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  • « LE » destrier du jouvenceau

    Dtmx12580cata Il fut un temps, béni, où à l’age de 16 ans, on pouvait déambuler à bord de 125 cm3 d’environ une centaine de kilos, et d’une puissance standard comprise entre 13 et 16 ch. Ce n’était pas mal pour l’époque et, pour le monde de la moto, une niche à fidéliser haddock. Relater ce temps de fin seventies relève de nos jours de l’archéologie, tant, à présent, il faut, pour faire joli, un scooter à variateur. Au cours de cette décennie, on parlait vraiment de moto, on nous mettait le doigt dans l’engrenage avec ces machines qui paraîssent d’un autre age. Parmi celles qui jonchent les rives de ce Styx, une, mérite que l’on s’y attarde: la DTMX…   

    Dtmx12578cata La reine YAMAHA 125 DTMX était, en ces temps reculés, l’aspirateur à damoiselles le plus convoité. Techniquement, elle est arrivée, au bon moment, répondant à cette réglementation autorisant sans préalable l’accès à ce cubage 2 ans avant 18 ans. Le marché était à ses cale-pieds. En plus, sa gueule était idoine, en référence aux images de Raids africains qui prenaient leur envol. C’était la nouvelle révolution de mai, 1977 comme cuvée. 

    2 temps, 14 ch à 6500 tr/mn, 6 vitesses et, surtout, pour la première fois en grande série, la suspension dite "cantilever" à amortiseur unique à grand débattement. Bien placé en prix, d’une polyvalence qui a posé les bases de la philosophie du trail contemporain, ce cocktail a fait un malheur: 70 000 exemplaires vendus avant le changement de la donne en mars 1980.

    Pubyamdtmx4Pour visualiser le succès, il faut préciser que 70% du marché de la moto était devenue le terrain de jeu des 125 cm3, toutes nippones. Ca ne pouvait plus durer… Les permis ont ainsi été demandés, et la DTMX a subi, comme les autres, cette évolution de plein fouet.

    En 1980, elle évolua quand même en adoptant l’injection. Mais la messe était dite et Dame DTMX se retira, non sans avoir marqué de son passage le marché, et le blason qui l’avait créee.      

  • Le circuit Carole

    Circuit_caroleLes motards franciliens sont parmi les plus chanceux de l’Hexagone. Non pas parce qu’ils ont l’immense privilège de partager leur chemin de croix quotidien avec des millions de condisciples ayant choisi la voix du confort et de la sécurité (je veux évidemment parler des automobilistes), ni parce qu’ils ont pour seul terrain de jeu des voies rapides péri-urbaines dont les virages les plus serrés sont les bretelles d’accès au périphérique, ou encore parce qu’ils peuvent profiter d’une densité de cinémomètres que le monde entier leur envie.
    Non, ils sont privilégiés dans le sens où, lorsqu’ils ont envie de se défouler, ils peuvent le faire presque librement sur un des rares circuits français ouvert au public toute l’année : le circuit Carole. Situé sur la commune de Tremblay-en-France, dans le nord-est parisien, pas très loin de Roissy, ce ruban de bitume de 9 mètres de large et un peu plus de 2 kilomètres de long est en effet accessible toute la semaine pour 15 euros de l’heure (comparez-ça avec le prix d’une session de karting ….), et gratuit les vendredi, samedi et dimanche !

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    1. Lorsque que le soleil est au rendez-vous le spectacle est autant dans le paddock et les "tribunes" que sur la piste. C’est un mini-salon de la moto tous les week-ends, les plus fiers exhibant leur R1 full power flambant neuve avec-ras-de-roue-et-jantes-chromées, leur blouson Dainese floqué au nom de leur pilote préféré, ou leur copine siliconée, juchée sur le strapontin arrière de leur sportive, le string dépassant plus ou moins fortuitement du jean. Chacun y va de son commentaire sur les prestations des pilotes en piste, certains dégainant pour l’occasion leur reflex numérique pour immortaliser le passage dans le "pif-paf" de leur pote Jéjé.
      Mais ces apprentis commentateurs hésitent souvent à se lancer, malgré des conditions d’accès peu restrictives : il suffit de se présenter avec des papiers en règle, au minimum un blouson de cuir, un intégral, un jean et des chaussures montantes, et une moto "homologuée" et en bon état de fonctionnement. En clair vous pouvez y aller en sortant du boulot …
      Une fois que vous vous êtes décidé à faire un galop d’essai, il vous faut choisir : soit le week-end comme le gros de la troupe, avec des niveaux très hétérogènes, les risques inhérents et les chutes qui ponctuent l’après-midi, soit en semaine, au milieu des pilotes (les vrais) qui préparent leur prochaine compétition, et vous doublent dans la ligne droite avec 50 km/h de mieux. Une fois les dernières appréhensions évanouies, c’est simple : première, seconde, troisième, mettez du (gros) gaz, essayez de ne pas lâcher la 500 CB qui vous nargue et attendez que votre genou vienne naturellement au contact du bitume 🙂
      En attendant que je vous expose dans un prochain billet les principes élémentaires qui permettent de s’en sortir sans bobos et en y prenant beaucoup de plaisir, vous pouvez aller jeter un coup d’oeil sur le site du circuit : http://www.circuit-carole.com

    Lire également: Les Brits sur Carole

  • MOTO GUZZI Norge 1200

    Norge1200_03 MOTO GUZZI continue le renouvellement salvateur de sa gamme, et la méthode, disons le, nous remplit de bonheur. Après les réussies Breva et la martiale Griso, voici le domaine du Grand Tourisme réapproprié à son tour avec la Norge 1200. Le nom ne doit rien au hasard et fait appel à l’Histoire, celle où, en 1928, les frères GUZZI eurent l’idée un peu folle de relier l’usine, en Italie, et la Laponie, située au nord de la Norvège, à bord de leur trapanelle. Et ils réussirent cet exploit, donnant le nom de "Norge" à la machine, en souvenir de ce monument de 6500 kms. A cette époque, on s’investissait vraiment dans les tests d’avant production…

    Norge1200_11La descendante a un empattement court pour la maniabilité, son bouilleur bicylindre en V à 90°a été porté à 1200 cm3 pour une vocation coupleuse à l’utilisation. Résultat, 90 ch et 95 Nm à 6 800 tr/mn. Cardan, cadre en acier, suspensions ajustables et ABS débrayable sont aussi au menu. Le carénage est, comme il se doit pour une GT, intégral, et le saute-vent se règle électriquement. La bagagerie est idoine. Cerise sur le gateau, la navigation Tom-Tom. Le Père Noël, qui ne peut à présent qu’abandonner ses rennes pour cette machine baptisée au nom de sa région, n’aura ainsi aucune excuse à faire valoir s’il ne trouve pas vos petits souliers.   

    Cette Norge 1200 a donc tout pour plaire. Elle devra, néanmoins, affronter les 110 ch de la R1200RT, les 123 ch de la Pan European, les 143 canassons de la 1300 FJR, sans oublier les 152 destriers de la nouvelle K1200GT… Elle devra donc jouer sur le registre de la différence et de l’identité pour s’attirer les affections. Pas de tarif à l’horizon.

    Sinon, c’est avec ça que les frère GUZZI ont rejoint, par les chemins de l’époque, le bord du cercle polaire…Norge1g

    Respect non ? …

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  • Heureusement, on nous veut du bien…

    Big3Que l’électronique ait pris une place incontournable dans notre quotidien, personne fondamentalement n’y trouve à redire, tellement les contingences de notre époque l’impose à nos côtés. Cette évolution ne s’est pas privée d’entrer dans le monde de la circulation routière et ce au nom de la sécurité des usagers. Placée sous le signe générique de "systèmes de transports intelligents", elle n’a de cesse de gagner du terrain sur nos machines, jusqu’à être en mesure de devancer nos décisions. Et c’est  là que le bât blesse…

    Entendons nous bien: les systèmes anti-collision, les améliorations des aides à la visibilité ou de navigation, passe encore. Mais il est expérimenté actuellement des logiciels qui jouent sur les commandes du véhicule lorsque le conducteur dépasse des paramètres particuliers. On peut ainsi jouer sur la direction et la vitesse, sans que jamais celui qui est sensé être le seul maître à bord n’ait décidé quoi que soit. Nous voici entré dans l’ère du contrôle total et de la déresponsabilisation.

    Geiler20stunt_1 Fini les arsouilles solitaires passagères politiquement incorrectes. Les figures ci-à côté présentées relèveront, à terme, de la peinture rupestre pour les futures générations. Sans penser que ce genre de dispositif pourrait, sérieusement, poser des problèmes quant à son application sur une moto. Des problèmes, notamment, de sécurité…

    La Convention de Vienne de 1968 portant sur la réglementation routière internationale est sensée, pour l’instant, nous protéger d’une trop grande ingérence technologique au nom de notre sécurité. Cette dernière interdit, en effet, toutes démarches ayant pour conséquence de retirer des mains du conducteur le contrôle de son véhicule. Combien de temps tiendra cette barrière face aux foules moutonnières abreuvées de principes de précaution ? L’enfer, c’est bien connu est pavé de bonnes intentions…       

  • Le temps d’un soupir…

    Cx650turbo83 Du début des années 1980 jusqu’à, environ, 1985, la moto s’est essayée à la technologie du Turbo. La soufflette avait alors un succès fou, boostée par l’automobile qui l’avait adoubée. Par ailleurs, rien ne se faisait plus en sport quatre roues sans cet accessoire. Sans Turbo, point de salut, vous passiez pour un ringard condamné aux accessits. Bref, à cette époque, il fallait, pour exister, être turbocompressé. La moto n’échappa guère au phénomène, et, comme c’est souvent le cas, c’est Honda qui franchit le pas…   

    XjturboLa CX 500 fut ainsi la première moto Turbo commercialisée en 1982. Avec ses 78 ch à 8000 tr/mn et ses 210 km/h en pointe, elle grillait tout juste la politesse à la YAMAHA XJ 650 Turbo. Cette dernière, portée à 85 ch à 8500 tr/mn, apparut, en effet, juste après. Elle se voulait plus "grand tourisme" avec son cardan, elle restait aussi fidèle aux carburateurs plutôt qu’à l’injection.

    Suzturbo

    Les deux autres constructeurs nippons ne pouvaient plus laisser leurs concurrents directs parcourir seuls cette nouvelle frontière. SUZUKI aligna en 1983 la XN 85 à la philosophie sportive. Guidon bracelets, mais aussi et surtout une conception tirée des RG 500 de l’époque, avec une roue de 16 pouces à l’avant, une première, et une suspension arrière type "Full Floater".

    84gpz750turboisoshot1_1Toujours en 1983, KAWASAKI décide de ne pas s’embarrasser de fioritures et clame son ambition de sortir la moto de série la plus rapide du monde. Ce sera la GPZ 750 Turbo: 112 ch à 9000 tr/mn et près de 240 km/h en pointe…

    Toutes ces machines ne dépassèrent pas le cap de 1985. Le concept ne pris jamais auprès de la gente motarde, moins sensible aux sirènes des ailettes de la soufflette que le caisseux besogneux. Et le Turbo disparut, aussi vite qu’il était venu…

  • Avec un grand M comme Moto

    Logo_12 Dans un univers dominé par les constructeurs japonais, d’irreductibles blasons mènent, avec passion, une lutte pour nous éviter, qu’un jour, l’ennui ne naisse de l’uniformité. Chacun y va de son style et de ses recettes, et pour ce qui est de notre France tristounette, les prolégomènes d’une production n’ont pas débuté avec Voxan comme horizon. Car c’est avec Motobécane qu’a germé cette idée un peu folle, depuis lors, jamais abandonnée en Gaule…

    Motobecane En 1969, alors que le marché se structure, Motobécane prend le train en marche pour se lancer dans l’aventure, avec sa DC 125. Ce concept bicylindre deux temps sera décliné jusqu’en 1980 et connaîtra cinq évolutions baptisées LT, conjuguées de 1 à 3. Il y aura même une LT 3 coupe, pour mettre le pied à l’étrier des pilotes en herbe au travers une formule de promotion.

    Action_1 Le M tricolore ne s’en est pas tenu là puisqu’il est monté en puissance en sortant, en 1972, une 350 cm3 à 3 cylindres. Puis la gamme s’est trouvée chapeautée par une 500 cm3, toujours 3 cylindres, mais à injection, en 1975.

    L’organisation du réseau, les problèmes de mise au point et de fiabilité, le fait, tout simplement, d’exister dans l’héxagone, ont fini par avoir raison de notre constructeur qui dépose les armes, et par la même occasion son bilan, en 1981. Réactivé en MBK, la maison ne traite plus les mêmes cas, et c’est bien ainsi que le veut YAMAHA. C’est aussi pour ça qu’il est parfois important de parler un peu de ce qu’il y avait avant…

  • La fantastique FOUR

    750_four2 A l’orée des années 70, le monde de la moto connut sa Révolution. Le son de la Carmagnole se fit entendre du pays du soleil levant en 1968, mais c’est en 1969 que la machine débarqua dans sa quête de prise de la Bastille. La citadelle était pourtant solide. Les anglaises et les italiennes y montaient fermement la garde et ne s’inquiètaient alors guère des produits nippons, peu fort en cubage et tout aussi versatiles à l’entretien.   

    750_four Triumph, Laverda , Ducati et, last but not least, Norton, attendaient, goguenards, l’arme au pied. Seulement voilà, Honda les lamina. 4 cylindres, 4 temps, 4 carbus, 4 pots en forme de mégaphone, frein à disque à l’avant, 5 rapports, 750 cm3 et 200 km/h… Le tout conjugué sur le ton de la robustesse et de l’accessibilité. C’était l’arme de destruction massive, LA moto universelle attendue sur un marché en plein frémissement. Le tournant de l’Histoire.

    Déclinée en 15 versions jusqu’en 1980, ( y compris en boite automatique ) elle allait faire autorité dans le landernau du deux roues jusqu’à être affublée du titre ronflant de "moto du siècle". En compétition, elle allait confirmer ses bonnes dispositions, accrochant à son tableau de chasse des courses d’endurance aussi prestigieuses que le Bol d’Or, Le Mans ou Daytona.

    La CB 750 a fait entrer le monde de la moto dans l’ère de la modernité et placé Honda comme le blason incontournable du milieu. Avouez qu’il y a eu pire comme destin…    

  • Essais terminés pour cette année

    Malaisie L’année 2005 s’est terminée pour la MOTOGP, après ces derniers essais. Les pilotes sont, à présent, partis se reposer pour les fêtes de fin d’année, avec, en tête, un début d’idée de la prochaine saison à entamer. Vivement Janvier qu’on les voit de nouveau s’égayer. Et pour nous donner encore envie, c’est PEDROSA, le rookie, qui est parti avec le meilleur chrono de MALAISIE… 

    Un peu déçu, Valentino n’a pu faire la simulation de course qu’il aurait souhaîté. Il s’est envolé pour le Japon pour une visite de courtoisie à l’usine des diapasons. EDWARDS a fait connaissance avec la version 2006 de la YAM, ce qui a été refusé à VERMEULEN chez SUZUKI, HOPKINS ayant définitement trouvé la nouvelle GSV-R beaucoup trop verte. Bien que physiquement diminués, MELANDRI et ELIAS ont poursuivi leur programme. Super Marco a déjà posé ses jalons en annonçant qu’il souhaîtait, au plus vite, s’atteler à l’évolution 2006 de la RC211V. Pas de trèves pour marquer son territoire…

    Actualite2005perenoel Bon repos à tous, revenez-nous bien affûtés pour continuer à nous faire rêver… Le Père Noël prend, quant à lui, le relais…    

  • La moto a un ticket.

    Moto_ville Les grèves à répétition des services publics de transport ont une conséquence collatérale inattendue: l’explosion des ventes de deux roues. Ce constat a été corroboré en tous points dans la bonne ville de MARSEILLE secouée pendant une quarantaine de jours par un dur mouvement social de sa régie de transport. Pris au piège et un tantinet excédé, le pedibus jambus phocéen a pris son problème à bras le corps pour se ruer chez le premier concessionnaire du coin et s’acheter le scooter qui allait lui redonner sa rapidité de mouvement.   

    Oldvespa1 C’est l’occasion de rappeler que le deux roues peut être un bon moyen pour décongestionner nos cités tentaculaires. Certes, il n’est pas question de parler de panacée, mais plutôt d’exposer une solution intéressante au problème de circulation urbaine. Reste à faire la cohabitation entre les différentes espéces qui arpentent le bitume sacré et la sensibilisation de nos élites qui ont encore du mal à se débarrasser de la gangue de leurs préjugés.      

    L’ironie de l’histoire c’est que les couloirs de bus, sujet à polèmiques quant à leur emprunt par le deux roues, sont finalement les premiers promoteurs de la moto et du scooter, lorsque ceux-ci restent désespérément vides…   

  • DUCATI en catimini

    Ducati_bst_test Alors que d’autres ont choisi de s’épandre à SEPANG, DUCATI, en catimini, a testé en Hispanie sa nouvelle Desmosedici. CAPIROSSI et son nouvel équipier GIBERNAU ont ainsi fait connaissance avec la GP6 sous les frimas de JEREZ de la FRONTERA. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux compères n’ont pas été avare de compliments à l’égard de leur nouvelle monture. Tout se présenterait donc sous les meilleurs auspices pour les rouges…   

    Ducati2 A tel point que la GP5 amenée au cas où, n’a pratiquement pas roulé. CAPIREX a tout de suite trouvé ses marques et sa confiance alors que GIBERNAU ne tarissait pas d’éloges sur sa nouvelle équipe, insistant sur la confiance qu’on lui accordait et la sérénité qu’il en retirait. Il est vrai que Sete panse encore les plaies d’un exercice 2005 catastrophique au regard de son standing. Il prenait aussi contact avec les BRIDGESTONE et il faut croire que le package lui plaît puisqu’il s’est permis de devancer d’un poil Loris au sablier. Que l’espagnol garde le moral, c’est tout le mal qu’on lui souhaîte pour que la saison qui pointe soit du meilleur cru…