Le T-Rex n’est plus, et l’un des derniers spécimens de la bête se sentait bien seul dans son coin du Salon de l’auto de Montréal au lendemain de l’annonce de la saisie des actifs de T-Rex Vehicule Corporation par les créanciers. Avec des pertes annuelles d’environ 3 millions de dollars, l’aventure de ce véhicule d’exception épuisait ses ressources plus rapidement que la machine elle-même celles de son pilote.
Issu de l’imaginaire de Daniel Campagna et raffiné par Paul Deutschman, le T-Rex était construit par une quinzaine d’artisans qui sortaient une petite centaine de véhicules par an. Et le coeur du problème était là, dans le volume trop faible pour assurer une rentabilité, cette dernière se situant à environ 250 T-Rex. Il est tout de même étonnant d’apprendre qu’un produit encensé partout, avec un aussi fort pouvoir «tripatif», n’ait pas réussi à trouver plus d’adeptes.
Ainsi, l’aventure québécoise du T-Rex vient de prendre abruptement fin. Miné par un marketing insuffisant, un dollar canadien fort sapant les profits des exportations et un design futé, mais figé depuis le début, le T-Rex n’aura pas su évoluer. Il était un produit de luxe, et comme tel, il se devait de séduire, surprendre et surtout se réinventer, ce qu’il n’aura pas fait. Devenu un vieux beau, il n’excitait plus l’imagination, déjà saturée à outrance, de ses potentiels prétendants.
La rumeur veut que la production reprenne aux États-Unis avec de nouveaux investisseurs, courant 2008. Deux versions distinctes du T-Rex seraient produites, celle à motorisation électrique en Californie, et le modèle classique quelque part sur la côte est américaine. Mais rien n’est encore officiellement enclenché, et le modèle année 2008 toujours une vue de l’esprit. Il reste 8 T-Rex 2007 disponibles au Québec, et pour qui hésitait, c’est le moment ou jamais. Car, même si la production reprenait ailleurs, la qualité d’assemblage ne serait pas, tout de go, au même niveau. Propulsé par le 4 cylindres en ligne de 1352 cm3 de la ZZR1400 de Kawasaki, ce T-Rex est à l’apex de sa courbe évolutive, mais pour l’instant, il est à l’arrêt en bordure de la route, espérons seulement qu’il pourra repartir un jour.
Photos Philippe Champoux et Stefan Hunziker
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