d’organza est souvent tentée de se laisser séduire par le voyou en habit de cuir noir. Et les photographes sont plus qu’enclins à satisfaire ce fantasme de pauvre petite fille riche, mais ne boudons pas notre plaisir, on aime que les pauvres petites filles riches aient des fantasmes, parce que nous sommes les voyous.
Cette dernière image n’en est pas une de mode, c’est un superbe portrait de groupe par un grand photographe, qui est surtout connu comme photographe de mode. Mais je ne pouvais passer à côté.
Les grands constructeurs Japonais, dans leur marche vers la domination mondiale, ont su s’adapter parfaitement à la couleur locale pour mieux régner et diviser. Ainsi, Suzuki propose en Amérique du Nord pas moins de 20 modèles de ses cruisers, nommés «Boulevard». En Europe, où ce type de moto est moins populaire, seulement 3 modèles «Intruder» sont offerts. Avec les scooters, c’est la situation inverse qui se produit. Nous ne pouvons choisir que 2, 3 versions du Burgman, alors qu’au Japon, c’est rien de moins que 31 modèles différents qui sont proposés. Et si on ajoute les combinaisons de couleurs, le choix devient phénoménal.
À gauche, l’Intruder M1800R et à sa droite le Boulevard M109R. S’il y a une différence, seul Photoshop le sait. La subtilité du patronyme tient dans l’utilisation du système impérial pour signifier la cylindrée en Amérique.
On peut quand même regretter certains modèles qui ne font pas le voyage d’un océan à l’autre, comme ce migno «ChoiNori», qui semble tout droit sorti d’un Manga avec ses formes arrondies et ses couleurs pastel. Un autre que je prendrais bien de ce côté-ci de l’Atlantique est le VanVan. Son allure rétro et ses gros pneus le rendent sympathique, mais malheureusement, ce n’est qu’un 125 cm3, et ça ne marche pas fort par ici cette cylindrée.
Mais là où Suzuki vise juste et partout, c’est avec ses sportives. La gamme des GSX-R fait école et la monstrueuse Hayabusa, un peu remanié cette année avec un moteur affiné de 1340 cm3 et une carrosserie à l’aérodynamisme revu. Elle demeure la référence en vitesse de pointe, qu’elle en détienne le titre ou pas dans son duel avec la Ninja ZX-14.
Mais Suzuki ne fabrique pas que le plus mignon des scooters et la plus rapide des bêtes, il offre aussi la quintessence de la convivialité, la V-Strom. Elle est idéale pour un couple friand de paysages bucoliques, voyageant léger et aimant les petites routes tranquilles. Un peu haute sur pattes, c’est d’ailleurs le seul reproche que je peux lui faire, les chevilles donnant sur les repose-pieds à l’arrêt. Mais, c’est aussi un reflex de Nord-Américain habitué aux customs et à la paresse d’ancrer les deux pieds bien à plat sur le sol. Sinon, sa moyenne cylindrée la rend agile sur tous les régimes, son freinage avec ABS est sans reproche et son coupe-vent ajustable convient à la plupart des gabarits. Mais bon, je suis peut-être un petit biaisé dans mon appréciation. J’ai passé mon permis sur une Suzuki, et c’est comme un premier amour que le temps qui passe rend plus doux qu’il ne devait être.
Hell Ride, ce film de méchants motards et de sacrés pétards a finalement été présenté à Sundance, le festival de films indépendants de Robert Redford se tenant à Park City en Utah. Inspiré des films de série B où la vengeance sert de moteur à l’action et la violence gratuite et le sexe débridé d’exutoire, la production de Quentin Tarantino semble bien appartenir au genre. Et déjà, les avis sont partagés. Incommensurable navet pour les uns, chefs-d’oeuvre du genre pour les autres, la carrière de ce film à petit budget, un maigre 3 millions de dollars, mais toute la liberté du monde, semble liée à la controverse qu’il suscite.
Affiche, images et de courts extraits du film après le saut de page.
En passant, Quentin Tarantino fut honoré à Sundance du «Ray-Ban visionary award», prix qui lui fut remis par Dennis Hopper. Ce qui n’a pas semblé être un baume sur son humeur, car on le voit ici s’en prendre à un paparazzi, le menaçant de lui botter le «cul» si ce dernier avait le courage de baisser sa caméra vidéo.
Je feuilletais ce matin en kiosque le dernier numéro du magazine Vanity Fair, celui avec Indiana Jones en couverture, et bien que les photos d’Annie Leibovitz aient fait le tour des sites web depuis plusieurs semaines déjà, je n’avais pas fait le lien entre cette image de Shia LaBeouf et Karen Allen sur ce Bobber Harley et le nouveau Croos Bones, d’où ce dernier tire une bonne partie de son inspiration. On peut dire que les astres se sont alignées comme il faut sur ce coup-là, ou qu’ils se sont fait mettre dans le bon ordre, ce qui ne serait pas nouveau pour ce type de partenariat, plus fréquent dans le monde de l’automobile.
Ce qui ne fait pas du Cross Bones une moto plus réussie pour autant, semblant puiser plus dans le style du parc automobile américain des années 50 avec toutes les extravagances stylistiques et l’orgie de chromes, que dans son propre passé, celui glorieux de la retenue et de la performance.
Parce que ce Bobber Harley de 1943, il est parfait. On ne peut rien lui enlever, et il n’y a rien à y ajouter. On a juste hâte que HD change de lunettes pour voir son passé sous un autre angle, sous une nouvelle couleur.
Le T-Rex n’est plus, et l’un des derniers spécimens de la bête se sentait bien seul dans son coin du Salon de l’auto de Montréal au lendemain de l’annonce de la saisie des actifs de T-Rex Vehicule Corporation par les créanciers. Avec des pertes annuelles d’environ 3 millions de dollars, l’aventure de ce véhicule d’exception épuisait ses ressources plus rapidement que la machine elle-même celles de son pilote. Issu de l’imaginaire de Daniel Campagna et raffiné par Paul Deutschman, le T-Rex était construit par une quinzaine d’artisans qui sortaient une petite centaine de véhicules par an. Et le coeur du problème était là, dans le volume trop faible pour assurer une rentabilité, cette dernière se situant à environ 250 T-Rex. Il est tout de même étonnant d’apprendre qu’un produit encensé partout, avec un aussi fort pouvoir «tripatif», n’ait pas réussi à trouver plus d’adeptes.
Ainsi, l’aventure québécoise du T-Rex vient de prendre abruptement fin. Miné par un marketing insuffisant, un dollar canadien fort sapant les profits des exportations et un design futé, mais figé depuis le début, le T-Rex n’aura pas su évoluer. Il était un produit de luxe, et comme tel, il se devait de séduire, surprendre et surtout se réinventer, ce qu’il n’aura pas fait. Devenu un vieux beau, il n’excitait plus l’imagination, déjà saturée à outrance, de ses potentiels prétendants. La rumeur veut que la production reprenne aux États-Unis avec de nouveaux investisseurs, courant 2008. Deux versions distinctes du T-Rex seraient produites, celle à motorisation électrique en Californie, et le modèle classique quelque part sur la côte est américaine. Mais rien n’est encore officiellement enclenché, et le modèle année 2008 toujours une vue de l’esprit. Il reste 8 T-Rex 2007 disponibles au Québec, et pour qui hésitait, c’est le moment ou jamais. Car, même si la production reprenait ailleurs, la qualité d’assemblage ne serait pas, tout de go, au même niveau. Propulsé par le 4 cylindres en ligne de 1352 cm3 de la ZZR1400 de Kawasaki, ce T-Rex est à l’apex de sa courbe évolutive, mais pour l’instant, il est à l’arrêt en bordure de la route, espérons seulement qu’il pourra repartir un jour.
Ils sont fous ces Anglais, mais d’une belle folie pour ne vouloir que le meilleur de deux mondes. Et ce Triton en est un bel exemple. Né de la fusion d’une Norton, reconnue pour sa grande manoeuvrabilité grâce à son cadre à doubles berceaux, mentionné vendredi par Benoît, et le moteur d’une Triumph, souvent celui du Bonneville, beaucoup plus fiable, et le motard avisé se retrouvait avec la parfaite moto anglaise. Celle illustrée ici est Hongroise, mais pour qui voudrait en voir une Française, un détour par le Club 59 est requis. Je vous laisse chercher.
Mais revenons à Norton, dont la renaissance annoncée il y quelques années avec la présentation de ce nouveau Commando 961, est toujours sur la glace faute de fonds suffisant pour lancer la production.
Ma première balade à moto, comme passager, fut sur une Norton Commando. Le voisin d’en face qui avec son mètre 60 et ses 60 kg passait des heures, suant à grosses gouttes, à essayer de partir au kick, bien évidemment, sa belle Norton. Mes ses efforts étaient récompensés, et un jour, j’ai eu droit à une balade, le genre de truc qui, s’il ne change pas une vie, y met une bien belle couleur. Il faut être passionné pour investir dans la nostalgie, mais les efforts, quand ils sont menés à terme, valent mieux que tout ce que la technologie de pointe d’aujourd’hui peut offrir, c’est à dire, une âme.
Il est toujours émouvant d’assister à une naissance. Évidemment, la plus belle est celle de son enfant, et pour qui a eu le privilège de vivre un tel moment, il n’y a rien de comparable. Quoique, la naissance d’une oeuvre d’art peut tout autant remuer en nous de ces émotions qui seront répétées grâce à l’intime contact quotidien avec l’objet. Et quand cet objet est une Desmosedici RR ou un Flyrite Bobber, il y a de quoi verser quelques larmes de bonheur.
Deux vidéos pour partager ces naissances particulières.
La Desmosedici donc, dans un atelier impeccable, où chaque geste posé semble étudié avec précision.
Et un Sportster Bobber, où l’artisan cisèle patiemment sa matière, du cadre à la dernière vis.
Vieux motards que jamais, car cette devise sied très bien aux deux films dont il est question ici. Le premier, largement documenté un peu partout me sert de prétexte au second, un vrai bijou d’inventivité d’observation et d’humour.
«Hell Ride» de Larry Bishop dont la première est entendue pour le prochain «Sundance Film Festival» dans moins de 2 semaines, est ce film de «bikers» dans la plus pure tradition du film de genre qu’affectionne particulièrement le producteur Quentin Tarantino. D’ailleurs, le «buzz» autour de ce petit projet ne vient que de là. «Produit par» n’est pas «un film de», et l’implication de Tarantino ici est sans doute minimale, mais comme ce genre de film est plutôt rare, on lui laissera sa chance. De toute façon, on saura bien assez vite si c’est bon ou pas.
Un film dont la qualité et les mérites ne font aucun doute est «The Vicious Cycles». Film d’animation de Chuck Menville et Len Janson, animateur chez Disney le jour, déconneur de première les week-ends. Avec un budget d’environ 4000 €, ils ont imaginé ce parfait petit bijou de parodie qui prend à droite comme à gauche, autant chez les séries B si prisées aujourd’hui par un Tanrantino, que chez les classiques du cinéma muet burlesque.
The Vicious Cycles est ci-dessous pour votre plus grand plaisir, et au bout de ce lien, deux autres films de ce duo, pour qui aime la technique, sans méchants motards, mais avec le même délire.